A. -

"Gorge, cou" : Mout de gent em pluseurs contrees y metent .II. ceintures entour et en lonc et entre les messeles [du cheval qui souffre d'une angine] la ou il soit joint au col, siques a la gargate soit bien espurgié. (Chir. chevaux P., c.1325-1350, 387). Elles monstrent hatriaus, gargates et poitrines. Hélas ! che ne sont mie les anchiennes doctrines (GILLES LE MUISIT, Poésies K., t.2, c.1347-1353, 34). Gargula : gargate (Abavus IV, R., c.1350, 345). ...et lors que Aigres ot mis le cuvert dessoubz lui et il l'ot pris par la gargate, li Dyables yssi du corps et s'esvanouy tantost par la vertu de Dieu. (Bérinus, I, c.1350-1370, 254). Iugulus : gargate ou gorgeron (Aalma R., c.1380, 217). Et fait à savoir qu'il en a biaucop des membres, comme (...) le cervel, le gorger - vel gargate -, le corps, le cuer, le faye, le polmoun, (...) avecque les quatre humours, c'est à savoir colre, sang, fleume, malencolie. (Man. lang. G., 1396, 46). Frumen (...) : gargate d'omme, le gavion (LE VER, Dict. M.E., c.1420-1440, 185). ...gargate, gavion de le gorge d'omme (LE VER, Dict. M.E., c.1420-1440, 437). SATHAN. (...) Ma gargate est plaine de rage Car j'espoir que l'humain linage Perderons, dont je sui dolent (MARCADÉ, Myst. Pass. Arras R., a.1440, 164). Se n'avés deablesses ne deables Qui nous puist tordre la gargate. (MOLINET, Myst. st Quentin C., c.1482, 253). Frumen (...) : gargate de homme (LE TALLEUR, Vocab. E.M., c.1490, 131).

Rem. Doc. 1419 (la garguette lui fut coppee) ds GD IV, 228a.

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[P. allusion à la gloutonnie] De gargate. "Au grand gosier" : Vela un deable de gargate. Comment il l'a tost devoré ! (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 295).

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Crier à pleine gargate/s'escrier à pleine gargate. "Crier très fort" : Si tost com ot soupé, li hiraus se leva Et a plaine gargate esranment s'escria : ... (Brun de la Mont. M., c.1350-1400, 81). Il fault pour faire gens venir A plaine gargate crier. (Myst. Viel test. R., t.6, c.1450, 34).

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Mentir parmi le fond de sa gargate/mentir par sa gargate : Jamés n'ystreront de prison : il a menty par sa gargatte. (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 57). Et, qui que l'ait dit, a menti Parmy le fons de sa gargate ! (Myst. Résurr. Angers S., 1456, 511).

Rem. Voir : Mentir par la gorge, s.v. : gorge.

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[Dans des injures et des jurons] : Que la sainglante male fievre Te puisse rompre la guargette Et ta grosse grasse millette, Et te puist l'on es forches pendre(s) ! (Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 76). Enfle ton cueur, crieve parmy, Oeuvre ta punaise gargate ! (MARTIN LE FRANC, Champion dames V, D., 1440-1442, 24). Touteffoiz, tres fort m'entremis De tempter la femme Pylate, Mais la deslëalle gargate Des Juïfz oncques n'a cessé Et ont tant Pylate pressé Qu'il l'a jugié a la mort rendre. (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 328). Non, et par Dieu, Se t'estois me femme en ce lieu, Vausis ou non vausis, gargate, Tu dirois les mos bien en hatte. MIQUELETTE. Je diroie ainchois que les deaulles Te peussent trainer en leur maules Et te desquirer piece a piece. (Mandel. T., c.1450-1475, 187).

Rem. Cf. T-L IV, 155, ligne 37.

B. -

P. méton. "Porte, entrée" : ...Je feray tendre leurs gourdines Aux gargattes de ces moutiers. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 724).