C.N.R.S.
 
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     GUITERNE     
FEW II-1 cithara
GUITERNE, subst. fém.
[T-L : guiterne ; GD : guiterne ; DEAF, G1668 guitarre (guiterne) ; FEW II-1, 718a : cithara ; TLF : IX, 609a : guiterne]

MUS. "Instrument à cordes pincées, tendu de 5, 6 ou 7 cordes, dont le chevillier est courbé vers l'avant, pouvant avoir la forme d'une petite guitare ou être piriforme, à fond bombé comme le luth" ( Sc. de la mus., dir. M. Honegger, t.1, 1976) : ...Et certeinnement, il me semble Qu'onques mais tele melodie Ne fu veüe ne oïe, Car chascuns d'eaus, selonc l'acort De son instrument, sans descort, Viële, guiterne [var. quinter], citole, Harpe, trompe, corne, flajole, Pipe, souffle, muse, naquaire, Taboure, et quanque on puet faire De dois, de penne et de l'archet Oy j'et vi en ce parchet. (MACH., R. Fort., c.1341, 146). Et de tous instrumens le roy Diray premiers, si com je croy. Orgues, vielles, micanons, Rubebes et psalterions, Leüs, moraches et guiternes Dont on joue par ces tavernes, Cymbales, citoles, naquaires (MACH., P. Alex., p.1369, 35). ...Guyternes, rebebes et rotes, Qui faisoient moult douces notes, Leuüs, qui sont de plus gros Ton (Echecs amour. K., c.1370-1380, 108). ...cinquante frans donnez à Jaquet, nostre menestrel de guisterne (Mand. Ch. V, D., 1377, 820). ...samblablement, nous le veons dez meloudies, car lez unes si enclinent a lyesse, conme est le salterion, le lut et la guitterne et samblables ; lez aultres si enclinent a hardiesse et donnent courage, conme sont trompes et naqueres et samblables, conme ce nous tesmoigne Ysodore... (Songe verg. S., t.1, 1378, 390). Guiternes, rebebes et rotes, Et tout ce qui puet former notes, Par doulx son et par atemprance Faisoient illec concordance. (LE FÈVRE, Lament. Math. V.H., c.1380, 241). ...et, jeudi derrenierement passé, se parti ledit Thevenin de ladite ville de Francouville, et lessa ladite Belon en l'ostel d'un menestrel ou joueux de guiterne (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 56). ...fu attaint et amené Guillemin Gueroul, menestrel de guiterne et nagueres demourant à Paris (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 521). Et ainsi puet estre entendu des autres instrumens des voix comme rebebes, guiternes, vielles et psalterions, par la diversité des tailles, la nature des cordes et le touchement des doiz, et des fleutes et haulx instrumens semblables, avecques le vent de la bouche qui baillié leur est. (DESCH., Art dictier R., 1392, 270). Premierement, on se vit de sa chair et du lait qu'elle donne [l'agneau] ; on se vest de sa laine et sy fait on fourrures de la peau et pluseurs autres choses ; on fait de ses bouyaux les cordes à guisternes et as autres instrumens de musique, et sy fait on lanternes de ses cornes (EVR. CONTY, Eschez amour. mor. G.-T.R., c.1400, 637). Sans faille, il y a bien d'autres instrumens aucuns esquelz les cordes sont de premiere venue toutes d'une longueur, pour ce qu'ilz sont aussy d'autre figure, si comme sont vielles et rebebes et lus et guiternes. (EVR. CONTY, Harm. sphères H.P.-H., c.1400, 62). Vielles et guisternes y firent leur mestier. (Enfances Garin de Monglane K., p.1400, f° 32r). ...à ung autre fol de la compaignie dudit roy des Romains qui jouhoit de la quicterne et tomboit devant mondit seigneur, par plusieurs fois quatre frans 9 gros (Comptes Etat bourg. M.F., t.2, 1418, 140). Qui prend l'eaue de sa cyterne Sans l'emprunter a son voisin Ou qui joue de sa guitterne, Il ne muse point d'un coussin. (TAILLEV., Passe temps D., c.1440, 154). Or soit faicte joie et grant feste, Rottes et citernes sonnees, Partout en joye manifeste Car au primes joyes sont nees ! (TAILLEV., Prise Luxemb. D., 1443, 185). PATHELIN. Sus, tost ! la royne des guiternes, A coup, qu'el(le) me soit aprouchee ! Je sçay bien qu'elle est acouchee De vingt et quatre guiterneaux, Enfans a l'abbé d'Iverneaux ; Il me fault estre son compere. GUILLEMETTE. Helas ! pensez a Dieu le pere Mon amy, non pas en guiternez ! (Path. D., c.1456-1469, 122-124). Vielles et guisternes y firent leur mestier. (Enfances Garin de Monglane K., p.1400, f° 32r). ...tamburins, fluctes, guisternes, trompes, clarons, bedons, sambucques, tibies, tintinabules (...) estoient ensemble accordés, si ne porroient ils causer jubilation plus plaisant. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 90). Danses et esbattemens s'encommencèrent par le palais ; trompettes et ménestreux y demenèrent grande noise ; puis les harpes, les guisternes et psaltérions jouèrent tous de ce qu'ils sçavoient faire, tant que grand mélodie estoit à les oyr (Faits Lalaing K., c.1470, 108).

 

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Guiterne mauresque. [Appellation indiquant l'origine orientale de l'instrument ; sorte de luth ?] la morache cité par G. de Machaut ? : Et pour ce sont aucuns telz instrumens signez de cordes au travers en gardant la mesure dessus dicte et les proporcions du monocorde pour mieulx savoir ou le doy doit touchier, si comme nous veons es guiternes moresques. (EVR. CONTY, Harm. sphères H.P.-H., c.1400, 62).

 

Rem. Cf. aussi FEW VI-1, 553a : Maurus.

REM. À propos de l'évolution de guiterre à guiterne cf. TLF IX, 609a : guiterne.

V. aussi Quinterne
 

DMF 2020 - Synthèse Hiltrud Gerner

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