C.N.R.S.
 
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FORTUNE
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196 exemples
 1 ...Fortune est Nature sans raison, c'est a dire un naturel mouvement ou une inclinacion qui nous empaint et meut aucunefois a faire aucunes choses sans deliberacion et sans raison aucune qui nous meuve, maiz que la pure affeccion et plaisance de cuer, comme il fu dit devant quant nous parlasmes plus a plain de Fortune (EVR. CONTY, Harm. sphères H.P.-H., c.1400, 31).
 2 Et pour ce, les communes genz accusent fortune de ce que ceulz qui sont tres dignes de avoir les grans richesces, il ne les ont pas. (ORESME, E.A., c.1370, 234).
 3 ...se Fortune se painne De moi donner haire et painne, C'est li dars De quoi les amans fourmainne. (FROISS., Joli buiss. F., 1373, 67).
 4 Lesdits seigneurs (...) avisèrent estre nécessaire seulement de contendre à ravoir ce bollevert, et de l'assaillir le plus follement que l'on pourroit, car force estoit de s'y aventurer et d'y prendre sa fortune. (CHASTELL., Chron. K., t.1, c.1456-1471, 122).
 5 De la partie de l'estude ou de doctrine dist Hugue ou livre nommé Didaschalicon ou .Ve. chapitre qu'"il y a trois empeschemens, asscavoir negligence, imprudence et fortune : negligence d'aprendre, imprudence de ordre et de maniere, fortune de povreté et de maladie ou defaulte de livres ou de maistre." (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 32).
 6 Adonc le canon m'esbranla, Et vint ceste fortune la Quant nous eusmes le fort conquis. (Fr. arch. B., c.1468-1480, 31).
 7 Chilz estoit entrés en si grant fortune et si grant grasce, que c'estoit tout fait quanqu'il voloit deviser et commander par toute Flandres. (FROISS., Chron. L., I, c.1375-1400, 127).
 8 Bien te sera estrange la fortune de Metridates, roy de Pont, souvent triumphant, et souvent vaincu. (CHART., L. Esp., c.1429-1430, 137).
 9 ...le roy Perceforest sceut la fortune des Rommains et la fortune de Bethidés son filz (Percef. III, R., t.2, c.1450 [c.1340], 58).
 10 Mais que veulx tu [Alexandre le Grand] ! de ma fortune, Contre qui ne puis [moi, Dïomedés] bonnement, Qui si faulcement me fortune, Me vient tout ce gouvernement. Excusez moy aucunement Et saichiez qu'en grant povreté, Ce mot se dit communement, Ne gist pas grande loyaulté. (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 32).
 11 Dont luy, soy dolant de telle fin apprés tant de gloire obtenue, vint ramentevoir droit cy la parversité de sa fortune non jamais predoubtee. (CHASTELL., Temple Boc. B., 1463-1464, 37).
 12 LA MERE. A ! que j'ey de douleur amere De ta fortune, Marion ! Il fault que nous te marion (Mère Ofic. T., c.1500, 92).
 13 Mais toy, Seigneur, que fortune haulte meine, Pour estre chief en la cité rommaine, Souveigne-toy regir et gouverner Ton peule en paix et celluy refrener (SAINT-GELAIS, Enéide VI, B., c.1500, 369).
 14 Lors print a Remondin grant pitié de lui [Olivier], et lui demanda, sur le peril de l'ame de lui, s'il savoit riens de la trahison que Jossellin, son pere, avoit faicte. Et cil dist que non, et que il n'estoit pas encores pour le temps, et que, comment qu'il eust pleu a Dieu que fortune lui feust pour le present contraire, si tenoit il son pere preudomme et loyal, et non coulpable de ce fait. (ARRAS, c.1392-1393, 64).
 15 Item, il appert par un proverbe commun qui dit que quant le dieu de fortune ou destinee donne du bien asséz, quel mestier est il d'amis ? Nul. (ORESME, E.A., c.1370, 484).
 16 Les fortunes et les destinees de la hault gouvernent les choses cha bas (CHASTELL., Temple Boc. B., 1463-1464, 163).
 17 Phelippes se glorefioit si en la belle fortune et victore que il ot devant Bruges, que il li sambloit bien que nuls ne li poroit fourfaire. (FROISS., Chron. R., XI, c.1375-1400, 39).
 18 ...vous partisistes d'Angleterre et eustes l'aventure et la fortune assez bonne (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 22).
 19 LE MARQUIS (...). Moult ay bonne fortune eüe Quant femme ay pris si vertüeuse (Gris., 1395, 51).
 20 Lequel Agathoclès, de ce tresvil mestier, par son sens, vaillance et bonne fortune devint au tresnoble estat de roy (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 47).
 21 Il convient savoir que Felicité est prise pour bonne fortune ou pour estre bien heureux (LA SALE, Sale D., 1451, 166).
 22 ...[sa dame] luy compta bien au long la bonne fortune que Dieu leur a donnée [Le mari est absent] (C.N.N., c.1456-1467, 186).
 23 Cestui Phelippe aquist Normandie et Guienne et eut fortune à lui moult bien prospere. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 123 v°).
 24 Car on doit chassier sa bonne fortune, quant elle vient, et ne doit-on pas laisser passer le bonheur par devant sa porte sans le recueillir (BUEIL, II, 1461-1466, 139).
 25 ...la male Fortune, qui femmes ravale (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 92).
 26 Mais pour che fault pas cesser de endoctriner, combien que au commenchement il samble que on y pourfite petitement, car comme dist Ovide : «Au commenchement ou on pleure survenra meilleur fortune». (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 181).
