A. -

"Blesser d'un coup de griffe ou d'ongle" : Mauvais fait a viel cat dervé Avoir le festu traïné, Qu'il porroit bien griffer du piet. (JEAN DE LE MOTE, Voie d'enfer P., 1340, 140). Bergiers de fer, dignes de triumpher, Par bien griffer ont faict bonne paix naistre : On dit qu'il n'est ouvraige que de maistre. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 219). Et, ainsy que les petis chas sont de plus legière prise que ne sont les grans chatz moufflus qui desvoleppent les griefz de leurs pates quant ilz sont ahers, les petis compaignons se leissèrent prendre et pendre ; mais les gros routiers de guerre, qui estoyent favorisiéz et portéz d'aucuns grans seigneurs, ne souffroyent eulx approchier du menu peuple, ains les griffoyent et mordoyent horriblement (MOLINET, Chron. D.J., t.1, 1474-1506, 322).

Rem. Doc. 1386 (lequel bailli fu grifez ou visage si que sanc en yssi) ds DU CANGE IV, 111c, s.v. griffare ; ex. cité ds GDC IX, 724c.

B. -

"Saisir, attraper" : ...Que les mignons ne soient au gaing Farciz d'un plumbis à coing Qui griffe au gard ["à la gorge"] le duc ["l'idiot qui se fait prendre" (éd) ] (VILLON, Ball. jarg. T., c.1455-1460, 327). Pour ce gardez [vous, les casseurs] d'estre griffez En ces gros coffres massis. (VILLON, Ball. jarg. T., c.1455-1460, 333).

REM. Pour la proximité entre les sens de "griffer" et de "saisir, gripper", cf. DEAF, G, 1390.