A. -

[À propos de l'apparence et du comportement]

1.

"Noblement, poliment" : ...Et s'il avient Que tu prengnes tes anemis, Ne soient plus ferus ne mis Villeinnement, mais a franchise Te conseille, sans couvoitise, Si qu'homs ne puist apercevoir Que tu ne faces ton devoir, Car contre honneur fait et mesprent Qui leur meffait, puis qu'il les prent. Gentilment fay ce qu'en feras, Et encor le retrouveras, Car bonté faite autre requiert, Et ce li mestiers d'armes quiert. (MACH., C. ami, 1357, 113). ...mais vous estes si sage, Et s'est vos cuers si gentieument norris Qu'il ne deingneroit einsi Moy decevoir pour amer. (MACH., L. dames, 1377, 208). Or dirons du fait du feu roy anglois. Assavoir est que les seigneurs de son sang le mirent sur ung chariot que menoient quatre grans chevaulx. Et avoient fait sa semblance et représentacion de cuir boulu, moult gentilment, portant en son chef couronne d'or moult précieuse, et tenoit en sa main dextre ung ceptre et verge royale, et en la senestre portoit une pomme d'or. Et gisoit en ung lit sur ledit chariot, le visaige vers le ciel. (MONSTRELET, Chron. D.-A., t.4, c.1425-1440, 113-114). Moult gentilment va les dames saluant, Et receut le faucon dessus son poing seant. (Enfances Garin de Monglane K., p.1400, f° 42v). Tresreverent pere en Dieu (...) je moy recomans a vostre tresreverende paternitee si treshumblement et obbeissantement d'entier cuer come en ascun manere je scay ou plus puisse, vous esmerciant et remerciant entierment et affectueusement d'entier cuer de tous voz gracieuses lettres, naturesses, seignurie, aides, socours et favours, lesquelx de vostre nobleie avéz si gentilment fait et moustré a moy et tous mes compaignons (Lettres agn. L., 1381-1397, 130).

2.

"Avec élégance" : Dieux, dïent les barons ensemble onniment, Veiz quel chevallier, comment il s'estent, Comment porte l'escu devant lui gentieulment ! (Enfances Garin de Monglane K., p.1400, f° 57v). ...et cent hommes d'armes en sa compagnye mena, et les six gentilshommes requérans, montés et armés gentilment et bien en point pour estre à leur jour. (CHASTELL., Chron. K., t.1, c.1456-1471, 246).

B. -

[À propos de la détention d'un fief] "À la manière des gentilshommes" : Celuy qui tient en paraige a autele justice comme son paraigeur, et tient aussi noblement et gentillement comme luy, s'il n'est party de conté ou de baronnie, ouquel cas il ne pourroit pas demander ne avoir sur ses subgiz les droiz et prerogatives qui appartiennent à conté ou à baronnie (Cout. instit. Anjou Maine B.-B., t.3, 1463, 318).

Rem. Pour ce sens, cf. ex. en anc. fr. ds GD IV, 264a-b et DEAF G 549.

C. -

[À propos d'un faucon] "Parfaitement" : "Monsigneur, je vous donne à bonne estrine ce faucon pour le milleur que je veïsse onques, le mieux volant, le mieux et le plus gentieument cauçant et le mieux abatant oisiaux." (FROISS., Chron. R., X, c.1375-1400, 256).