C.N.R.S.
 
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     GENOU1          GENOU2     
FEW IV 112b,113a genuculum
GENOU, subst. masc.
[T-L : genoil ; GDC : genouil ; DEAF, G491 genoil ; AND : genuil ; DÉCT : genoil ; FEW IV, 112b,113a : genuculum ; TLF : IX, 187b : genou]

A. -

Au propre

 

1.

"Partie antérieure de l'articulation de la cuisse avec la jambe" : ...une autre houpelande de pers cler sengle, longues jusques environ les genoulx (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 119). ...une cotte hardie longue jusques au genoul (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 425). ...ainsi comme elle ot dormi son premier somme, senti que l'en la bouta du genouil, et, en soy esveillant, oy et entendi que c'estoit ledit Thevenin Tout Seul, qui dist à elle qui parle ces moz : Tay-toy ; ce suis-je. (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 57). Et avant que il [Olivier] se peust relever, Remondin le vint si chargier de coups qu'il ne se povoit mouvoir, et lui esracha le bacinet de la teste par force, et lui met le genoil sur le nombril et la main senestre au col, et la le tient en telle destrece qu'il ne se puet mouvoir. (ARRAS, c.1392-1393, 63). Le seigneur de Saintré, qui pas n'entendist ces parolles, a tresgrant joye, a un genoil bas, ly toucha la main (LA SALE, J.S., 1456, 273). ...illec publiquement se mist en porpoint, destaicha ses chausses (...) et les avala soubz ses genoulz (LA SALE, J.S., 1456, 281).

 

-

[À propos d'un animal] : Et si a mules traverseinnes Qui ne sont pas en yver sainnes ; .IJ. seuros ha en ses genous : à l'ueil le voit chascuns de nous. (MACH., Compl., 1340-1377, 264). Vostre cheval si a littiére (...) Jusqu'au genoil (Mir. Theod., 1357, 95). Aussi avient aux chienz qu'ilz hurtent dou genoill devant la jambe darriere et leur seche la cuisse et s'en perdent. (GAST. PHÉBUS, Livre chasse T., 1387-1389, 123).

 

-

[D'un point de vue médical] : En ces corps [esquelz] il n'a point de fievre, qui ait torcion de ventre, ou grevance des genoulz et douleur des rains, c'est significacion que le corps a mestier de purgacion par dessoubz. (SAINT-GILLE, A.Y., 1362-1365, 73). Mais en la partie d'enbas vers le genoil a deux rondesses desquelles sont receues et envelloppees en deux concavités qui sont ou plus grant focille de la jambe et dessus est ung seul os ront lequel est dit la palle du genoil. (PANIS, Guidon, 1478, tr.I, doct.2, chap.8). La palle du genoil n'est pas souvent rompue mais souvent est muee (PANIS, Guidon, 1478, tr.V, doct.1, chap.8).

 

-

[Dans une comparaison, de deux personnes] Prochains comme jambe et genou : Item, que toutes choses leur sont communes. Item, que amistié est equalité. Item, que amis sont prouchains comme jambe et genouil. (ORESME, E.A., c.1370, 477).

 

2.

Loc.

 

a)

[Pour décrire un mouvement, une attitude]

 

-

Abattre qqn à genoux. "Donner un coup tel que celui qui le reçoit tombe à genoux" : Et fu li rois abatus en jenoulz, si com je fuis infourmés, par deux fois, dou dessus dit monsigneur Ustasse ; mès messires Gautiers de Mauni et messires Renaulz de Gobehen, qui estoient dalés lui, l'aidièrent à relever. (FROISS., Chron. L., IV, c.1375-1400, 80).

 

-

Flecher ses genoux. "Fléchir ses genoux"

 

.

P. métaph. : Or les deus genous de mon cuer Fleche vers toy, sire, et te pri Qu'oie ta bonté mon depri. (MACH., C. ami, 1357, 54).

 

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Jeter qqn à genoux à terre. "Le jeter à genoux par terre" : Quant Remondin ouy son oncle, si ot grant vergoingne, et sault du courcier a terre, l'espie ou poing, et s'en vint vistement devers le porc, et le fiert en l'escu, de grant ayr. Et le porc s'escout et le getta a genoulx a terre, mais il ressault sus comme preux et vistes, et le cuide renferrer. (ARRAS, c.1392-1393, 18).