 27 ...messires Jehans Chandos (...) jà avoit le renommée d'estre li uns des milleurs chevalliers de toute Engleterre, de sens, de force, d'eur, de fortune, de haute emprise et de bon conseil. (FROISS., Chron. L., IV, c.1375-1400, 135).
 28 ...il n'est nulz rois (...) qui (...) vous osast couroucier, tant estes vous renommés de bonne chevalerie, de grasce et de fortune (FROISS., Chron. L., VI, c.1375-1400, 201).
 29 Il avoit si grant fiance en ses gens et si bonne esperance en la fortune de ceulx de Gaind que vis li estoit que il ne pooit mies perdre (FROISS., Chron. R., X, c.1375-1400, 66).
 30 Ici falli Cesar, qui tant souvent commist a fortune l'estat de ses bataillez, et le peril de sa vie plus que a rayson, et s'y fia comme s'elle ne luy osast faillir, puis, aprés les glaives de tout le monde surmontés, fut il a Romme sucombé et mort en ung conseil par greffes a escripre. (CHART., L. Esp., c.1429-1430, 113).
 31 Cil qui a le dessus en sa fortune s'orgueillist et s'endort et entroublie ez delitz de sa conqueste. (CHART., L. Esp., c.1429-1430, 139).
 32 Et en oultre se Alixandres li non vaincus eust guerroié contre ces ducs non vaincus, il eust mis en jeu et en peril toutes les richesces de sa fortune ! (BERS., I, 9, c.1354-1359, 18.17, 35).
 33 ...car, de cas de fortunne, ly spée glichat entre le ventre et le porpoint, si que ly char en fut petitement endomagie (HEMRICOURT, Guerres Awans B., c.1398, 19).
 34 "Cils Phelippes, à ce que il montre, est plains de grant orguoel et presomption, et petitement amire la majesté roial de France ; il se confie en la fortune que il eut pour li devant Bruges." (FROISS., Chron. R., X, c.1375-1400, 279).
 35 Et ne faissoient nulle doubte que, dedens le septembre, toute Flandres seroit raquise à eux ; enssi se glorefioient il en leurs fortunes. (FROISS., Chron. R., XI, c.1375-1400, 111).
 36 Mais Fortune, la traitresse (...) Veult ses sergens mectre en dueil. (LA SALE, J.S., 1456, 303).
 37 ...lesquelz [enfants] il appella à la fin de ses jours et leur prenostiqua à tous douze, l'un après l'autre, leurs fortunes et infortunes, et non seullement à eulx, mais aussi celles de leurs enfans (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 20 v°).
 38 Et est assavoir que tout ce que est trouvé soubz terre est appellé fortune. (Cout. instit. Anjou Maine B.-B., t.3, 1463, 179).
 39 La fortune d'or trouvée en mine appartient au Roy, et la fortune d'argent appellée mine appartient au conte : et aussy l'espave du faucon et du destrier : et aussy ont touz autres droiz d'espave. (Cout. instit. Anjou Maine B.-B., t.3, 1463, 178).
 40 Et sy y en a, au contraire, deux autres de benigne nature et dont l'influence est generalment propice et amiable, c'est assavoir Jupiter et Venus. Et pour ce aussy sont elles, au contraire, appellees bonnes fortunes. (...) Et aussy, au contraire, quant l'influence des deux bonnes fortunes seigneurit et seurmonte l'influence contraire de Saturne et de Mars, il convient dire que c'est adonc bon temps et convenable a bonne eleccion, mesmement quant les autres planettes sont ou regard des deux bonnes fortunes et des deux infortunes dessus dictes selon le cas bien a droit ordonnees (EVR. CONTY, Harm. sphères H.P.-H., c.1400, 34).
 41 Quant tu quiers ung compaignon ou ung leal ami, tu ne dois pas enquerir de sa fortune, mais dois demander de sa vie. (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 262).
 42 ...le roy (...) dist a Esope [qui lui a demandre de ne pas le tuer] : "Je ne te donne pas ta vie mais fortune je te donne si tu veulx rien demander, car ce que tu demanderas te sera donné" (MACHO, Esope R., c.1480, 56).
 43 ...mais estoit ledit conte de Dampmartin tousjours d'oppinion que icelluy duc de Normendie se devoit totallement gouverner par ledit duc et son conseil, voyant que l'une des principalles parties de sa fortune en despendoit. (LE CLERC, Interp. Roye, c.1502, 200).
 44 [Un homme se met en colère contre un serpent grâce auquel il est devenu riche et le frappe] Et, peu de temps aprés, l'omme retourna en pouvreté et cogneust que de la fortune du serpent estoit riche devenu et se repentit de ce qu'il avoit le serpent. (MACHO, Esope R., c.1480, 101).
 45 Elas ! frére, j'ay grant doubtance D'avoir fortune si contraire C'on ne puist cette dame attraire A cy venir. (Mir. emper. Romme, 1369, 299).
 46 ...une dure fortune et perverse tourna sus les François. (FROISS., Chron. D., p.1400, 731).
 47 En la parfin, Fortune le voult, qui ennemye et desplaisante estoit de leur bonne chevance (C.N.N., c.1456-1467, 418).
 48 LE PREMIER BARON. (...) Durement vous a assailly La male fortune a ce tour. (Gris., 1395, 84).
 49 De ce se peult ensuivre que savance et constance ont mestier a qui se veult tirer de perverse fortune, et nous, qui en tel estat sommes, en avons eu et avons bien besoing de plus que Dieu ne nous en donne et que nous n'en desservons (CHART., Q. inv., 1422, 49).
 50 ...je ne pense pas que noble homme eust jamais pour ung coup gueres fortune plus dure a porter que le bon seigneur (C.N.N., c.1456-1467, 191).
