Région. (Nord) ["Sorte de bière forte"] : Que nuls ne soit si hardis que amaineche ne face amener cervoises nulles venans de le chastelerie de Lille ne d'autre marche, se vendre et donner ne les voille pour autel pris et foer que on vent et vendera les cervoises brasseez en ceste ville appellées guiremelles (Arch. Lille, 1388, BB1, n° 373, f° 14, IGLF). Et que nuls cabarés ne aultres vendant pain a detail (...) tant en tavernes de vin et de miés comme de guiremelle, ne vendent ne face [sic] vendre pain aucun, blanc ou brun quele que il soit qui n'ait le pois tel que avoir le doit (Arch. Lille, 1388, BB1, n° 373, f° 22, IGLF). ...sur le rabais de le cervoise, appellée guiremelle et houppe, qui paravant avoit esté rabassie à V d. le lot, icelle cervoise leur seroit et fu rehauchie et mise à VI d. le lot (Hist. Lille T., t.2, 1420, 525).

REM. Doc. Lille 1445 (givernelle que on dit forte cervoise), (givernelle que l'on appelle vulgairement forte cervoise) ds T-L IV, s.v. givrenele ; doc. 1378 (On va aux maisons des craissiers pour sçavoir quelles moustardes il y avoit et ossi les aysieus qui fait estoient de guiremelles et bremars...), 1402 (Brasser les guiremelles, ambours et bremars, et petites cervoises et goudalles) ds GD IV, 388a. Le DEAF discute l'étymol. proposée par le FEW : «Guiremelle pourrait être lu givrenelle (...) ce qui remettrait en cause l'explication de guiremelle comme un composé de mnéerl. gijl "bière non entièrement fermentée" et mnéerl. meel "orge moulue", combinaison dont serait issue une forme *guilemelle, bientôt dissimilée en guiremelle...».