 

-

Se dresser sur ses genoux : Mais tantost la diverse beste A deus cornes prist a glatir Et se vint redement flatir En ce brait assés près de nous. Lors me dreçay sus mes genous, Et la dame prist a sourrire Et dist : "N'aiés doubte, biau sire, Eins vous seës ; car cilz courrous N'est pas encommenciés pour vous." Si me rassis... (MACH., D. Lyon, 1342, 223).

 

-

Se lever/se relever sur ses genoux : ...et lors c'est levee la damoiselle sur ses genoulx [après une pamoison] et commença a dire sa querelle (Chev. papegau H., c.1400-1500, 25). ...a quelque meschef que ce fust, sur ses genoulz se releva (C.N.N., c.1456-1467, 62).

 

-

Se mettre à un genou. "Mettre un genou en terre (sous le choc d'un coup)" : Adont il devalle l'espee et en fiert le jenne chevallier de toute sa force sur son escu ung coup tant pesant qu'il fut constraint soy mettre a ung genouil. (Percef. III, R., t.1, c.1450 [c.1340], 133).

 

-

Se mettre de genoux : ...peu après nous meismes de genoulx (Actes Etats gén. Pays-Bas C., t.1, 1477, 294).

 

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Se remettre sur ses genoux : Les deux l'enferrent [Remondin] sur le comble de l'escu, et ly autre en la couppe du bacinet, et tant rudement le fierent qu'ilz portent lui et le cheval par terre, et passerent oultre. Mais il point le cheval de l'esperon, qui fu fort et viste, et le cheval se remet sur ses genoulx, et ressault en piez legierement, que oncques n'en perdy estrier ne espee de la main. Et retourne sur le chastellain, et le fiert de l'espee sur le bacinet si rudement, a ce que le bras fu fort et l'espee pesant, qu'il fu si estourdiz qu'il perdy les estriers ambedeux, et lui vola l'espee de la main. (ARRAS, c.1392-1393, 72).

 

-

S'incliner d'un genou à terre. "Mettre un genou en terre (sous l'effet d'un coup)" : Le roy chancelle du grant coup et d'ung genoul a terre s'enclinat. (JEAN D'OUTREM., Myr. histors G., a.1400, 113).

 

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[De qqn qui tire à l'arc] Traire à un genou. "Tirer en prenant appui sur un genou" : Et aucune fois avient que l'en est si près [[de l'animal]] que il escouvient traire a un genoul (HENRI FERR., Modus et Ratio, Livre deduis T., c.1354-1377, 134).

 

-

Verser à genoux. "Tomber à genoux" : Et le conte, qui moult scot de la chasse, le va enferrer en l'escu, de la pointe de l'espie qui moult fu agüe. Mais l'escu du sanglier fu si durs qu'il convint, par la force du sengler, le conte verser a genoulx. Et Remondin vint courant, et palmie l'espie, et cuide ferir le sengler entre les quatre membres (...). La lemelle et l'espie eschappa en glissant sur le porc, et vint actaindre le conte qui estoit versez a genoulx, par my le nombril, de part en part. (ARRAS, c.1392-1393, 22).

 

b)

[Pour décrire des mouvements, des attitudes à valeur symbolique]

 

-

[Pour saluer qqn]

 

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À un genou bas : Le seigneur de Saintré, qui pas n'entendist ces parolles, a tresgrant joye, a un genoi bas, ly toucha la main et dist : "Ha ! ma tresredoubtee dame, comme vous est il ?" (LA SALE, J.S., 1456, 273). Lors tira de sa manche la ceinture ferrée d'or en ly disant: "Ma dame, je ne veul plus estre ce tres malgracieux," et devant la royne et sadicte compaignie de dames, de chevaliers et escuiers, tres gracieusement, a un genoul bas, il la ly mist en son giron. (LA SALE, J.S., 1456, 307).

 

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Estre à un genou devant qqn. "Fléchir un genou devant qqn" : Et lors Gieffroy prist Hervieu, son nepveu, qui estoit a un genoil devant lui, et le leva entre ses bras en lui disant : Beau nepveu, Dieux vous octroit bon admendement. Et l'enfant lui respont : Grans mercis, beaulx oncles. (ARRAS, c.1392-1393, 215).