 51 ...sa male fortune n'est digne d'estre ou dit livre de Boccace, j'en fais juges tous ceux qui l'orront racompter. (C.N.N., c.1456-1467, 191).
 52 ...sa maudicte fortune, d'estre allyée au plus jaloux que la terre soustiene (C.N.N., c.1456-1467, 256).
 53 Ha ! pouvre maleureux veillart, tel que je suis et tousjours ay esté, de qui la fortune et destinée sont dures, ameres et malgoustables ! (C.N.N., c.1456-1467, 555).
 54 En ce temps, advint en Normandie que le corps de l'eglise de Fescamp, par male fortune et feu d'aventure, qui vint de la mer de devers les marches de Cornouaille, se bouta ou clocher d'icelle abbaye, qui fut tout brulé et ars. (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 13).
 55 Oudit temps aussi, advint que ung nommé maistre Loys de Tilleres (...) fut tué, par male fortune, d'un archer qui essaioit ung arc, duquel il tiroit une flesche contre ung huis qui estoit devant lui, à l'eure que ledit maistre Loys ouvroit, et lui vint passer la fleche tout au travers du corps. (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 48).
 56 ...en preadvisant les hommes des soudaines fortunes, tu [Bocace] incites les courages a vertu en delaissant les vices. (CHASTELL., Temple Boc. B., 1463-1464, 83).
 57 ...lequel predist la mort de la royne Ysabel, femme du roi Charles VIe, qui mourut environ ce temps, laquelle eut de miserables fortunes et fut reputée partout très paciente. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 154 v°).
 58 Je doy bien donner et rendre graces infinies a madame Fortune (C.N.N., c.1456-1467, 574).
 59 ...le moulin de Chaleines (...) prisié, rabatu toutes reparacions et soustenues contre toutes fortunes d'iaue, et aussi rabatu la disme (...) (Comté Champ. Brie L., t.2, 1341, 455).
 60 ...ce receveur poia en aumosne a un nomme [l. nommé] Jehan Lozins pour ce que sa meson et ses biens avoient este [l. esté] ars par fortune de feu : III l. (Comptes Lamballe C.-L., 1436-1437, 285).
 61 Le roy, aucunement sachant le reboutement du duc Charles devant Granson, pensant que une male fortune ne venoit seule et que pis lui avenroit, se inclina legièrement à lui donner subside, nonobstant les trèves (MOLINET, Chron. D.J., t.1, 1474-1506, 144).
 62 On voit souvent qu'une fortune Ne vient point seulle, se dict-on. (Gent. Naudet T., c.1500, 295).
 63 "Se Dieux donne par sa grace que je le puise desconfire avoec le bon droit que nous avons, je serai li plus honnerés sires dou monde ; et, se je sui desconfis, ossi grant fortune avient bien à plus grant signeur que je ne soie." (FROISS., Chron. R., XI, c.1375-1400, 27).
 64 LE MARQUIS. (...) en servage Chiet grant fortune (Gris., 1395, 80).
 65 LE PREMIER BARON. Halas ! maldite soit fortune Qui ainsi a la court troublee ! (Gris., 1395, 84).
 66 Et autres causes plus certaines, Estans parmy l'air et prouchaines, De la fortune ou pestillence Qui en ce temps couroit en France (LA HAYE, P. peste, 1426, 18).
 67 JUDAS. ...J'aray bien la char si hardye De la repporter en ung mont [ma damnation] Aux faulx meurtriers qui deceuz m'ont Et sont cause de ma fortune. (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 289).
 68 Durant lequel temps, (...) advint une fortune de laquelle toutte la compaingnie generallement fut troublée et desplaisant ; car la Daulphine, fille du roi d'Escosse, qui estoit de josne aage, belle et bien fourmée, (...) prit maladie de laquelle elle ala de vie à mort en dedens aucuns peu de jours ensievant. (ESCOUCHY, Chron. B., t.1, c.1453-14, 67).
 69 Fortune fuz par cleirs jadiz nommee, Que toy, Françoys, crye et nomme murtriere, Qui n'es homme d'aucune renommee. (VILLON, Poèmes variés R.H., c.1456-1463, 64).
 70 ...en telle manière tenant, se porroit trouver prins à pié levé, et à ceste cause aucune fortune avoir. (ESCOUCHY, Chron. B., t.1, c.1453-14, 93).
 71 Ne sera recheue en toy sa lamentacion, et ne te mouvera a pitié sa fortune dont de mil ans nulle telle ? (CHASTELL., Temple Boc. B., 1463-1464, 101).
 72 Au fort, baillez moy vostre main, Je vous ayderay a lever. Mais ne me vueillez pas grever ; J'ay pitié de vostre fortune. (Fr. arch. B., c.1468-1480, 44).
 73 ...tant s'esploitterent, sans quelque destourbier ne fortune avoir, qu'ilz ariverent a une liewe d'Attainez (Hist. seign. Gavre S., c.1456, 95).
 74 Et dit Senecque que se ung prince souvrain fait une pugnition criminelle ou morir une personne, se il l'a gaigné c'est justice, s'il ne l'a desservi c'est fortune (JUV. URS., T. crest., c.1446, 153).
 75 Pourquoy dont desprisonnons toute jour povreté et fortune comme le plus grant mal qu'il soit ? (LA SALE, Sale D., 1451, 228).
 76 ...le roy Regnier (...), cheu de fortune de bataille a dure perte, mené en captivité soubz forte main, pendant en dangier de raenchon non solvable... (CHASTELL., Temple Boc. B., 1463-1464, 135).
