Empl. intrans.

A. -

"S'agiter, être agité" : Maiz dez payens survint la endroit le tropel, Par vaulx et par larris en sourdoit tel moncel, Que tout en fremïoyt (Flor. Octav. L., t.1, c.1356, 104). ...la ou l'eaue clere surdoit par entre deux terres, elle venoit de tel randon en la fontaine qu'elle faisoit la gravelle, dont toute la moindre estoit rubis, saphir ou esmeraude ou autre pierre de vertu de diverses couleurs, entrehurter et fourmiier les unes contre les autres tant fort que l'en auoit le son melodieux. (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 986).

Rem. Ex. d'a. fr. et Chev. cygne R., c.1356, 2765, ds GD IV, 86b ; COUDRETTE, Mélus. R., c.1401-1402, 1071 ; GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 25.

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En partic. [Du sang] : Quant li prestrez entent c'on le requiert et prie D'aler en la chité, tous li sans li fourmie. (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 137). Trestous li sans Fremissans, Fourmians M'estoit (FROISS., Lays am. M., c.1362-1394, 121). Il n'y ot si hardi qui ["à qui"] le sanc ne fourmie (CUVELIER, Chans. Guescl. F., c.1380-1385, 334). Nous devons bien estre plourans Les maulx qu'on vous a fait si grans Que trestout le sang m'en frommie. (Myst. st Laur. S.W., 1499, 237).

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[D'un liquide sur le point de bouillir] : Prenez le lait de vasche ou de brebis, et mectez fremier sur le feu. (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 254). [Autres ex. p.204, 241 et 255] ...en lait de vache fremiant, et n'y mettez point la cullier jusquez ad ce qu'il ait boully (Viand. Taillev. Vat. S., c.1400-1450, 119).

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Au fig. [D'une pers., de son coeur, du courage...] : Privés Dangiers trestout fremie (Dame Lycorne G., c.1349-1350, 163). Lors se part li Beaus Chevalier (;) Et trestoute fet fremier La contree du Val Luisant (Dame Lycorne G., c.1349-1350, 200). Car il n'a que peril et noise En toy, et parole ennemie : Tout le courage te fremie En mauvais moz que tu desclos. (Mir. parr., 1356, 13). Si li va le cuer fremiant [var. formiant] (LA BUIGNE, Rom. deduis B., 1359-1377, 404). Et quant femme oit sa beauté dire, Lors rogist, lors taint, lors fremie (DESCH., M.M., c.1385-1403, 57). Chere suer, aucunes autres femmes sont que quant elles ont desir de faire une chose en une maniere, maiz icelle maniere doubte que son mary ne vueille pas ainsi, si n'endure ou ose et fretille et fromie (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 90). La royne n'oublia mie, Nonobstant que toute en fremie, De dire au roy ceste besongne (CHR. PIZ., M.F., III, 1400-1403, 117). ...ostés l'ire Qui vous fait ce mal sentir, De pitié tout enfremie [l. tout en fremie] (CHR. PIZ., Cent ball. amant dame C., c.1409-1410, 79). Le cuer fremie Souvent a tel qui de douleur lermie Pour une amer comme dame et amie, Qui ne l' aime ne ne l' amera mie. (CHART., D. Fort., 1412-1413, 182). Trestout le cuer ja me fremie De joye qu'ay de ceste guerre. (Myst. st Adr. P., c.1450-1485, 38). C'est le cueur qui me fremye Dedens le corps et me fait braire (LA VIGNE, Munyer T., 1496, 211). Je seray, sans reigle et compas, Batu ; que mauldit soit ma vie ! Les deables prendront leur repas A charger sur moy par envie. Tout le corps me tremble et fremye, Car destruyt suis, vella le poinct (LA VIGNE, S.M., 1496, 486).

B. -

P. anal. "Scintiller, étinceler, briller" : Et sy estoient les cheveulx aussy blancs comme neige et sy estoient sy netz et sy desmellez qu'il sembloit qu'on peust les cheveulx compter et sy estoient sy clers de blancheur qu'ilz fourmoient [l. fourm[i]oient ? tous ou le preudomme aloit.] (Percef. I, T., c.1450 [c.1340], 414). [Version différente p.254 : qu'on les oist fourmier entour luy ou il aloit ("s'agiter")]

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Part. prés. en empl. adj. "Qui scintille, qui est étincelant, brillant" : ...les dous ieus traitis (...), Plain de douchour, brun, formïant (ACART, Prise am. H., 1332, 28).

REM. Verbe proche de fremir, qui en influence les formes. V. formiant, fremir