 

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Faire le petit genou. "Faire une petite génuflexion, faire la révérence" : ...et lui devoit faire la dame le petit genoux quant le rencontroit. (MART. D'AUV., Arrêts Am. R., c.1460-1466, 58). ...il c'estoit plusieurs fois transporté en la rue ou elle demeure, en la saluant de bon cueur toutes et quanteffois qu'il la povoit veoir a l'uys, en luy faisant le petit genoul. (MART. D'AUV., Arrêts Am. R., c.1460-1466, 74).

 

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Saluer qqn en genoux : Sy voit Gaufroit et s'adresse a luy et le saluat en genoulx (JEAN D'OUTREM., Myr. histors G., a.1400, 2).

 

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Se flecher d'un genou : Par devant Salatrie d'un genoul se flescha (Cip. Vignevaux W., p.1400, 188).

 

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Se mettre à genoux/à un genou : "Que faites vous la, Biau sire ? Danciez avec nous !" Et tantost me mis a genous Et humblement la saluay. Mais coulour pluseurs fois muay, Einsi com je parloie a li, Dont j'eus le vis teint et pali. (MACH., R. Fort., c.1341, 125). Et quant ils eurent tant approucié le roy qu'ilz peurent parler a lui, ils se mirent chascun a un genoul et le saluerent moult honnourablement. (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 18).

 

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Ruer genoux à terre : Messire Henry vint a tout une longue robbe de veloux noir, deschaint (...) ; et, ruant genoux a terre a l'entree, vint a tout sa banerolle jusqu'au desoubz de l'eschaffault du duc. (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 162).

 

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Se ruer à genoux (devant qqn) : ...le duc adverty de leur venue [[du dauphin et de la comtesse de Charrolois]] vint au devant du dauphin et se rua à genoux (CHASTELL., Chron. K., t.3, c.1456-1471, 289). A ces motz, le seigneur de Simay ariere se rua a genoux, ensemble ses compaignons (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 61). Et lors eulx [les ambassadeurs du duc de Bourgogne] estans arrivéz et amenéz par le commandement du roy en sa chambre de parement par les marissal et ammiral, bailly de Berry et le seigneur de Prie, comme les aultres fois se ruerent a genoux devant le roy et luy firent la reverence (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 69). Droit la a l'yssue des graces se vint ruer a genoux ledit messire Henry devant le duc (CHASTELL., Chron. IV, D., c.1461-1472, 160).

 

-

[Pour remercier qqn]

 

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Mercier qqn de qqc. à/aux genoux : Et lors appella Remondin Alain, son cousin, et lui dist : Beaulx cousins, je vous donne la terre que le roy m'a donnee, qui fu Jossellin de Pont le Leon ; faittes en au roy hommage. Et cilz l'en mercia a genoulx, et en fist hommage au roy, lequel le receupt liement. (ARRAS, c.1392-1393, 66). Ha ! Laurens amy, je congnois Que Dieu a ouy vostre voix, Quant par vous j'ay receu tel grace. A mes coustes et aux genoilx Vous en mercy, faire le dois. (Myst. st Laur. S.W., 1499, 203).

 

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Mercier qqn les genoux à terre : ...tant que vous [mes enfants] userez de loyauté (...) et que vous les ayez [les deux anneaux] sur vous, vous ne serez desconfiz par armes, mais que vous ayez bonne querelle ; ne sort, ne enchantement d'art de magique, ne de poisons, de quelconque maniere, ne vous pourra nuire, que si tost que vous les regarderez, que ilz n'aient perdu toute leur force. Et lors [Mélusine] en baille a chascun un. Et ceulx l'en mercient, les genoulx a terre. (ARRAS, c.1392-1393, 84).

 

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Se mettre à genoux/à un genou : Adont me mis sans detrier A genous pour li mercier. Mais elle tantost s'abaissa Vers moy et pas ne m'i laissa, Einsois volt que je me dressasse Et qu'en alant a li parlasse. (MACH., R. Fort., c.1341, 141). ...ledit seigneur de Ravestain se mit à ung genoul et lui dit : "Sire, je vous remercie qu'il vous a pleut moy donner lisence d'approchier vostre majesté..." (MOLINET, Chron. D.J., t.2, 1474-1506, 395).