 77 Les Anglois venuz d'Engleterre N'ont nul droit en icelle terre De France, n'a eulx n'appartient. Or voy, par fortune de guerre, Le veullent avoir et acquerre Et mectre le roy au neant, Qui est vray roy des crestiens Et sur tous les roys parmanant, Esleu par la vostre clemence. (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 286).
 78 La feste se fust bien portee, mais il avint de cas de fortune que mesires Jehans de Biaumont d'Engleterre (...) fu mors a ces joustes (FROISS., Chron. D., p.1400, 564).
 79 Et, ce jour aussi, par cas de fortune, fut mis et bouté le feu dedens la pouldre à canon qui estoit à la porte du Temple, qui en emporta le comble de ladicte porte et fist descharger huit pieces d'artillerie estans en ladicte porte, qui à ladicte heure estoient toutes chargées. (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 100).
 80 Raison ne veult que je desacoustume - Et en ce vueil avec elle m'assemble - De vous servir, mais que m'y acoustume, Et c'est la fin pourquoy sommes ensemble [Robert d'Estouteville et Ambroise de Loré]. Et qui plus est, quant dueil sur moy s'embat Par Fortune qui souvent si se fume, Vostre doulx oeil sa malice rabat Ne plus ne moins que le vent fait la fume. (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 112).
 81 Entre Albidos et l'autre dunne Fu il souspris d'une fortunne Et la quelle il ne peut passer. (FROISS., Joli buiss. F., 1373, 159).
 82 ...et aux coustez de la poupe avoit deux grans tymons, par lesquelx la nef es temps de grant fortune estoit et gouvernee et adroissee. (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 538).
 83 Mais qant il furent en mi cemin de la mer, il orent fortune moult grande et vent si contraire que il furent sus le point de estre tout perdu (FROISS., Chron. D., p.1400, 510).
 84 ...sus la mer li vens li fu si contraires, et ot ils et sa compagnie tant de fortunes et de tempestes, que il furent .V. jours sus la mer. (FROISS., Chron. D., p.1400, 600).
 85 ...car la fortune s'enforci si tres grant que il lui couvint tourner arriere (Bouciquaut L., 1409, 375).
 86 ...mais tous ceulx qui avec lui estoient regracierent Nostre Seigneur de l'orage et fortune qui les avoit empeschez d'estre alez plus avant (Bouciquaut L., 1409, 375).
 87 Dont en comptant la fortune que nous eusmes et la nouvelle du paysant, il se prinst a rire grandement, disant que vrayement ce estoit ung des esperilz d'Estrongol ou de Boulcan, et que tousjours enprend ainssy a tous les vaisseaulx et fustes qui ne font la croix au proÿs. (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 158).
 88 Et a illec meschant havre et de peu de fondz, pourquoy il y faict perilleux attendre une fortune pour doubte de ferir en terre. (LA BROQUIÈRE, Voy. Outr. S., c.1455-1457, 10).
 89 ...Mais selon le proverbe qui dit : Apres longue bonasse et chalme on atent la fortune, (...) pourcë dit l'aucteur, "il seroit temps par la bonte [l. bonté] de Dieu a present, avant que la grant tempeste veigne, d'abaisser les voiles des navires, reculer son harnoys et retrayre soy a bon port." (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.2, c.1386-1389, 498).
 90 ...il nous conseille que en mer et en terre, entre larrons et grans fortunes de mer, en toutes maladies, tribulations et desperations, nous doyons avoir le regart a ceste Estoille tremontane (MÉZIÈRES, Vertu sacr. mar. W., c.1384-1389, 321).
 91 Erreur de fortune, c'est quant il cuide prendre une femme sage et discrete, et elle est pou discrete, sage et pou prudente. (Sacr. mar., c.1477-1481, 48).
 92 "Ha ! Amauri, que vous avés tout demoret, et que je vous ai tout desiré !" - "Madame, respondi li chevaliers, je ne l'ai pout amender. Ç'a esté en partie par les fortunes de la mer, car nous deuissions chi avoir esté, passet sont trois sepmainnes..." (FROISS., Chron. D., p.1400, 526).
 93 Et si partîme de Venise avecques naves et avecques galées, et avecque lez personnes et marchandises, avecques périlz de fortune de mer et de coursaires (Passage Terre Sainte Piloti D., 1441, 189).
 94 ...les bons maronniers qui portent avec eulz leur carte de navigier, pour eschiever les roches de la mer et recouvrer le large de la mer, quant est fortune de mer (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 243).
 95 Et fut laditte flotte presque toute périe par fortune de mer (LANNOY, Voy. amb. P.H., p.1450, 15).
 96 LE JUGE. (...) Avez vous de la compaignie Perdu les deux ? Sont ilz noyez ? LE IIe SERGENT. Oy, certes, et pereilliez Par la fortune de la mer (Myst. st Adr. P., c.1450-1485, 181).
 97 ...il est vray que fortune de mer par force nous mena en ung païs (C.N.N., c.1456-1467, 130).
 98 Et pour ce, le bon prince doit de Dieu tousjours requerir l'ayde et l'abondance de tous biens, et aussi conseil et sens pour les povoir bien gouverner, adfin que se fortune de temps court sur lui, qu'il ne puist estre trouvé despourveu (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 17).
 99 ...dont nous soyant bien avant en la mer, par grant fortune de temps nous convint escourre esdictes isles d'Estrongol et de Boulcan (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 141).
 100 Item, s'il y a aucuns arbrez rompuz ou briséz par fortune de vent ou autrement, lesdis habitans les pevent prendre sans contredit se il n'y a caable. (HECTOR DE CHARTRES, Cout. R., 1398-1408, 261).
