C.N.R.S.
 
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     FOIN     
FEW III fenum
FOIN, subst. masc.
[T-L : fein ; GDC : foin1 ; AND : fein1 ; DÉCT : fein ; FEW III, 455a : fenum ; TLF : VIII, 1017a : foin1]

A. -

"Fourrage sous forme d'herbe séchée" : ...tu me fais yci pour pain Donner de tes chevaulx le fain. (Mir. emp. Julien, 1351, 179). Et parmi champs, parmi boscages Fu mis o les bestes sauvages. La fu son habitation Maint jour, et pour refection, Toutes les fois qu'il avoit fain, Aussi comme un buef mengoit fain. (MACH., C. ami, 1357, 30). Se tu gis a la terre dure Sans tapis et sans couverture, Seur fainc, seur estrain ou seur paille Ou sus lit dur, s'on le te baille, Elle t'ara si anobli Que tu mettras tout en oubli Et tous les maus et ta grevence Penras en bonne pacience. (MACH., C. ami, 1357, 78). Ce n'est qu'une estable a chevaulx, Ou il a foing et pou litiere (DESCH., M.M., c.1385-1403, 287). ...il a prins en plusieurs lieux et à diverses fois grant quantité de vivres, denrées, pain, vin, oës, poulles, poussins, pigons, moutons, fain et avene, ès hostelz des bonnes gens demourans au p[lat] pays (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 3). ...[il a] prins vins, blez, advenes, feurres, foings, moutons, beufs, vaches, pain, pors, poulailles et tous autres vivres, sur les subgez et tenans le parti du roy nostredit seigneur (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 58). ...et avoit bien advisié qu'ilz ne pourroient pas bien tous logier en la ville, et avoit fait tendre en la pree sur la riviere grant foison de tentes et de paveillons, et avoit envoyé tout environ le pays querre vivres, foings, avoines et toutes pourveances de vivres et de vins (ARRAS, c.1392-1393, 52). Et ceulx prirent Eudes par belle maniere et par belles paroles, et le menerent en une cave, car, s'il se feust donnez de garde de ce que on lui vouloit faire, ilz ne l'eussent pas eu sans peril ne sans peine. Ilz l'enfermerent, et l'estoufferent de fumee de foing moillié, et puis le mirent en une biere. (ARRAS, c.1392-1393, 261). À Giles de Clamecy, marchant demourant à Paris, pour busche, foing et avoine prise de lui à Paris, comme il appert oudit second roole par quittance de Regnaut Taillebot, procureur dudit Giles, donnée le IIIIe jour de septembre oudit an IIIIxxXVI : 68 fr. (RAPONDE, Comptes La Trémoille L.T., 1396-1406, 30). Item, doit semondre les fenages et charretes subjetes à amener les fains (HECTOR DE CHARTRES, Cout. R.B., 1398-1402, 28). Les religieux, prieur et couvent de Notre Dame de Grantmont les Rouen ont en la forest de Rouvroy (...), plain usage, hault et bas, vif et mort, foint et herbe, et quelxconques necessaires et convenables et proufitables choses pour eulx en ladicte forest de Rouvroy pour quelconques leurs appartenances présentes et à venir. (HECTOR DE CHARTRES, Cout. R., 1398-1408, 52). ...lors chevaus (...) bien avoient mestier de trouver fain, avainne et litiere. (FROISS., Chron. D., p.1400, 151). ...li autres tolt Le foing du pré a son voisin (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 78). ...la batelée du foin appartenant à Alain Simon, marchant, demourant à Paris, qui par la main du Roy a esté prinse aux caiz de Rouen et amené à Paris (...) sera appreciée, c'est assavoir, le foin, d'une part, et le batel, d'autre part (BAYE, I, 1400-1410, 318). Si savoye tous les tours Du mestier de bergerie : Aigniaulx en la bergerie Soignier, mettre fein en creche, Semer en toit paille fresche, Et les mottons d'une part Trier, oindre et mettre a part, Berbis traire, et faire a heure Aigneulx teter, et desseure Le fourrage es rastiaulx mestre (CHR. PIZ., Dit Pastoure R., 1403, 226). Touteffoiz, en pluiseurs lieux de ce mont, a des places larges ou les gens du païs y viennent faulcher les foingz (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 77). Il n'est soing que quant on a fain Ne service que d'ennemy Ne mascher qu'ung botel de faing (VILLON, Poèmes variés R.H., c.1456-1463, 56). ...il les bouta [les chemises volées] en l'estable de ses chevaulx, bien enfardelées dedans le fain (C.N.N., c.1456-1467, 398). ...Nodon, varlet de chambre du roy, et Jacobelle, son fourier (...) lesquels y ont disné et fait grant chière, et leurs chevaulx ay bien pancé de foin et de sivade (Comptes roi René A., t.2, 1479, 360). Avayne et fain ay proffitable (LA VIGNE, S.M., 1496, 201).

 

-

[Avec un jeu sur l'homophonie entre fain "foin" et fain "faim"] : En quel temps l'an ont par tout le monde les gens plus grant fain ? - C'est incontinent que l'en a fené. (Devin. R., c.1470, 60).

 

-

[Peut servir de rembourrage] : Et si scez bien je n'ay qu'un lit Sanz couste, purement de fain, Ou gys quant de dormir ay fain. (Mir. st J. Paulu, c.1372, 109).

B. -

Loc. prov.

 

1.

Loc.

 

-

[Avec une valeur minimale] Estre moins que foin. "N'avoir aucune valeur" : Subgietz a toutes passions, Chault, froit, maladies, soif, fain, Et mille aultres mutations, Tant que nous sommes mains que fain. (MARTIN LE FRANC, Champion dames I-II, P., 1440-1442, 144).

 

-

Envoyer qqn fouler le foin. "Envoyer promener, envoyer paître qqn" : Mais, dit il vray ou s'il se raille ? S'il se mocque que l'en l'asaille Et l'envoyez fouller le fain. (Sots gard., a.1488, 102).

 

-

Faire paistre le foin à qqn : Se tu m'entens bien, il sommet Ton corps, ton honneur, ta puissance, Ta gloire, ta magnificence, Ton roiaume, ta dignité Et toute ta felicité A mort et a destruction, Pour ce qu'as fait oblation Aus ydoles et sacrefice Et as laissié si digne office Com d'aourer le roy celestre Qui ton pere fist le feinc pestre. (MACH., C. ami, 1357, 33).

 

2.

Prov.

 

-

Un asne eslira plutost foin que or. "Les mêmes choses n'ont pas la même valeur pour tout le monde" : Et si come disoit Eraclitus le philosophe, un asne esliroit plus tost foin que or (ORESME, E.A., c.1370, 513).
 

DMF 2020 - Article revu en 2015 Pierre Cromer

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