 

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[Pour supplier qqn, se soumettre à la volonté de qqn, demander pardon à qqn...]

 

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À genoux/de genoux. "Les genoux posés par terre dans une attitude de prière" : Au neant le gage metez, Et que forment vous repentez De ce que tant en avez fait, Et pardon querez dou meffait. Et vueil que vous li amendez à genous, et plus n'atendez, Car c'est chose qu'il convient faire, Et qui vous est bien necessaire. (MACH., P. Alex., p.1369, 242). ...l'evesque de Rouen lui donna couronne à la requeste de sondit pere :devant lequel evesque il se agenoilla, et, lui estant à genouls, lui donna une buffe, fist une croix de sa main sur sa teste et le fist lyer d'un bandeau. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 49). Ce jour, le receveur de Paris (...) est venus en la Court, humblement à genoulz, et a supplié à la Court qu'il lui soit pardonné (BAYE, I, 1400-1410, 61). ...à quoy respondist ledit Péan qu'il sçavoit bien qu'il estoit vray, en luy en requérant, tout de genoulz, pardon (Archives servit. Louis XI, T., 1459, 9).

 

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En genoux et (à) mains jointes : "Et, quant il nous vera en ce parti tout en genoulx et mains jointes crians merchi, il ara pité et compasion de nous, si il li plaist." (FROISS., Chron. R., X, c.1375-1400, 216). ...pour cose que li dus de Normendie desist, qui estoit en jenoulz et à mains jointes devant le roy son père, il ne s'en voloit passer ne souffrir. (FROISS., Chron. L., IV, c.1375-1400, 179).

 

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Prier merci à qqn à deux genoux : LE CHASTELLAIN. A, chere fille, de l'outrage Que j'ay tesmoigné contre vous, Mercy vous pry a deux genoulx. Vous plaise le me pardonner. (Myst. jeune fille L., c.1413-1445 [c.1530], 66).

 

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S'agenouiller à un genou : A ce mot au juge en alay Et d'un genouil m'agenouillay. La li presentay je mon corps Par si couvenable recors, Comme je peus et li sceus dire ; Dont il prist un petit a rire. (MACH., J. R. Nav., 1349, 276).

 

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Se jeter à/en genoux : ...hommes, femmes et enfans se jettoient en genoulz devant le prince et crioient : "Merci, gentilz sires, merci !" Mais il estoit si enflammés d'aïr que point n'i entendoit. (FROISS., Chron. L., VII, c.1375-1400, 250). ...[il] fist semblant de tirer sa dague. Adoncques la pouvrette se jecta a genoux et s'escrya a haulte voix... (C.N.N., c.1456-1467, 374). ...à celle heure propre, se gecta à genoulx ladite duchesse devant ledit Ludovic, luy priant qu'il eust pitié de son père et frère. (COMM., III, 1495-1498, 48).

 

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Se mettre à genoux/en un genou (devant qqn) : "Monsigneur, dist Jehans, qui se mist en un jenoul devant le roy, (...) on n'en doit pas avoir envie ne rancune sur mi..." (FROISS., Chron. L., IV, c.1375-1400, 27). Lors fu le roy moult doulent, et lui dist : Hermine, belle fille, vous monstrez que vous ne m'amez gueires, quant la chose que je desiroye plus a veoir en ce monde devant ma fin, vous ne voulez acomplir ; or voye je bien que vous desirez ma mort. Quant la pucelle l'entent, si fu moult doulente, et se met a genoulx tout plourant, et dist : Mon tres redoubté seigneur et pere, il n'est chose ou monde que je vous refusasse jusques au mourir. Commandez moy vostre plaisir. (ARRAS, c.1392-1393, 121). Les Ganthois, veans monseigneur d'Austrice, se mirent tous à genoulx, les testes nues (MOLINET, Chron. D.J., t.1, 1474-1506, 463). Et pour avoir plus grant reverence et honneur envers luy, aussi pour plus facillement le mouvoir a pitié et compassion, la pluspart d'icelles dames, bourgoises et autres femmes estoient nudz piedz et en dueil, et se misrent a genoulx, mains joinctes, en luy priant et suppliant tres humblement que son bon plaisir fust de prendre la dicte ville de Pise, ensemble hommes, femmes, enfans et tous leurs bien entierement en sa main, protection et saulvegarde. (LA VIGNE, V.N., p.1495, 275).

