C.N.R.S.
 
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     FORSEN     
*FEW XVII sinno-
FORSEN, subst. masc.
[T-L : forsen ; GD : forsens ; AND : forsen ; DÉCT : forsen ; *FEW XVII, 72b : sinno-]

"Folie, égarement, rage, fureur" : ...Et dist qu'oiseaus qui n'a doubtance De l'aigle selonc sa puissance, Qu'il est fols et desmesurez Ou il est tous desnaturez, Aussi com uns homs hors dou scens Qui oseroit par son forsens Un roy ou le pape assaillir, S'il pooit jusqu'a euls saillir, Et a la mort les metteroit, Qui contre ne resisteroit. (MACH., D. Aler., a.1349, 359). Quant Dieus vit de sa mansion Dou monde la corruption Qui tout partout estoit si grans, N'est merveilles s'il fu engrans De penre crueuse vengence De ceste grant desordenance ; Si que tantost, sans plus attendre, Pour justice et vengence prendre, Fist la mort issir de sa cage, Pleinne de forsen et de rage, Sans frein, sans bride, sans loien, Sans foy, sans amour, sans moien, Si trés fiere et si orguilleuse, Si gloute et si familleuse, Que ne se pooit saouler Pour riens que peüst engouler. (MACH., J. R. Nav., 1349, 149). Vous dites que mal ne sentoit, Pour ce que desvoiez estoit De maniere et d'entendement ; Mais il est bien tout autrement : Car avant que homs son sens perde, Ne que forsens a lui s'aërde, Le prent et seurprent maladie Qui le trait a forcenerie. (MACH., J. R. Nav., 1349, 227). ...Mais un vaut vint et un vaut cent Qui hardiement se deffent, Especiaument en ce cas. Car qui deffent de haut en bas Il a des C. pars l'avantage. Ne ce n'est que forsen et rage D'assaillir encontre ces murs, Qui sont haus, larges et seürs. Et se bien nous en est cheü, Dieux l'a fait, vous l'avez veü. (MACH., P. Alex., p.1369, 103). Si s'avisa finablement Pour lui vengier plus hautement, Pleins de forsen et de desroy, Qu'en champ appelleroit le roy, Pour lui combattre corps à corps A li ; là fu tous ses accors. (MACH., P. Alex., p.1369, 227). Harau, quel forsen et quel raige, Quelle horribilité ! (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 17). Seigneurs, escoutez quel horreur, Quel perte, quel forcen, quel raige ! Voicy le plus mauvais langaige, Le plus fier, le plus desplaisant Qu'oncques fut et le plus cuisant. (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 86).

Rem. Ex. d'a.fr. ds GD IV, 97c.
 

DMF 2020 - Article revu en 2015 Robert Martin

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