 101 En celuy an meismez Cn. Flavius filz de Cn. Flavius, qui estoit noctairez et filz de pere de condicion libertine et nez de humble fortune, mes autrement cauteleux homs et moult eloquens, fu fais edilez curulez (BERS., I, 9, c.1354-1359, 46.1, 86).
 102 LE CHRESTIEN commence. (...) Fortune par oultrance Me tient icy en trance Sans nulle recouvrance, Mais malheur a grant tas. (Mir. st Nic. juif, c.1480-1500, 73).
 103 LE MARQUIS. (...) O Griseldis, que tant amay, Ay amee, et aim de present, Combien qu'or soies haultement En plaisant fortune eslevee, Bien pense que pas oublïee N'as la vie et la povreté Ou tu as en t'enfance esté, Ne la maniere par laquelle Tu, qui estois povre pucelle, Entras en celle seignourie. (Gris., 1395, 52).
 104 Si lui dist Alexandre : "Je m'esbays comme tu ne tiens de moy compte, que suis si eslevé en fortune". (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 56 r°).
 105 Et celui qui est incivil par nature et non pas pour fortune il est malvés ou il est melleur qu'homme. (ORESME, Pol. Arist. M., c.1372-1374, 48).
 106 ...toute sa generation vint a povre conclusion par les fortunes de ce monde qui sont moult diverses (FROISS., Chron. D., p.1400, 184).
 107 Ensi vont les fortunes de ce monde ; ne nuls ne se puet ne doit confiier, se sages est, trop grandement ens es prosperités de ce monde. (FROISS., Chron. D., p.1400, 639).
 108 ...les fortunes de ce monde ne sont pas trop estables. (FROISS., Chron. R., X, c.1375-1400, 232).
 109 ...quar chose qui est casuele et a cas d'aventure ou de fortune n'est pas touzjours ou n'est pas touzjours faite ne souvent. (ORESME, C.M., c.1377, 248).
 110 LA FEMME DU CRESTIEN. (...) Mauldicte journee, L'heure que fus nee Pour estre en ce point ! Faulse Destinee, Fortune obstinee Qui trop fort nous point ! (Mir. st Nic. juif, c.1480-1500, 75).
 111 Ausquelz le grant maistre fist responce qu'ilz estoient assez puissans pour lever l'un des sieges, et qu'ilz ne povoient estre emportez d'assault au nombre de gens qu'ilz avoient ; et aussi leur dist : "Fortune ne nous sauroit desdire en façon que nos ennemys n'eussent doloreuse victoire" ; en disant par luy sur ce propoz qu'il y vouloit vivre et mourir et qu'il n'y veoit apparance nulle que la ville se peust perdre. (LE CLERC, Interp. Roye, c.1502, 289).
 112 Et pour ce est cilz bien folz qui en rienz s'asseüre en ce monde ne qui y a fiance, car qui plus y cuide estre asseür et plus tost est decheüz par Fortune, qui en peu d'eure a bestourné sa roe et mis ce dessoubz deseure, si comme il appert sovent. (Bérinus, I, c.1350-1370, 12).
 113 Fortune du hault de sa roe M'a bien jetté en my la boe (Mir. Berthe, c.1373, 187).
 114 ...or ne puis en ce point demourer, Car Fortune qui onques n'est seüre Sa roe vuet encontre moy tourner Pour mon las cuer mettre à disconfiture. (MACH., L. dames, 1377, 176).
 115 Fortune, conme tu m'as A ce cop du hault de ta roe Jetté jus et mis en la boe ! (Mir. march. juif, c.1377, 189).
 116 ...si tost que Fortune veult sa roe tourner, Cellui qui est dessus fait en bas avaler (CUVELIER, Chans. Guescl. F., c.1380-1385, 317).
 117 J'ay fait le borgne. Aveugle Fortune, dure, sure et amere, bien m'as mis du hault siege de ta roe ou plus bas et ou plus boueux et ort lieu de ta maison. (ARRAS, c.1392-1393, 243).
 118 Lorsque Fortune l'ot assis au plus hault de sa roe et qu'à repos cuida seignourir en triumphe, comme empereur, o ! (CHR. PIZ., P.V.H., 1416-1418, 20).
 119 Or est bien besoing que je recorde en brief les grans faiz que madame Fortune souffrit retourner de sa roue, par la mort accidentale de cestuy noble prince. (LA MARCHE, Mém., I, c.1470, 199).
 120 ...aucuns si ont a dyviser heritage, ou aultre chose et ne puent bien estre d'acort. Adonques ilz puent bien user de sort, car ilz puent traire aux festus ou, samblablement, en plusieurs aultres manieres soy exposer a fortune. (Songe verg. S., t.1, 1378, 385).
 121 Faulce Fortune, mon engin capital A te mauldire trop ne puis adonner D'avoir ainsi ta roe de metal Villaynement faict dessus moy tourner. (LA VIGNE, S.M., 1496, 374).
 122 ...quant bien hault se sont juchiés, A un seul coup sont trébuchiés, De Fortune qui ne voit goute, Qui de sa roe si les boute Qu'en la boe les fait chéoir (JACQUES BRUYANT, Voie pauvreté richesse P., 1342, 57).
 123 J'ay fait le borgne. Aveugle Fortune, dure, sure et amere, bien m'as mis du hault siege de ta roe ou plus bas et ou plus boueux et ort lieu de ta maison. (ARRAS, c.1392-1393, 243).
 124 Mais ainsi advint que fortune, qui a les yeulx bandez, et qui ne congnoist ne ne veult grant ne petit congnoistre, ains de sa perverse condiction et proprieté irraisonnable ressemble l'aigle ou l'oiseau de proye qui se fiert parmi les coulombs, et ne quiert ne demande que des meilleurs pour sa pasture et proye, ainsi fortune guida la picque ou la lance aiguë d'un villain maudit et desloyal (LA MARCHE, Mém., II, c.1470, 270).
