C.N.R.S.
 
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     GLAND     
FEW IV glans
GLAND, subst. masc. ou fém.
[T-L : glant ; GD : gland ; GDC : gland ; DEAF, G809 glant ; AND : glan ; FEW IV, 147a : glans ; TLF : IX, 267b : gland]

A. -

"Fruit du chêne" : ...De chesnes coeuilloient les glons. (Renart contref. R.L., t.1, 1328-1342, 203). Et quant le famine senty, Nature, qui est moult soutieue De querre en tous estas ayeue, Ly fist assaier les prounelles, Melles, glans, ponmes et cenelles, Castagnes, nois, poires sauvages Et semenche de moult d'erbages. (Dit prunier B., c.1330-1350, 80). Ne treuve que menger que glans et la fanine. (Hern. Beaul. D.B., c.1350-1400, 24). Ainchois ly aporta mainte pomme parée, Dez glans et dez rachinez de la forest ramée. Devant le roy Huon en mist grande marée (Hugues Capet L., c.1358, 213). ...Et com il fut onques d'oisiaus, De creatures, de rosiaus, De grans fueilles, de glans de chaisnes ; De poins d'aguilles et d'alesnes (MACH., Voir, 1364, 774). Ilz vivent de herbes, de fruiz, de miel, de char crue et cuite, quant ilz en peuent avoir, de lait, de glan et de faine, de froumiz et de toute vermine et charroigne, et montent sus les arbres pour querir des fruiz. (GAST. PHÉBUS, Livre chasse T., 1387-1389, 85). ...et se il est trouvé faisant le glané, il pert ce en quoy le glan est, tant à pié que ad cheval (HECTOR DE CHARTRES, Cout. R., 1398-1408, 300). Et ainsi ceste dame aprist et enseigna aux homes, qui avoyent a coustume a vivre comme bestes de glans, de blefs sauvaiges, de pommes et de cenelles, a user de plus couvenable pasture. (CHR. PIZ., Cité dames C., c.1404-1407, 744). ...en celle année fut tant de gland de chesne que on le vendoit à la halle au blé emprès l'avoyne, à aussi grans sachées comme blé. (Journal bourgeois Paris T., 1405-1449, 349). ...et est le fretelet dudit couvècle d'un saphir et de trois perles de compte bructtes, environné de trois glans et de trois pommectes d'or. (Ch. VI, D., t.2, 1418, 285). ...et puis Cerès vint, qui leur montra à semer blé, car au devant ne menjoyent que glans et fruit tout cru. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 21 r°).

 

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[Avec une valeur collective] : Ilz vivent de herbes, de fruiz, de miel, de char crue et cuite, quant ilz en peuent avoir, de lait, de glan et de faine, de froumiz et de toute vermine et charroigne, et montent sus les arbres pour querir des fruiz. (GAST. PHÉBUS, Livre chasse T., 1387-1389, 85). Aussi en autre maniere puet on traire aux bestes rousses et noires a la revenue de leurs viandeïz ou mengues, car, quant cerfs ou autres bestes rousses vont viander es basses tailles ou aux champs ou les sanglers es haultes forestz, au glan ou es hayes ou es champs, on doit regarder devant de la dont ilz se relievent et par ou ilz vont a leurs viandeïz ou mengues et par ou ilz s'en reviennent a leur demeure. (GAST. PHÉBUS, Livre chasse T., 1387-1389, 282).

 

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La forest de gland. "La forêt aux glands" : Fors de vous seul, vostre humble creature. De six escuz que luy avés presté, Lesquelx il mist pieça en nourriture, Tout se paiera ensemble, c'est droiture ; Mais ce sera legierement et prest, Car se de glan rancontre la forest Dentour Pactay et chastaignes ont vente, Paié vous tient sans delay ny arrest (VILLON, Poèmes variés R.H., c.1456-1463, 50).

 

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Le gland d'une saulsoye. "La récolte de glands d'une plantation de saules (arbres stériles)" ; au fig. "rien du tout" : Item, laisse et donne en pur don Mes gans et ma houcque de soye A mon amy Jacques Cardon, Le glan aussi d'une saulsoye, Et tous les jours une grasse oye Et ung chappon de haulte gresse, Dix muys de vin blanc comme croye, Et deux procés, que trop n'engresse. (VILLON, Lais R.H., c.1456-1457, 18).

 

Rem. R.H., Comment. Lais Poèmes, 23 ; Di Stefano, 176 ; Thiry, 70.

 

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Temps de gland. "Glandée" : Item, peut mettre ses pors en ladicte forest en temps de glan sans païer pasnage se elle n'est vendue. (HECTOR DE CHARTRES, Cout. R., 1398-1408, 284).

 

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P. méton. Gland et paisson. "Droit de pâturage pour toutes bêtes et recettes tirées de ce droit" : De la gland et pesson du pasturage et herbage de la forest d'Esparnay, et de l'estang d'illuec ; neant de cest an, que il n'a rien valu. (Comté Champ. Brie L., t.3, 1347-1348, 425). De la gland et de la paisson dehors le petit parc, neant en cest an. (Comté Champ. Brie L., t.3, 1340-1341, 275).

B. -

P. anal.

 

1.

"Ornement d'orfèvrerie en forme de gland" : ...l'une boutonneure pour chappe a cinquante boutons, chascun bouton d'un glan d'or et de troys perles. (Invent. mobilier Ch. V, L., 1379-1391, 32). ...et est le fretelet dudit couvècle d'un saphir et de trois perles de compte bructtes, environné de trois glans et de trois pommectes d'or. (Ch. VI, D., t.2, 1418, 285).

 

2.

ART MILIT. "Balle de métal qu'on lance avec la fronde" (synon. glande) : ...ilz commencerent a mettre en euvre tous engiens a deffence paravant entreulz disposez comme gectant pierres a fondes, peux aguz et glandz de plomb de mont aval sur les Gaullois ["glands de plomb" trad. lat. glans] (DUCHESNE, César, 1473, VIII.48, f° 181a). Gland (...) Item cest [l. c'est] une plombee de plomb pour getter a la fonde (LAGADEUC, Catholicon G., 1499, 136).

 

3.

MÉD. "Ganglion lymphatique enflammé (du cou)" : Squimanchye et les glans cure ly beril se on le frote sus. (MANDEVILLE, Lap. M., c.1350-1390, 183). ...se il a ung neu ou glam qui soit dessoulz la gorge, et que les humeurs saillent ainsi que dit est, faictes le signer de la veine de la lue (GUILL. VILLIERS, Hipp. P.-D., a.1456, 128).

 

Rem. L'empl. de gland pour désigner un état inflammatoire des ganglions est ant. à la dénom. de l'organe, cf. FEW IV, 146b : glandula et comment. 149a : glans
 

DMF 2020 - Article revu en 2015 Pierre Cromer

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