I. -

Empl. trans.

A. -

"Orner de motifs floraux" : ...De mes robes florectees (GUILL. DIGULL., Livre pèler. vie hum. E.M., 1355, 224). Les autrez sievent la coustume De fourmer lettres a la plume, Et paingnent par dessus lez piaux Et des moutons et des viaux, Et a coulourer se doctrinent ; Il flourettent, il enluminent. (LE FÈVRE, Respit Mort H., 1376-1380, 89). Car coulonnes d'argent y mist, D'or et de pierres florettees (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 259). Tresse et double tressié ont vne mesme sinifiance et ne se fait point volentiers sans escu fleureté de fleurs de lys qui est tres noble cloture de nobles iardins plains de fleurs. (Best. hérald. H.E., c.1435-1450, 505). Son cheval estoit couvert d'ung cendal vermeil, à une grande croix blanche floretée, et sur chascun bout une coquille d'or. (LA MARCHE, Mém., I, c.1470, 306).

B. -

Au fig. "Orner, parer" : ...tout ainssi comme une pierre precieuse, digne et fine et de grant chierté on envelope en or, en esmail ou drap de soye et souefves odours, est bien raison que la juste veritable narracion de ses dignes meurs soit fleurettee de memoires proffitables et de digne efficace. (CHR. PIZ., Faits meurs Ch. V, S., I, 1404, 9-10).

II. -

Empl. intrans.

A. -

"Chanter avec des fioritures" : Vous, clers, vostre chant adrescez Et de floreter ne cessez En alant, tant que soyons la (Mir. st Alexis, 1382, 369).

-

Chant fleureté : Chantés, notés, deschantés, gringotés, Petis enfans, qui sçavés contrepoint Et nous montrés par vos chans fleurettés Comment Franchois ont estés escrottés, Rués par terre et gallés mal a point. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 128).

B. -

"Tenir des propos légers" : Mais escoutez du morfondu, S'il ne veult icy fleureter ! Euvre l'huys sans tant quaqueter, Et nous loge ces pelerins ! (GRÉBAN (S.), Myst. Actes Apôtres L., c.1475, 103v). ...mais servoyent ces parolles et servent à ceulx qui sont en auctorité et credit sans en riens l'avoir merité, et qui ne sont point propices d'y estre et n'ont accoustumé que de fleureter en l'oreille et parler de choses de peu de valleur et craignent les grandz assemblées, de paour qu'ilz ne soyent congneüz et que leurs oeuvres ne soyent blasmées. (COMM., II, 1489-1491, 220).