C.N.R.S.
 
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     GALOIS1          GALOIS2          GALOIS3     
FEW XVII wala
GALOIS, adj. et subst. masc.
[T-L : galois ; GD : galois2/galeois ; AND : Ø ; FEW XVII, 473b : wala]

I. -

Empl. subst. "Joyeux compagnon, noceur" : Je n'y en say nul si valable Conme lui (...) Se ce n'i est messer Climent, Le hault galoys. (Mir. ev. arced., c.1341, 125). Enssi dist le colier qui estoit boin galois (Renaut Mont. B.N. V., c.1350-1400, 863). Et la menue gens et li valhans galois Boyvent de la godalle. (JEAN D'OUTREM., Geste Liège B.B., t.4, a.1400, 734). Par ma foy, le principal point Est que nous trovons la fasson De luy hoster son Bon Renon. S'il pert Bon Renon une fois, A Dieu commens le galois. Plus n'aura aide de personne. (Pouvre peuple H., c.1450-1492, 174). Tel a le bruit d'estre bien riche Qui quitte n'a pas ung tournoys ; Tel porte face d'estre siche [var. chiche] Qui non pourtant est bon galloys. (ALECIS, Faintes monde P.P., c.1460, 107). CURÉ. Gauldir fauldra ! FEMME. Chanter ! CURÉ. Et rire ! FEMME. Vous me verrez bonne galloise. CURÉ. Et moy, gallois. (LA VIGNE, Munyer T., 1496, 208).

 

-

Galin galois : Donc je te dy, galin galois, Se tu me fais de l'amoureux, Veritablement tu ne doibs Estre arragié aventureux. (MARTIN LE FRANC, Champion dames III, F., 1440-1442, 42).

 

Rem. Cf. FEW 474a : Cotgr 1611.

 

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Compagnons galois : Je souloye rire et danser Avec ces compaignons galloys ; Mais maintenant me fault chanter : "Bon temps, reviendras tu jamès ?" (Chans. XVe s. P., c.1430-1500, 16).

 

Rem. Éd., p.16, note 2 : "Ce mot (...), on le trouve surtout au pluriel, et emportant l'idée d'une société. On peut le rattacher à la folle confrérie des Galois dont parle le chevalier de La Tour Landry (ch. cxxii, p. 241), qui aurait flori au quatorzième siècle. Quant à cette confrérie, elle s'était donné ce nom parce qu'elle prétendait faire revivre les moeurs gaies et brillantes de la cour d'Artur."

 

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[À propos de cette société de jeunes gens] : Belles filles, je vous compteray des Galois et des Galoises, si comme l'ennemy par son art en fist plusieurs mourir de froit, comme par la flambe de Venus, la deesse d'amours et de luxure. (...) En yver, par le plus fort temps, le Galois et la Galoise ne vestoient riens du monde que une petite cote, simple sans penne ne sans estre lingée, et n'avoient point de mantel ne housse... (LA TOUR LANDRY, Enseign. filles M., 1372, 241).

 

-

En partic. [Souvent péj.] Gentil galois : ...Et le choro n'y ait nul qui replique, Faictes devoir, plourez, gentils Galois, La mort Machaut le noble rhetorique. (DESCH., Oeuvres Q., t.1, c.1370-1407, 246). Au bon marquis du Sainct Empire Et au prince de Charrolois Trestout mon fait leur pourrez dire, Et a tous ses gentilz galois Yssus du bon sang de Valois (RÉGN., F.A., 1432-c.1465, 221). NATURE. Levés vous sus, gentilz galois, Car vous avez assés dormy, Et entendés lez motz courtoys Que vous reciteray yci. (Jeu quatre pers. L., a.1465, 181). L'AMANT. J'ay au cuer freveur Et tres grant douleur, Quant je ne la voys. NATURE. En beaulx motz courtoys Servir tu la doys Pour y prouffiter. LE FOL. Mon gentilz galoys Froyt avrez aus doys, Ce vous say noter. (Jeu quatre pers. L., a.1465, 184). Car ces fins pourpoincts de chamois, A lourdes manches, à soufflés, Sont pour gaudir gentilz gallois Et tambourins à gros chifflés. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 755). Nous estions gentils gallois, Et en faisions de bien grises, Et telles que souvent les mises Montoient plus que les receptes. Nous entretenions garcettes. D'estudier, Dieu en soit garde ! (COQUILL., Oeuvres F., 1478-p.1494, 357). Dieu gard l'assemblee jolye Et leur doint bon jour touteffois ! Que dient les gentilz galois ? Comment c'est vostre exploit porté ? Jhesus est il ressuscité ? (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 878). LA FILLE. Quant est de moy, vela mon train : Je demande ung gentil gallois. CUPIDO. Vous en voulés ung hault la main Prest a vous presenter le bois ? LA FILLE. Enné, vela motz a fin chois... (P. moyne, a.1500, 47).

 

-

[En appellatif] : PREMIER MENESTERÉ. (...) Galoys, sanz faire cy sejour. J'ay oy dire qu'en ce jour Doit avoir feste en ceste ville (Mir. ev. arced., c.1341, 126). LE SECOND SERGENT. Et quant a nous, gentil galoiz, Aussi vous acompaignerons, Et nostre debvoir y ferons, Vous le verrés ! (Myst. st Adr. P., c.1450-1485, 120). Or venés avec nous galoys, Et l'om vous fera voustre barbe ! Boreau, le feu d'enfert vous arde ! (Myst. st Sébast. M., c.1450-1500, 213). JOYEULX S[OUBDAIN]. C'est une joye nonpareille Que d'estre amoureux. BEAUCOP VEOIR. Ouy dea, troys. J'en ay bien soufflé en mes doiz Plus de .XL. fois depuis, Et ce vous y estiez, galloys, Vous seriez des plus esbahis. (B. veoir, p.1480, 19).

 

-

(Patins lacés) au galois. "(Chaussures lacées) à la dernière mode" : Grosses botines a ploiz, Des flajoletz deux ou trois, Tabour et billes de bois, Patins en lourdois Lacéz au galois Pour mener aucunes foiz Brïet, leur grant chien. (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 66).

II. -

Adj.

A. -

[Idée de plaisir]

 

-

[D'une pers.] "Qui cherche le plaisir" : Tous vos affins, consanguins et germains N'ont point les mains de vertu des Romains ; Trop sont humains, feminins et gallois Pour vaincre l'ost du lion de Valois (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 62).

 

-

[D'une chose abstr.] "Plaisant, qui donne du plaisir" : Pour mener vie gorgïase et galloise, Tenez, vella or et argent contant. (LA VIGNE, S.M., 1496, 192).

B. -

[Forme trisyllabique pour les besoins métriques] "Vaillant" : Ly premiers jours d'octembre que li temps devient frois Le consacrat l'evesque Henry li bons Ligois, En honour sain Mathieir l'apostle galeois Qui est euwangeliste (JEAN D'OUTREM., Geste Liège B.B., t.3, a.1400, 512).

 

Rem. Cf. Galant1 où apparaît aussi l'idée de vaillance.
 

DMF 2020 - Synthèse Hiltrud Gerner

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