 125 Trop ne se poet Calcas esmervillier De ce qu'il voit la generation Au roy Bructus ensi fructefiier Et raemplir les sieges d'Albion De la lignie au fort roi Pharamon. Mais Helenus dist que Fortune dort, Et qu'averi sont maintenant li sort Que Merlins a son mestre Blase dist. (FROISS., Ball. B., c.1362-1377, 39).
 126 ...Fortune au double visage volt à France commencier à demoustrer et faire luire le ray du soleil de sa riant et belle face, lequel par long temps avoit esté en ce reaume couvert de tres nubileuses et infortunées nues (CHR. PIZ., Faits meurs Ch. V, S., I, 1404, 121).
 127 Certes, et ne doubtes du contraire, que se en toy l'amour d'icelle est bien fichiée que non obstant soient les tours et tresbuchemens de fortune divers et tres merveilleux, meismement vers les plus haulx eslevéz à la fois avient, ceste te sera escu et deffence contre toutes nuisances et t'amenra acroissement toute prosperité et triomphe. (CHR. PIZ., Paix W., 1412-1413, 95).
 128 Et par ainsi puet on entendre semblablement que ce n'est mie à dire force de corage que il soit dur, aspre ne obstiné, si que on en le peust desmouvoir d'aucune mauvaise opinion ne faire condescendre à pitie et à telz choses, maiz est cuer tant atrempeement afferméz que il soit tout temps prompt et prest à resister puissamment contre les hurs que fortune lui pourroit bailler, tellement que pour quelconques malle aventures, perte, meseur, ou mescheance ne peust estre brisiéz, ne tresbuchiéz en desconfort ne de sa fermeté desmeu, et semblablement ne le souffreroit monter en arrogance pour quelconques prosperité. (CHR. PIZ., Paix W., 1412-1413, 109).
 129 Trop ne se poet Calcas esmervillier De ce qu'il voit la generation Au roy Bructus ensi fructefiier Et raemplir les sieges d'Albion De la lignie au fort roi Pharamon. Mais Helenus dist que Fortune dort, Et qu'averi sont maintenant li sort Que Merlins a son mestre Blase dist. (FROISS., Ball. B., c.1362-1377, 39).
 130 Par foy, dist il, seigneurs, cy a dures nouvelles. Fortune dort pour nous quant a present, et a ja fait grant temps, mais elle veille pour les crestiens ; il y pert bien a nous quant a ore, et aussi bien a il paru a nostre cousin le soudant qui a esté mort et desconfit, il et toute sa gent, en ceste ysle. (ARRAS, c.1392-1393, 131).
 131 Beau nepveu, laissiez ceste chace. Que maudiz soit qui la nous a annonciee, car, se cilz filz de truye vous affolle, je ne auray jamais joye. Mais Remondin qui estoit eschauffez, et qui ne ressoingnoit sa vie, ne fortune bonne ne male qui lui peust avenir, le suit asprement, et il estoit bien montez, et tousjours le suit le conte qu'a trace qu'a veue. (ARRAS, c.1392-1393, 19).
 132 Ensi vont les aventures d'armes et les fortunes (FROISS., Chron. D., p.1400, 278).
 133 ...se ladicte maison estoit perdue par fortune de guerre ou autrement (FAUQ., II, 1421-1430, 356).
 134 Adieu, adieu, povre cité d'Aucerre De moy longtemps avez esté servie, Et maintenant par fortune de guerre En dangier suis que ne perde la vie, Se fait Danger qui a sur moy envie, Qui en douleur durement me maintient (RÉGN., F.A., 1432-c.1465, 135).
 135 ...avoient ja piéça les lettres... maiz icelles avoient esté perdues par fortune de guerre. (Cartul. Hôtel-Dieu Cout. L., 1476, 290).
 136 Vous m'avez cy en vostre terre Ainsi que fortune de guerre Sy l'a volu (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 103).
 137 Le Roy de France, qui moult estoit saige, doubtoit la fortune de la bataille, et qui ne la craint est plus oultrecuidance que courage vaillant, dont à ses dieux et selon sa loy il faisoit de grans oblations, oroisons et aulmosnes. (LA MARCHE, Mém., I, c.1470, 55).
 138 ...[le grant maistre] se print à galoper sur une hacquenée noyre qu'il avoit et dist à Gravieres, à Grauzay, à Regnauld du Chesnoy et Jehan de Harmes telles parolles ou semblables. "Nous faut-il à ceste heure fuyr ?" Lesquelz luy dirent : "Monseigneur, la presente fortune le quiert ainsi." (LE CLERC, Interp. Roye, c.1502, 270).
 139 ...il demouroit d'oppinion que le conte attendist la fortune, et gardast le champ et Montlehery à l'encontre de ceux qui luy vouldroient calenger. (LA MARCHE, Mém., III, c.1470, 15).
 140 Quant Sulpicius fu retournez a sa bataille, il pour certain n'y trouva mie semblable fortune, ainçois trouva les ennemis victeurs et les Rommainz vaincus, et que li ennemi embatoient leurs banieres dedenz les Rommainz esbahis et troublez. (BERS., I, 9, c.1354-1359, 27.12, 51).
 141 ...là fut mort le conte Guy de Saint-Pol et messire Waleran, son filz, pris. Ceste journée, ainsi comme les fortunes d'armes tournent, fut trop felle et trop dure pour le duc de Brabant (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 165).