 

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[Attitude ou geste de dévotion, de respect, d'amour...]

 

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À genoux : LA DAME. Guillaume, moult bel respondez. Mais un bien petit m'entendez. Levez vous, car il plaist a nous Que plus ne parlez a genous. Et se plus ci après parlez, Parlez einsi, com vous volez, Ou en sëant, ou en estant, Car il nous souffist bien a tant. (MACH., J. R. Nav., 1349, 185). C'est qu'a genouz et a nuz coudes Aillons deprier saint Mercure Qu'il nous vueille touz prendre en cure (Mir. emp. Julien, 1351, 191). Rois, or saches certeinnement Que Daniel communement Aoure son dieu a genous Trois fois le jour. Chascuns de nous Le scet, l'a veü, l'a prouvé... (MACH., C. ami, 1357, 38). Ainçois li fis loial hommage De mains, de bouche et de courage, A genous et a jointes mains. (MACH., Voir, 1364, 174). A genoulz et a jointes mains Vous requier pardon (Mir. femme, 1368, 219). Et, incontinent que le Roy apperçeust le signe de la croix, il descendist à pié et vint au devant à genoulx la adourer (BUEIL, II, 1461-1466, 195).

 

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À genoux nus : Lors la roÿne l'aoura ; A nulz genoulx devant se mist, De coeur ploura, oroison dist (Renart contref. R.L., t.1, 1328-1342, 81). Mercy vous pri a nuz genouz Que mon meffait me pardonnez (Mir. st J. Cris., c.1344, 282).

 

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À genoux pliés. "En fléchissant les genoux" : ...les seigneurs de la ville s'aprochèrent dudit duc (...) lui faisant la reverence à genoulz ployéz et les testes nues (MOLINET, Chron. D.J., t.2, 1474-1506, 320). DYAGO, a genoulz ployez, dit : Pere sainct de tresjuste vie, Vous soyez le tresbien venu. (Myst. st Laur. S.W., 1499, 162).

 

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Le genou à terre : Et quant le seigneur de Saintré eust a chascune demandé, et en eurent dit ce que dessus est dit et assez pys, il se tourna a Madame et, le genoul a terre, ly demanda son oppinion comme aux autres. (LA SALE, J.S., 1456, 306).

 

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Estre en genoux : Et fu là en genoulz et en orisons devant son autel, en priant devotement à Dieu que il le laiast à l'endemain, se il se combatoit, issir de le besongne à son honneur. (FROISS., Chron. L., III, c.1375-1400, 168). Dont dist le duc de Jullers, et estans en genoulz devant l'empereur qui seoit en une chaiere imperiale : "Mon très redoubté et souverain seigneur, par la haulte noblesce et puissance de vous, je me tieng à meffais de tant que à main armée je me mis et assamblay contre mon cousin, vostre biau frere et vicaire du Saint-Empire..." (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 170). Ceste meismes nuit (...) il entra en son oratore, et fu la en genouls et en orisons devant un autel que ses cambrelens avoient fait, ensi que on fait et ordonne pour un roi, qant il est logiés as camps, et reconmenda a Dieu toutes ses besongnes (FROISS., Chron. D., p.1400, 717).

 

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S'agenouiller à deux genoux : Et quant riens plus ne ressongnay, A deus genous m'agelongnay Emmi la sentelette estroite, Les mains jointes, la face droite Vers le lieu precieus et digne Qui m'estoit apparence et signe A l'esperence que j'avoie... (MACH., R. Fort., c.1341, 117). Et quant il furent relevé Droit emmi le palais pavé, à IJ. genous se genouillerent Et seconde fois la baisierent, Et toutes leurs gens ensement, Qu'estre ne pooit autrement. (MACH., P. Alex., p.1369, 197).

 

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Flechir les genoux devant qqn (un être céleste) : Je joing mes mains et eslieve mes yeulx et fleschiz mes genoulx devant toy, Dame tresbonnaire, pour icelle joie que tu euz quant ta sainte ame se party de ton corps sans doubte et sans paour, et fut portee, presens les anges et archanges, en chantant, presentee a ton glorieux Filz, et receue et hebergee en la joie pardurable, je te prie que tu me secoures (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 8).

