|
GENCIVE, subst. fém. |
[T-L : gencive ; GDC : gencive ; DEAF, G463 gencive ; AND : gencive ; FEW IV, 136b : gingiva ; TLF : IX, 160a : gencive] |
A. - | "Gencive" : Forment elle [la vieille femme monstrueuse] me rechignoit Et ses gencives me monstroit, Car des dens elle n'avoit nuls Fors quë uses et tous rompus. ([GUILL. DIGULL., Pèler. âme S., c.1355-1358, 45]). De che dist aussi saint Jerome sur Amos le prophete : «Les maulx de viellesse sont souvent avoir maladies, yeulx tourble, gambes tramblans, les dens nuds de gencives cheans en la viande». ([DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 343]). Quant les enffans mettent hors leurs dens, prurite de gencives, fievres, dyarrie, spasme ([SAINT-GILLE, A.Y., 1362-1365, 69]). ...de nette gencive ([LE FÈVRE, Respit Mort H., 1376-1380, 129]). Les IIIJ vaynes des gencivez saigne l'on pour eschauffoison qui vient en la bouche et pour gencivez enflees de sang et aussi pour la douleur des dans. ([LE LIÈVRE, Traité saignée W., a.1418, 16]). Donc s'il convient enracher faites ainsi : premier destanchés les gingives bas vers la racine du dent petit a petit d'aulcune chose ague ([GORDON, Prat., c.1450-1500, III, 26]). Les poires sont chault et sec, et donnent au corps nourrissement vituperable, et nuysent aux yeulx, et engendrent sanc noir et melancolique, et songes terribles, et blessent les ners a cause de leur punction, et nuysent aux dens et aux gingives ([Rég. santé corps C., 1480, 42]). Es levres semblablement sont aulcunes vaines, lesquelles on saigne pour garir et medeciner les apostumes et ulceres de la bouche et des gingives ([Rég. santé corps C., 1480, 169]). Par trop affluance de boire Ont leurs dens et gencive noyre, Et si moillez tousjours les yeulx, Infaitz de lippe et chacieux. ([RIVIÈRE, Nef folz D., 1497, 732]). Et l'ung a ung rude visaige Mortifié et de viz aage, Et si ses dens a achaptees Et en ses gencives adaptees. ([RIVIÈRE, Nef folz D., 1497, 744]). |
B. - | P. méton. "Mâchoire" : Aussi sont les os de la machoire ou jancive basse ([PANIS, Guidon, 1478, tr.I, doct.2, chap.2]). ...Qu'on se dispose Promptement d'estre diligent, De faire ce que vous impose : C'est de luy desrompre les dens, Tout le pallais et la gencive, A celle fin que vers noz gens Jamais a nul jour il n'estrive. ([Myst. st Laur. S.W., 1499, 228]). Avant ! or le faisons perir ; Il est humble comme ung mouton, Il n'a mais levre ne menton, Dent en gueulle ne de gencive. ([Myst. st Laur. S.W., 1499, 229]). Vous n'avés mes costez ne flans, Gensive ne levre ne dens Qui ne soit rompue ou brouye. ([Myst. st Laur. S.W., 1499, 237]). |
| - | [D'un cheval] : Apres ce, a l'issir de l'estable, s'il a courtes et droictes oreilles, maigre ou grasse teste, bonne veue et saine, et bons yeulx gros, saillans dehors la teste, et puis taster dessoubz gencives qu'il y ait grant entredeux et bonne ouverture et large, et qu'il n'y ait gourme, bube ne malen, et que l'entree du gavion ne soit en riens despecié. ([Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 137]). |
DMF 2020 - Article revu en 2015 |
Hiltrud Gerner |
|
|