 142 GRISELDIS [au marquis]. Sire, d'estre t'espeuse chiere (...) Tant seulement ne sui pas digne ; Maiz puis que ta bonté le vuelt Et fortune ne le desvuelt (Gris., 1395, 38).
 143 Se te pri que plus ne t'aveingne, Et qu'il te ramembre et souveingne Que tu ne prises une prune Desormais les biens de Fortune. (MACH., R. Fort., c.1341, 101).
 144 ...deux manieres de biens sont : Les ungs sont les biens de nature, Les autres, les biens de fortune. (Liber Fort. G., 1346, 62).
 145 ...Dieu doit estre loé, quant a bien de nature (...) a biens de fortune, qui sont richesses, abondanches (...), aussi aux biens de grasse (HENRI FERR., Modus et Ratio, Songe pest. T., c.1354-1377, 146).
 146 Et puet un homme avoir felicité en ce monde senz telx biens et par especial senz les biens de fortune. (ORESME, E.A.C., c.1370, 128).
 147 ...non contempz aucuns de m'avoir osté les biens de fortune qui sont variables (...), me sont venus oster et embler les biens de grace que j'ay de Dieu (CHASTELL., Temple Boc. B., 1463-1464, 99).
 148 ...car se les fortunes avenir sont bonnes et nous le savons par devant, nous pouons par nostre sapience aidier le ciel et les acroistre (ORESME, Divin. C., c.1366, 66).
 149 Item, qui veult diviner obscurement des fortunes d'un homme, a painne puet faillir que il n'aviengne aucune chose applicable a son divinement par la continuelle variacion des proprietez et des adversitez de fortune. (ORESME, Divin. C., c.1366, 94).
 150 Moult de transmutacions sont faictes en ceste vie et fortunes de toutes manieres, et avient aucune foiz que une personne est habondant en grant [l. grans d'apr. ms. B] biens par lonc temps et aprés en sa vieillesce il chiet en grans miseres et en grans calamités. (ORESME, E.A., c.1370, 130).
 151 ...et fut erudicq en plusieurs langues, alla en diverses terres et eut de variables fortunes (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 81 r°).
 152 La bataille des Englois branla deus ou trois fois, et furent les Englois sus le point de estre tout desconfi ; et l'euissent, se Dieus et fortune et bonne aventure ne les euist aidiés. (FROISS., Chron. D., p.1400, 781).
 153 SECONT BERGIER. (...) Et s'aray esperons dorez, Se fortune le me consent. (Gris., 1395, 46).
 154 De l'estat des iniques laissons advenir comme Dieu ou fortune veult, car en leurs pertes a moins de dommages et de plaintes. (CHART., L. Esp., c.1429-1430, 50).
 155 ...et vous mesmes l'avés tousjours fait, jusques ad ce que vous avez veu ed congneu que Dieu et fortune, qui est variable, vous avoient aidé tellement que vous vous sentiez comme audessus. (JUV. URS., Verba, 1452, 268).
 156 Advint toutesfoiz, ou car Dieu le permist, ou car Fortune le voult et commenda... (C.N.N., c.1456-1467, 31).
 157 Si s'advisa, comme Dieu le voult, ou comme Fortune le consentit, que sa femme devoit aller a unes nopces (C.N.N., c.1456-1467, 311).
 158 Et je pourroye encores par grace de Dieu et de fortune estre seigneur (Beufves Hant. I., c.1499-1503, 40).
 159 Neantmoins Dieu et fortune le souffrirent estre desvestu, despouillé et desherité de la pluspart de son royaume, pour esprouver et magnifester sa grant constance et invincible pacience. (BUEIL, I, 1461-1466, 27).
 160 Tout m'est tourné contraire, ciel et fortune (CHASTELL., Temple Boc. B., 1463-1464, 95).
 161 Ne temptez Dieu, ne son executeresse fortune (LA MARCHE, Mém., II, c.1470, 139).
 162 Et, si devez sçavoir qu'il ne trouva jamais ennemy donc il ne vint au dessus, de quoy il estoit très tenu à Dieu et à fortune. (LE CLERC, Interp. Roye, c.1502, 399).
 163 ...n'as tu ta fiance en Dieu et crains tu tant fortune pour sa parversité que tu en oublies la divine leauté qui jamais ne mue ? (CHASTELL., Temple Boc. B., 1463-1464, 127).
 164 ...aucuns si ont a dyviser heritage, ou aultre chose et ne puent bien estre d'acort. Adonques ilz puent bien user de sort, car ilz puent traire aux festus ou, samblablement, en plusieurs aultres manieres soy exposer a fortune. (Songe verg. S., t.1, 1378, 385).
 165 Mais, pour mieulx dire, il fault respondre que telz grandz mistères ne viennent point de Fortune et que Fortune n'est riens, fors seullement une fiction poetique et qu'il failloit que Dieu l'eust habondonné, à considerer toutes ces choses devant dictes et assez d'autres que je n'ay point recitées. (COMM., II, 1489-1491, 86).
 166 Se j'avoie seullement loisir, Et que l'eure fut opportune, Je vous compterois la fortune Qui m'advint avant la conquieste. (COQUILL., Oeuvres F., 1478-p.1494, 357).
 167 ...en fortune n'a point d'arrest. (Gris., 1395, 87).
 168 Fortune vire sanz sejour. (DUPIN, Mélanc. L., c.1324-1340, 180).
 169 ...Car Fortune aïde as hardis Et se nuit as acouardis. (Echecs amour. K., c.1370-1380, 187).
 170 ...la fortune a les hardis S'encline (GOWER, Miroir homme M., c.1376-1379, 252).
