C.N.R.S.
 
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     FRAINTE     
FEW III 753a frangere
FRAINTE, subst. fém.
[T-L : frainte ; GD : frainte ; FEW III, 753a : frangere]

A. -

"Fait de briser, de rompre, rupture, brisure"

 

Rem. Ex. d'a.fr. et doc.1372 (pour freinte de torses) ds GD IV, 121c.

 

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"Rupture" (synon. fraction) : ...O divine incarnacion, bien dois en exultacion, En vertu de devocion Admirer ce mistere en soy, Quant sans quelque vexacion, Sans frainte ne corripcion, Le fruit de mon ventre reçoy. (MICHEL, Myst. Pass. J., 1486, 70).

 

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"Brisée accrochée à un arbre" : Et en poursuivant sa menée Doit des rainsiaux faire brisée, Et en brisant jetter à terre Aucuns, en poursuivant son erre ; Et des fraintes doit aussi faire : C'est que brise par tel afaire Ses rains, se soies entendens, Qu'aux arbres demeurent pendens, A fin, se retourner luy faut, Qu'an son retour n'ait défaut. (FONTAINE-GUÉRIN, Trés. vén. M., 1394, 62).

B. -

[Croisé avec friente] "Bruit, vacarme fait par qqn qui commet une effraction, qui brise, qui rompt ; p. ext. bruit, vacarme, tumulte (causé par des hommes, des animaux, des choses)" : Item il dit que quant ladite bateure fu faite, il estoit chiez un cordoannier qui demeure au dessus de l'ostel Marie de Bois, où il se faisoit chaucier, et oï bien la freinte de la bateure. (...) ...il qui parle, à celle journée, estoit en l'ouvrouer d'un cordoannier (Conf. Jug. Parlem. Paris L.L., 1332, 54). A paines ot contee la damoiselle sa raison quant Aigre oÿ la frainte du destrier Maligan et l'arbroie noisier et fremir. (Bérinus, I, c.1350-1370, 272). Et ainsi qu'il estoient sur le point de mouvoir, Aigres oÿ l'arbroye croissir et croller, si regarda celle part, la ou il oÿ la noise, et vit venir .I. chevalier grant aleüre, par la fraincte du cheval qu'il avoit oÿe. (Bérinus, I, c.1350-1370, 276). Quant ceulx qui estoient au champs ouïrent la frainte, tantost acoururent crier à la ville : "Aux armes ! Aux armes ! Veez cy les anemis." (LE BEL, Chron. V.D., t.1, 1352-1356, 116). LE PREMIER CHEVALIER. Egar ! je n'oy dedans ce bois De mon seigneur frainte nesune. Au mains, se je veisse aucune Grosse beste par ci saillir, J'esperasse que sanz faillir Il deust tost venir après (Mir. roy Thierry, c.1374, 299). Moult estoit merveilleuse chose et espuantable à ouir la frainte des chevaulx (Chron. Valois L., c.1377-1397, 54). La dame ouy la frainte du cheval au roy Elinas, qui venoit grant aleure. Si dist a son varlet : Arreste et attendons ce chevalier (ARRAS, c.1392-1393, 8). Et Gieffroy et ses hommes entrent ou cavain et les enchassent au doz, mais a grant paine porent passer par my les mors qui avoient esté occiz du gett de pierres. Or diray du nouvel chevalier qui ja estoit venuz a l'entree du cavain, lui et sa route. Mais quant il ouy la freinte, il appensa tantost que Glaudes retournoit, et prist le couvert de la montaigne et leur laissa le chemin de la forteresse. (ARRAS, c.1392-1393, 204). Mais moy, qui fus seule en crainte, Des chevaulx ouÿ la frainte Qui par le bois se hastoient Et ja près de moy estoient (CHR. PIZ., Dit Pastoure R., 1403, 238). ...lequel, pour la paour de la fraincte qu'il avoit oye, s'estoit mussé et cuidé sauver en un destroit oudit hostel (Chancell. Henri VI, L., t.1, 1424, 139).

 

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Faire/mener frainte : Aprés la beste vont telle frainte menant Que la terre environ en va retentissant. (Tristan Nant. S., c.1350, 213). ...et dist qu'on le suivist bellement sans faire frainte (LE BEL, Chron. V.D., t.2, 1358, 179). Lors dist a ses gens : Chevauchons et gardez que vous ne faictes frainte que je le vous diray. Et ceulx dirent que non feroient ilz. Et lors chevauchent ensemble tout coyement et entrent en l'ost, et voient qu'ilz dorment de tous costez. (ARRAS, c.1392-1393, 228).

V. aussi friente
 

DMF 2020 - MAJ 2020 Robert Martin / Pierre Cromer

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