C.N.R.S.
 
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     HAY     
FEW IV ha
HAY, interj.
[T-L : hai! ; GD : hahai (hai)hay ; FEW IV, 361a : ha]

I. -

[Interj. utilisée pour inciter à avancer, à s'avancer]

 

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Hay avant. "En avant" : PATHELIN. Comment se porte marchandise ? S'en peult on ne soigner ne paistre ? LE DRAPPIER. Et, se m'aïst Dieu, mon doulx maistre, Je ne sçay ; tousjours "hay avant !" (Path. D., c.1456-1469, 58).

 

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Pouvoir hay avant. "Pouvoir avancer" : Je cloche, Maistre, je ne puis hay avant. (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 142). Il porte ung fardeau si pesant Qu'a pou s'il puet plus hay avant, Mais va tout courbé soubz le faiz. (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 324). ...Puis leurs chevaulx si las, si agravez Qu'a peine estoit nul qui peust hay avant. (LA VIGNE, V.N., p.1495, 280).

 

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Hay qui pourra. "Advienne que pourra"

 

Rem. GD IV, 445 (Myst. Viel test. R., t.1, c.1450, 2654 et 3339).

 

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[Pour appeler, encourager] : AFFRICQUEE. Tirez plus bas ma gorgerette (...) Sarrez moy (...) Sarrez, sarrez (...) Jusques au dernier clou. JOUHAN. Je n'ose. AFFRICQUEE. Hay ! hay ! JOHAN. Et se elle rompt ? AFFRICQUEE. Et, elle fera ung estront, N'en desplaise a la compaignie (P. Jouh. D.R., a.1488, 23). JOHAN. (...) Mais comment vous estes esmeue ! Je cuydoie que fussiez perdue, Par ma foy, sans autre malice, Si vous voulez riens que je puisse, Je suis prest a faire debvoir. JEUNE AFFRICQUEE. Hay, hay ! JOUHAN. Que voullez vous avoir M'amye, ma doulce rassotee ? AFFRICQUEE. Sus, sus, que soye frotee Doulcement, ung peu au front, Malade suis. (P. Jouh. D.R., a.1488, 36).

 

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[Pour confirmer] : FINE. Et je regnye quartes et bros S'il n'y en a plus de dix mille [des sots, en cette ville]. SOTIE. Plus de dix mille ? FINE. Hay, par saint Gille, Il y en a plus que de ras, Qui ont la teste aussi subtille Qu'ung veau natif au mardy gras. (Sots triumph., c.1475, 35).

 

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V. hez

II. -

[Marque l'affliction, le désarroi, la douleur] : Et quant Remond la voit [Mélusine avec sa queue de serpent], si fu moult doulent. Hay, dist il, m'amour, or vous ay je trahie par le faulx enortement de mon frere, et me sui parjurez envers vous. Lors ot tel dueil a son cuer et telle tristece que cuer humain n'en pourroit plus porter. (ARRAS, c.1392-1393, 242). Mais, quant ne treuvent que le corps, Sanz le chief, trop sont esbahi. Adont cryent : "Haÿ ! Haÿ !..." (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 227).

 

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[Marque la désapprobation] : LE CAPPITAINE. Hay, tais toy et n'en dis plus mot. Tu gastes tout, maulvais garson... (Sots mal., c.1480, 80). JOUAN. (...) Baisez moy ? AFFRICQUEE. Ho ! qu'on ne me touche ! Autrement je me courceroye. JOUAN. Hé, belle dame... AFFRICQUEE. Hay, hay, hay ! JOUAN. Ha ! m'amyë, ung tour de groing. AFFRICQUEE. Hay, hay, la teste ! Des hommes ait on malle feste. (P. Jouh. D.R., a.1488, 25).
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

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