C.N.R.S.
 
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GOÛTER1
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38 exemples
 1 Certes jamais ne gousteras De crouste ne mie de pain ; Ou tu mourras de male fain, Ou tout temps mais que viveras Conme beste herbe brouteras. (Mir. emp. Julien, 1351, 179).
 2 Et quant il avient que la proposicion universele est en la pensee d'aucun incontinent laquelle proposicion devee ou deffent gouster telle chose selon raison, et d'autre partie la concupiscence dit un autre universele, c'est assavoir que toute chose douce est delitable a gouster (ORESME, E.A., c.1370, 374).
 3 Gloutonnie Adam fort tempta, Car du fruict deffendu gousta, Contendant d'en estre saoulé. (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 1077).
 4 Ne aussi [y a-t-il en Dieu] composition de gendre, comme en cest gendre animal aiant ame sont contenues diverses especes, c'est a scavoir homme, cheval, beuf, asne et toutes bestes, qui ont ame sensitive par les sens corporelz, voyant, oyant, flairant, goustant, tastant. (Somme abr., c.1477-1481, 147).
 5 ...comme en touchier, gouster, veoir, oïr, odorer par presence de aucune chose sensible. (ORESME, E.A.C., c.1370, 219).
 6 Bien doivent les sens du couraige Sentir les flours du jardinaige, Car le sentir et l'odourer Fait l'odeur ou cuer demourer, Le gouster fait la grant douceur Retenir de celle saveur, Et le veoir fait la beauté Concevoir, delectableté Fait l'oye, et l'atouchement Les choses tressouefs comprant (DESCH., M.M., c.1385-1403, 244).
 7 ...et qui plus est, [par l'excellence] de ceste vertus et heritaige, Justice originele, l'omme eust toudis vray jugement sans errer, bonne voulenté sans pechier, la sensualité bien gouverne[e] sans mouvement ou passion detestable, en veoir, en oÿr, en gouster ou en toucher (GERS., Concept., 1401, 397).
 8 ...les chiens ont plus parfait odorement a merveille et les voultours aussy, le singe nous passe en gouster, le porc sauvaige en escouter, l'aigle et le lins en regarder (GERS., Trin., 1402, 152).
 9 Lisent et relisent souvent, chercent et estudient es fables du livre de Charmych, que ilz ont compillé a bourdes contre lez crestiens, neantmoins en lisant se treuveront vivre meschans, et mourir dampnés, se par humilité de pensee ilz ne retournent a congnoistre la vraye esperance, et gouster le sens espirituel de la lettre plus que le charnel. (CHART., L. Esp., c.1429-1430, 110).
 10 Ie pourraye dilater ceste matiere qui est moult plaisant a ceulx ou celles qui quierent les choses qui sont en hault et qui selon lapostre [l. l'apostre] goustent par bons desirs et sainctes meditacions les choses celestielles (CIB., p.1451, 192).
 11 Les jennes aussi offrent par purté de vie le vin tres cler, les anchiens lies et vin aigre, comment les juifz offrirent en la croix a Nostre Seigneur, comme on list en l'Euvangile : «Mais quant il en eut gousté, il ne veult pas boire». (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 172).
 12 Hellas, qui pis est, de rechief, Entre deux larrons vain et maigre, Pour mieulx venir de luy a chief, Il gousta fiel, suye et vin aigre (LA VIGNE, S.M., 1496, 567).
 13 Et aussi aucuns qui vivent de bonne vie moral et pratique ne cognoissent pas teles delectacions pour ce que ilz ne gouterent onques de celle douceur. (ORESME, E.A.C., c.1370, 524).
 14 ..et le mectés tremper [un mets] a la puree des poys et du vin claret plus fort que vous hayés, et le goustés d'un petit de vin aigre (CHIQUART, Cuis. S., 1420, 168).
 15 ...et si le goustés du sel par bonne maniere (CHIQUART, Cuis. S., 1420, 176).
 16 Car sa biauté surmonte tout, Et com plus ceste biauté goust Plus suis espris de desirer (Mir. emp. Julien, 1351, 212).
 17 Et si fut tel du bon seigneur le gré Que Florentins tous les premiers marchassent Affin que nulz les Françoys n'empeschassent, Mais fust a tous ceste entree famee, Tendant affin que Florentins goutassent L'excellence de sa pompeuse armee. (LA VIGNE, V.N., p.1495, 210).
 18 ...Et te mande, n'en doubte pas, Que ja la mort ne gousteras Si aras veu le sauveur Du monde (Mir. nat. N.S.J.C., c.1343, 221).
 19 Sire, ainsi ne le dites pas, Mais dites que ç'a fait celi Qui crea vous et moy et li, Et non pas nous tant seulement, Mais tout le monde onniement, Qu'il gouverne par noble arroy Conme seul Dieu, conme vray roy Qui n'ot onques ne n'ara fin, Qui nous a amé de cuer fin Tant qu'a deignié sa deité Couvrir de nostre humanité, En laquelle la mort gousta, Par quoy de mort nous acquitta, Ce fu quant il fu mis en croiz. (Mir. Pierre Changeur, c.1378, 298).
