I. -

Empl. intrans. "Crisser des dents (ici, sous l'effet de la douleur)" : DRAGON (un bourreau). C'est tres bien advisé [d'enfoncer la couronne d'épines à coups de bâtons]. Sus, sus ! Il [Jésus] en grisse de fine engoisse. (MICHEL, Myst. Pass. J., 1486, 366). [Dans le même contexte, chez GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 307, on lit : Il grigne de fine destresse]

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[Des dents] "Crisser" : Quant je voy ce malheureux glout Qui a semé tant de discordes Et fait tant de besongnes ordes, Les dens m'en grissent de despit. (MICHEL, Myst. Pass. J., 1486, 312).

II. -

Empl. trans. Grisser les dents. "Crisser des dents (sous l'effet d'une émotion, d'une douleur...)" : Adont prinst les yelx a errouiller et les dens a estraindre [var. a croistre, a coistre , a grisser] ensemble, et fist telle marrison qu'il sembloit qu'il feust enragiez. (Bérinus, I, c.1350-1370, 405). Elle [une jeune fille] est hors du sens Et grisse les dens, Brule et art tout ens Quant du dyable qui est dedens Est tant tourmentee. (MICHEL, Myst. Pass. J., 1486, 109). Nostre espousé toutesfoys De cela ne fut pas content [d'avoir été ridiculisé] ; Si se teüst grissant les dens. (Serm. fiancé K., a.1500, 252). [Balligant] grisse les dens et froncit les sourciz (Galien Rethoré K.K., 1500, 280).

REM. Forme grincer ds Mer. des hist., éd.1491 ; TLF IX, 519b, grincer.