 

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Se flechir à genoux : Quant Jaques de Voisines ce entendy, avant se tray, a genoux se flechy [[devant le roi]], dist... (Nouvelles inéd. L., p.1452, 2).

 

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Se mettre à/en genoux/en un genou (devant qqn) : L'EVESQUE. (...) Or tost a genoulx vous mettez. (Mir. ev. N.D., c.1348, 82). Mais si com nous nous esbatiens Des fais d'amours et debatiens, Un chevalier vint devant nous, Qui se mist tantost a genous, Et puis li dist tout en appert : "Sire, vostre viande pert, Car vous avez ici esté Bien la moitié d'un jour d'esté". (MACH., F. am., c.1361, 240). "...Je ne le dis mie pour vous ; Mais j'estoie pleins de courrous, Pour la grant desobeissance Que je veoie en ma presence." Et quant li frere l'entendirent, Tous IJ. à genous se meïrent Et deïrent très humblement : "Sires et freres, ligement Vos hommes et vos freres sommes..." (MACH., P. Alex., p.1369, 264). Met toy icy a nuz genoulx Et jointes mains. (Mir. st Lor., 1380, 170). Li contes de Montfort se mist en genouls devant le roi (FROISS., Chron. D., p.1400, 485). Qant Jehans de Qopelant fu devant le roi, il se mist en un jenoul (FROISS., Chron. D., p.1400, 790). ...qant il [les pénitents] entroient dedens la maison des gens, la ou il devoient disner ou souper, il se mettoient en genouls devant le suel par humelité et disoient trois fois la patre nostre et Ave Marie (FROISS., Chron. D., p.1400, 895). ...affin d'aller en paradis, mectz toy a genoulz cy devant moy. (C.N.N., c.1456-1467, 62). ...veez cy l'espousée qui se mect a genoux devant le curé et se confesse. (C.N.N., c.1456-1467, 298). Il se mect a genoulx et sainct Hillaire luy baille la benedicion, puis il s'en va. (LA VIGNE, S.M., 1496, 276).

 

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[De la pers. qui est l'objet d'un geste symbolique]

 

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Lever qqn de genoux. "Relever qqn de sa position agenouillée" : Si me mena d'encoste li, Mais onques puis n'i ot celi Qui fust a sis has pres de nous, Puis qu'il m'ot levé de genous. Si me mena, tout en parlant, Moult longuement, et en alant Me demanda dont je venoie... (MACH., F. am., c.1361, 187).

 

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Recevoir le pliement des genoux de qqn : Un des haulx princes du monde (...) qui, le jour devant, avoit reçu le ploiement des genoux des hommes, constraint maintenant, mettoit genoux en terre devant les arbres, là où il brouiloit ses mains, soulloit chausses et vestemens (CHASTELL., Chron. K., t.3, c.1456-1471, 19).

B. -

P. anal. "Pièce de bois courbe servant de liaison à deux autres éléments" : ...pour la vendue (...) de 60 petis bors a cingler a faire les soubtes et autres neccessités dudit bateau flobart... Item, pour avoir abatu en la forest de Romare 140 pieches de farse comme crochés, warengues, genous et courbes et aussi 24 tronches de chesne pour faire des courroies ferrez, bauques et le tillac dudit bateau flobart. (Clos galées Rouen M.-C., t.1, 1388, 323). ...Jehan Poinlet Leuvel, pescheur, demourant aussi en ladite ville de Maisieres, lequel avoit largement beu, estoit homme de ligier cervoux, (...) adressa ses p[ar]oles audit suppliant en lui demandant ravoir certains genoulx et planches de boys servans au mestier de ponthenerie (Trés. Reth. L., t.4, 1451, 202).

 

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TECHNOL. "Pièce de fer en forme de genou" : ...serrure à bosse et sur ycelle ung verrou à 8 quarrés fermant sur lad. serrure et ferme l'usserie par dedans à ung gros verrou quarrey agenoillié à deux genoux. (Invent. mobiliers ducs de Bourg. P., t.2, 1387, 271).
 

DMF 2020 - MAJ 2020 Hiltrud Gerner

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