C.N.R.S.
 
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     HOBER     
FEW XVI hobben
HOBER, verbe
[T-L : hober ; GD : hober ; DEAF, H503 hober ; FEW XVI, 215a : hobben]

A. -

Empl. intrans. ou pronom. "Remuer, bouger, se déplacer, s'éloigner" : ...le traitre vous lobe. Il dist que se d'entour vous [les dames] hobe Il se noyera : vrayement ? Mieulx ameroit perdre sa robe Qu'il l'eust songié tant seulement. (MARTIN LE FRANC, Champion dames I-II, P., 1440-1442, 255). SECOND ESCUYER. J'ay de ma part la bource bien ferree Et le vouloir assez deliberé, Le bon bonnet, la chesne bien carree. Quant vous plaira, monsieur, je hoberé Ne vostre emprise je ne destourberé, Car je suis prest de vostre gré parfaire (LA VIGNE, S.M., 1496, 168).

 

-

[Surtout en tournure nég.] : Lors il la baise et l'accolle et fait ce qu'il lui plest ; et la dame, a qui il souvient d'aultre chose, voullist estre ailleurs et le lesse faire et se tient pesantement et ne se aide point ne ne se hobe ne que une pierre. (Quinze joies mar. R., c.1390-1410, 38). Et combien qu'il a auxi bon sens qu'il eut oncques, si lui font ilz acroire qu'il est assoti, pour ce qu'il ne peut hober d'ung lieu. (Quinze joies mar. R., c.1390-1410, 73). LA FEMME JEHAN. Viendrez vous tailler une robe ? JEHAN. Il fault que de ceans ne hobe : Mon bon maistre Aultruy l'a dit. (Jehan A., c.1400-1500, 138). Quant noz gens virent ce, ilz [se] ordonnerent au mieulx qu'ilz porent et ne se hoberent (Journal bourgeois Paris T., 1429, 231). LE ROY DES SOTZ. Et ! vien ça, vien ça, sotte beste ! Que fais tu la ? Tire avant, tire ! Sang bieu ! ce sot la me faict rire. Il ne hobe pour rien qu'on die. (Roy sotz, c.1450-1500, 220). GUILLEMETTE. Il est bien taillé D'avoir drap ! Helas ! il ne hobe ; Il n'a nul mestier d'avoir robe ; Jamais robe ne vestira Que de blanc, ne ne partira Dont il est que les piés devant (Path. D., c.1456-1469, 104). Regarde m'en [des femmes de Paris] deux, troys assises Sur le bas du ply de leurs robes En ces moustiers, en ces eglises ; Tire t'en pres et ne te hobes ; Tu trouveras la que Macrobes Oncques ne fist telz jugemens. Entens, quelque chose en desrobes : Ce sont tous beaux enseignemens (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 121). Cy apperçoyt le franc archier de l'espovantail que ce n'est pas ung homme. Par le corps bieu, j'en ay pour une ! Il n'a pié ne main, il ne hobe ; Par le corps bieu, c'est une robe Plaine... de quoy ? Charbieu, de paille ! (Fr. arch. B., c.1468-1480, 44). Or n'osoie je hober d'un lieu. (COQUILL., Oeuvres F., 1478-p.1494, 349). LE GENERAL. Que Bon Temps de ma court ne hobe Ne Tout aussi : c'est ma plaisance. (Sots, c.1480-1500, 279). Quelque larron, tant que seray icy, N'y mettra pas la main [aux joyaux], mais que ne hobe. (SAINT-GELAIS, Eurial. Lucr. R., c.1490, 74).

B. -

P. ext. "S'abstenir, refuser"

 

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Hober n'en veux. "Je n'y manquerai pas" : JHESUS. [à l'homme qui avait la main desséchée] Amy, Dieu te sera begnin ! Lyeve toy tout droit devant tous. AMAZIAS. Aussy ferai ge, seigneur doulx. (...) Hober n'en veulx, quelque malaise Que je souffre, jusqu'il vous plaise. (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 391).
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

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