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GABERIE, subst. fém. |
[T-L : gaberie ; GD : gaberie ; DEAF, G16 gab (gaberie) ; AND : gaberie ; FEW XVI, 3b : gabb] |
"Plaisanterie, moquerie" : A Daire compterent le dit Qu'Alixandre leur avoit dit. Tout tint a gaberie Daire ([Renart contref. R.L., t.1, 1328-1342, 111]). "Sire," dist Olivier, "de vostre gaberie, Donroye bien petit..." ([Gir. Vienne D.B., c.1350-1400, 182]). Sire, dist le vassal, c'est toute gaberie ([Renaut Mont. B.N. V., c.1350-1400, 285]). Quant Guy les voit venir, sy dist sans gaberie : "Douce mere..." ([Tristan Nant. S., c.1350, 330]). Je vueil au fol bouter mon doy En l'ueil aussi qu'en gaberie ([Mir. parr., 1356, 48]). Et lors le roy anglois voyant Lisle-Adam si rudement habillé, lui demanda, par manière de gaberie : "Et comment, Lisle-Adam, est-ce là une robe d'un mareschal de France ?" ([CHASTELL., Chron. K., t.1, c.1456-1471, 179]). |
| - | Faire (sa) gaberie de qqn/qqc. "Se moquer de qqn/qqc., tourner qqn/qqc. en dérision" : Ne veul pas que de moy face sa gaberie, Ne qu'i puist eschapper par sa pledoierye ([Tristan Nant. S., c.1350, 390]). ...cil de la cité n'en font que gaberie, Et froitoient les murs, dont la pière est taillie ([God. Bouillon R.B., t.3, c.1356, 256]). ...gaberie Fist Remus des murs de la ville ([CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 180]). ...toutevoies parce que un coup d'espée qui passe parmi le col(,) leur samble une chose légère [[aux boutefeux]], n'en redoutent point le passage (...), et mesme en faisoient leurs gaberies pour ce temps-icy. ([CHASTELL., Chron. K., t.3, c.1456-1471, 460]). |
| - | (Dire / parler) par gaberie. "Par plaisanterie" : ...et au bouter il dist ainsi par gaberie : "De cest annel te espoux". ([Bérinus, II, c.1350-1370, 25]). ...tantost ajouste en parlant par gaberie : «Esjoys toy donc, jovenceau... » ([DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 304]). |
DMF 2020 - Article revu en 2015 |
Hiltrud Gerner |
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