 20 Ceulx qui n'ont yeulx on dit qu'ilz ne voyent goutte, Mais tel est sourd, aveugle et plain de goutte, Qui trop mieulx gouste Les grans dangiers où nous allons le cours, Que ne font ceulx à qui on a recours Durant le cours Que Fortune les tient soubz son escoute. (ROBERTET, Oeuvres Z., c.1450-1500, 85).
 21 He ! Dieu et la Vierge benoiste ; Voicy diverse destinee ! Fault il dont que gouste et taste Telle douleur, telle journee ? (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 341).
 22 ...le roy de son malheur ne faisoit compte ni estime, ains le portoit doux et s'en ryoit, comme non goustant son propre malheur. (CHASTELL., Chron. K., t.1, c.1456-1471, 312).
 23 Dame Raison, tresredoubtee, Se nostre cause est reboutee Ce sera par tresmal plaidier ; Mais s'elle est par vous escoutee Et meurement d'avis goustee, La saveur nous puet moult aidier. (MICHAULT, Procès honn. F., p.1461, 64).
 24 Et pluiseurs en y estoient entre yaus, qui n'avoient gousté de pain plus de trois jours avoit passet. (FROISS., Chron. L., V, c.1375-1400, 63).
 25 Le petit Saintré qui encores, comme dit est, n'avoit senti ne gousté des amoreux desirs nullement (...) sans mot parler fut longuement. (LA SALE, J.S., 1456, 8).
 26 Mais desir fait embraser Et doubler Ceste amour si asprement Que tout me fait oublier, Ne penser N'ay fors à li seulement ; Et pour ce amoureusement Humblement Langui sans joie gouster. (MACH., L. dames, 1377, 161).
 27 Et s'aucuns amis avoit De tous biens c'on penseroit Plus que nulle creature, Ja pour ce n'en gousteroit, Puis qu'amours li seroit dure. (MACH., L. dames, 1377, 40).
 28 Comme dist le Psalmiste : "Goustez et considerez la doulceur et souefveté de Dieu." (Somme abr., c.1477-1481, 135).
 29 ...et par ce nous assauourons et goutons par experience que Dieu est souef et begnin, ainsi que disoit le psalmiste : I>Gustate et videte quia suauis est dominus/I>. Goustez et congnoissez que nostre seigneur est souef et amiable. (CIB., p.1451, 179).
 30 Le premiere chose est doctrine, la seconde est saincte meditacion, la tierce est oroison, la quarte est operacion, sensuit [l. s'ensuit] la cinquiesme chose qui est contemplacion en laquelle aussi comme on fruit des quatre precedentes on gouste en ceste mortelle vie quel louyer ou guerdon on aura en lautre [l. l'autre] des operacions meritoires esquelles on sest [l. s'est] excercite [l. excercité] par deca, duquel louyer parle Dauid le prophette disant en louant les iugemens et commandemens de Dieu desquels il dit : I>In custodiendis illis retribucio multa/I>. (CIB., p.1451, 177).
 31 Et ne prent pas la minor proposicion ou la singuliere souz la premiere universele, laquelle selon raison deffent gouster deshonnestement (ORESME, E.A.C., c.1370, 374).
 32 Ilz ne se goustèrent pas fort. Par especial congnut nostre roy que le roy de Castille ne povoit guères, sinon autant qu'il plaisoit à ce grant maistre de Sainct Jacques et arcevesque de Touledo ; par quoy sercha leur accointance ; et vindrent devers luy à Sainct Jehan de Luz, et print grant intelligence et amytié avecques eulx et peu estima leur roy. (COMM., I, 1489-1491, 136).
 33 «Or saichez, noble Cueur, et vueillés escouter Que ce poisson ycy, duquel vous voy gouster, Est appellé en France maquereau vrayement, Lequel est savoureux et tressain pour l'amant Qui a le mal d'amer...» (RENÉ D'ANJOU, Cuer am. espris W., 1457, 106).
 34 Pour plus longuement supporter Ma paine et ma passïon Contens suis de ce vin gouster Pour finer ma reffectïon. (Pass. Auv., 1477, 196).
 35 Il n'est rien que puisse gouster Ne degouster, Tant ay le cuer triste et sarré. Riens ne pourroys assavorer. (Pass. Auv., 1477, 277).
 36 Ce conmant trespassa li las [Adam], Qu'il crut au conseil de sa femme, Dont il chey en tel diffame Que se gousté n'en eust point, De mort n'eust esté ja point, Mais pour ytant qu'il en gousta, Dieu de ce lieu hors le bouta : Un temps pot puis vivre et durer, Mais mort li convint endurer, Et par lui nous y fault touz courre: N'est nul, non, qui s'en puist rescourre. (Mir. Barl. Josaph., c.1363, 266).
 37 A Eve vint et si lui dist "Que du fruit deffendu goustast Et son mari amonnetast D'en mengier, si eussent fiance Qu'aussitost aroient science De bien et de mal, et pareil Seroient a Dieu non pareil..." (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 136).
 38 Et la femme crut de legier, Tant que du fruit ala mengier, Et Adam si fort ennorta Qu'avec elle du fruit gousta Que Dieu leur avoit deffendu, Dont forment l'eurent offendu. (MARCADÉ, Myst. Pass. Arras R., a.1440, 3).
DMF 2020Pierre Cromer
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