 171 La Fortune aide aux hardis et entrepreneurs et deboute les couars. (BEAUVAU, Troyle B., c.1455, 604).
 172 Si advient communement que fortune ayde les hardis, comme dit Virgille, et vexacion donne entendement, comme dit le Saige. (BUEIL, I, 1461-1466, 70).
 173 Ces esperances et ces penseez portans avecquez soy, entré s'en sont en la cité tous deus et ont ilecquez acheté un hostel, et lui ledit Lucumon ont les gens de la ville apelé et nomé Priscum Tarquinum, car la nouveauté de sa venue et ses richeces [le] fesoient a tous merveilleus, et aussi il aidoit sa fortune par courtoisie et bel lengage et ralioit a soi tous ceus que il pooit par benefices et fit tant car la renomee de lui fu portee jusques en l'ostel du roy (BERS., I, 1, c.1354-1359, 34.19, 60).
 174 ...car fortune ne favorise jamais du premier coup à ceulx qu'elle ayme ; ainsi comme il appert par une exemple de Charles VIIe, roy de France. (BUEIL, I, 1461-1466, 27).
 175 Erreur de fortune, c'est quant il cuide prendre une femme sage et discrete, et elle est pou discrete, sage et pou prudente. (Sacr. mar., c.1477-1481, 48).
 176 LE CRESTIEN. Se Dieu plaist, il nous aydera. Fortune n'est pas toujours une. (Mir. st Nic. juif, c.1480-1500, 98).
 177 Se Fortune aimme, c'est de loing ; Elle faut toudis au besoing, N'elle n'a de personne soing, Soit vil ou monde. (MACH., R. Fort., c.1341, 34).
 178 Par mon fait le puis regarder, Une [aventure] m'en est venue trop dure Et si la tenoyë a seure Autant ou plus comme nesune Qui me peust certes courir seure, Mais nul ne peult contre Fortune. (RÉGN., F.A., 1432-c.1465, 6).
 179 ...et disoient lesditz Bourguignons que contre Fortune nulx ne peult. (LE CLERC, Interp. Roye, c.1502, 339).
 180 Gracieuse rosee ou douce pluye amolloie la dureté de fortune. Le temps serain, quant on y commence aucune oevre (...), il donne a entendre que le procés de l'oevre sera bien fortuné. (FOUL., Policrat. B., I, 1372, 129).
 181 Muer sa foy quant fortune se mue vient de courage barbarique. (ORESME, Pol. Arist. M., c.1372-1374, 46).
 182 ...ceste haute recommandation, honneur et faveur ne sont données, ne de Dieu, ne d'homme à fortune (CHASTELL., Chron. K., t.4, c.1456-1471, 14).
 183 Item, l'en ne conseille pas des choses qui adviennent a la fortune, si comme seroit trouver un tresor a cas d'aventure. (ORESME, E.A., c.1370, 189).
 184 Ou si quelque ung veult a usure Prendre de moy quelque peccune, Je suis prest a toute fortune De bailler argent a profit. (MICHEL, Myst. Pass. J., 1486, 73).
 185 Car, se l'en estoit beneuré par fortune et a l'aventure, il ne convendroit mectre ne conseil ne estude ne doctrine ne paine a estre bon ne a bien vivre. (ORESME, E.A.C., c.1370, 129).
 186 Lasse ! com dure destinée Ay par toy, Fortune sauvage ! (Mir. st Sev., 1362, 197).
 187 ...et d'ilec s'en retournerent en la ville de Meaulx, et ne alerent point en ladite ville de Prouvins, où ilz avoient entreprins d'aler, pour cause dudit cas advenu, et que, par aucune fortune, ilz ne feussent prins de justice. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 72).
 188 ...Nous ne trouvons par rigle aucune Que ou ciel soit riens fait par fortune. (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 348).
 189 Il n'a arrest en nul lieu, car il quiert partout qui chevalier le face, sy que trouver ne le pouons, au moins se n'est par fortune. (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 862).
 190 Et, par fortune advint que ung marchant qui avoit acheté des serviteurs vint au champt (MACHO, Esope R., c.1480, 9).
 191 Pour ce puet estre question, assavoir mon se felicité est acquise et causee en homme par aprendre et par doctrine ou acoustumance ou par excercitation, ou se nous l'avons selon aucune participacion de chose divine, ou se elle nous vient pour fortune. (ORESME, E.A., c.1370, 128).
 192 Item, toute mendicité, soit pour fortune ou de volenté, est un opprobre ou reproce et aussi comme naturelment triste et desplaisable et miserable et non honeste. (ORESME, Pol. Arist. M., c.1372-1374, 307).
 193 ...se la journée d'armes me fut donnée et envoié par l'aventure de fortune et que vostre biau frere mon cousin fut mon prisonnier, je le vous rens quitte et delivre (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 170).
 194 ...des seigneurs et barons (...) lui dirent que ce n'estoit pas chose séante à luy qui estoit un si haut prince et noble, d'aller mettre son corps et son honneur soubs le dangier de fortune à l'encontre de gens de compagnies, routiers assemblés de diverses parts (CHASTELL., Chron. K., t.2, c.1456-1471, 137).
 195 Aultre chose n'en scet sinon Qu'elle croit mieulx qu'il fut a l'une Que a l'autre, car le compaignon I passoit souvent sa fortune. (COQUILL., Oeuvres F., 1478-p.1494, 81).
 196 Se il estoient si consilliet que il volsissent venir avoecques li et prendre l'aventure et le fortune de bien et de mal, et bonne aventure li escheist en ce voiage, il voloit qu'il y partesissent bien et largement. (FROISS., Chron. L., V, c.1375-1400, 197).
DMF 2020Pierre Cromer
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