A. -

"Charge de gruyer" : Le gruyers de Bourgoingne, en sa premiere creacion, est tenu de jurer de bien et loyaulment gouverner l'office de la gruerie au profit du prince, bien et loyaulment faire garder les bois et les estans faire vuidier et, là où il appartendra, empoissonner les estans et faire vendre quant mestier sera (Cout. bourg. glosé P.M., c.1380-1400, 63). ...audit Guiot de Vesoul, trois frans pour avoir aussi porté semblables lettres aux chastellains d'Argilly, de Verdun, aux receveurs de Cuiserey, de Saigy, de la gruyerie au bailliage de Chalon (Comptes Etat bourg. M.F., t.2, 1419, 544).

B. -

"District de forêt que surveille un gruyer" : ...VIIxx arpans de bois, ou anviron, seans en gruerie (Trés. Reth. S.L., t.2, 1375, 215). ...Pierre de La Couldre, receveur de la gruerie ou bailliaige de Chalon (Comptes Etat bourg. M.F., t.1, 1419, 5).

C. -

(Droit de) gruerie et grairie. "Droits que le roi lève sur les ventes dans des forêts qui ne lui appartiennent pas en propre" : Et pareillement pour ce qu'il est venu à nostre cognoissance que lesdits Maistres des Forests, Verdiers et autres Officiers, font plusieurs empeschemens aux bonnes gens, sous umbre des Grueries et Graeries que Nous avons esdictes forests, et pour le Tiers et Dangiers que nous prenons en icelles (Ordonn. rois Fr. V., t.10, 1413, 131). ...tous les droits que nous avons et prenons en tous les bois et buissons desdits très-fonds et terres d'icelle eglise ; soit par association, droit de gruerie et grairie, soit autrement, ensemble tous droits de gruerie et grairie et leurs appartenances et dependances quelsconques (Ordonn. rois Fr. P., t.18, 1479, 488).

D. -

(Jours/plaids de) gruerie. "Assises de l'administration forestière où le gruyer rend la justice et où l'on exige les droits seigneuriaux" : Es plez de gruerie tenuz a Sainct Leger en Yveline par nous, Jehan de Sabrevoys, escuier, lieutenant de noble homme et saige Thaurin de la Charmoye, escuier, gruyer d'Yveline, le second jour de febvrier, l'an mil trois cens quatre vingtz et seize, fut fait ce qui ensuit... (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1397, 711). ...néantmoins, iceulx Mayeur et eschevins avoient reffusé et reffusoient plusieurs fois de crier et faire crier au dit lieu de Beaune, les jours de nostre gruyerie, comme l'on avoit accoustumé faire de toute ancienneté. (Chartes communes Bourg. G., t.1, 1450-1460, 268). Et au regart des criz et publicacions des jours de nostre gruerie (...), nous avons dit et disons que iceulx deffendeurs seront tenus de cy en avant faire ou faire faire crier et publier les diz jours de nostre dite gruerie (...) toutes et quantesfois que par nostre gruyer ou son lieutenant requis en seront (Chartes communes Bourg. G., t.1, 1450-1460, 286).

REM. Sur la proximité sémantique entre graerie et gruerie, cf. FEW XVI, 90a, n.1 ; DEAF G, 1511-1513 et "La Gruerie et Grairie" ds M. Devèze, La vie de la forêt française au XVI^e s., 1, 1961, 175-180, 301, 308.