Empl. trans. "Amender (une terre) en y mettant du fumier" : ...des quiex fiens il fera fumer chascun an les dites terres et trois cens de provains bien et deuement (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1381, 506). Puis rongez le cep, et fumez de bonne fumeure et liez tout au long de fil noir (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 123). ...ses superfluités mesmes [de l'agneau] sont à fumer les terres profitables. (EVR. CONTY, Eschez amour. mor. G.-T.R., c.1400, 637). Ceste dame ert Cerés nommee, Par qui et aree, et semee, Et fumee, affin qu'elle engresse, Fu la terre arable de Grece. (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 284). ...et s'il advenoit qu'il demourast aucuns fiens aprés les dictes terres ainsi fumees une foiz, comme dit est, en ycellui cas, il sera tenu et promist de le mener es dictes terres et non ailleurs (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1407, 803). Il mengera pain de froument de terre legiere nouvellement cultivée non pas fumee de fenge et soit bien cuit et bien levé et salé competamment (GORDON, Prat., c.1450-1500, II, 24).

-

[Cont. grivois] Fumer le champ (d'une femme) "Rendre (une femme) enceinte" : Par Fortune qui souvent si se fume, Vostre doulx oeil sa malice rabat Ne plus ne moins que le vent fait la fume. Sy ne pers pas la graine que je sume En vostre champ, quant le fruyt me ressemble ; Dieu m'ordonne que le fouÿsse et fume, Et c'est la fin pourquoy sommes ensemble. (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 112).