C.N.R.S.
 
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     FIRMAMENT     
FEW III 569b firmamentum
FIRMAMENT, subst. masc.
[T-L : firmament ; GDC : firmament ; DEAF, F493 firmament ; AND : firmament1 ; FEW III, 569b : firmamentum ; TLF : VIII, 920b : firmament]

A. -

"Voûte céleste" : Si que, quant j'ay les amans pris Et dou mal amoureus espris, Je les doy souvent viseter Et de leurs maus reconforter, Sans plus faire de guerre don, Mais de joie et de guerredon, Quant bien et loiaument me servent : Faire le doy, s'il le desservent. Et quant devers euls vueil aler, Telement y vois par voler Qu'en une heure et en un moment Vois tout par tout le firmament, Pour reconforter mes amis Qui en moy tous leurs cuers ont mis. Or t'ay de mes eles compté Le pooir et la verité. (MACH., D. verg., a.1340, 33). Bien savoit la cause des choses Qui sont ou firmament encloses, Pourquoy li solaus en ardure Se tient, et la lune en froidure, Des estoiles et des planettes Et des douze signes les mettes... (MACH., J. R. Nav., 1349, 179). Vray Dieu (...) Qui separas le firmament Et de la terre et de la mer... (Mir. mère pape, c.1355, 375). ...Dieus de nos peres Abraham, Ysaac, Jacob, qui maint ahan Heurent pour t'amour en leur vie, Dieus es de leur juste lignie, Qui la terre et le firmament Feïs, et quanqu'il y appent... (MACH., C. ami, 1357, 52). Quant Nostres Sires fist le monde, Où tous biens naist, croist et abonde, Il fist premiers le firmament, La terre et quanqu'il y apent ; Le biau soleil et les planettes, Les estoiles cleres et nettes, Et la lune, pour alumer Par nuit l'air, la terre et la mer... (MACH., P. Alex., p.1369, 190). Ne qu'on porroit les estoiles nombrer, Quant on les voit luire plus clerement, Et les goutes de pluie et de la mer, Et l'areinne seur quoy elle s'estent, Et compasser le tour dou firmament, Ne porroit on penser ne concevoir Le grant desir que j'ay de vous veoir. (MACH., L. dames, 1377, 209). Ceste enseigne l'ordennement Du ciel et tour du firmament (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 120). N'a[s]t Il pas fait le firmament ? (BOSCO, Jeu Neuch. M., c.1481-1503, 78). Dieu qui formas universellement Ciel, terre, mer et tout le firmament (LA VIGNE, S.M., 1496, 212).

 

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En firmament : Mais aussi comme les estoiles Raidient plus cler que chandoiles Et sont mises en firmament Pour luire pardurablement, Les vertus luisent et luiront. (MACH., C. ami, 1357, 70).

 

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Sous/dessous le firmament. "Ici-bas, sur terre" : Car tant m'avez puisamment enrichi, Tant resjoï, si gari, tant meri, Que vraiement, Se quanqu'il a dessous le firmament Et quanqu'il fu et sera, quittement Me fust donnez pour faire mon talent, Je ne l'amasse Tant de cent pars, que je fais vostre grace. (MACH., J. R. Beh., c.1340, 81). ...certeinnement Chose n'a sous le firmament Qui ne tende a conclusion : Les unes a perfection Pour pluseurs cas de leur droit tendent ; Et si a autres qui descendent De haut ou elles ont esté En déclinant d'un temps d'esté En l'iver qu'on dit anientir. (MACH., J. R. Nav., 1349, 265). C'est bon conseil et bien dit, sire ; Car certes soubz le firmament N'a plus mais homs, se Diex m'ament. Rendons ly selonc sa desserte ; Car telz homs perdre n'est pas perte, Qui n'est bon ne jeune ne viex. (Mart. st Pierre st Paul R., c.1430-1440, 153). J'ay de bons chiens parfaictement, De grans, de petis largement, Entre lesquelz a une lice, La plus aspre, par mon serment, Qui soit dessoubz le firmament. (Sots mal., c.1480, 77). Nous le ferons si saigement, Par telle façon et telle voye, Que homme soubz le firmament N'en voyra riens parmy la voye. (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 164). Dame Jehanne, fort nous desplaist Dont vous faictes department ; Que vostre personne nous plaist Que nulle soubz le firmament. (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 503).

B. -

En partic. ASTR. "Voûte céleste, ciel des étoiles fixes situé au-dessus des sphères des sept planètes, sphère du premier mobile, animé d'un mouvement de rotation, englobant les sphères du zodiaque et des planètes" : Il sont 10 esperes celestiiennes : li premiere est li firmamens c'est circonference... (Compil. sc. étoiles C., a.1324, 58). Et li cors est mus en le moitié deseure de l'epicicle avoeques le firmament, et par desous encontre le firmament, par 13 degrés et 3 menus et 54 secons. (Compil. sc. étoiles C., a.1324, 76). Se nous prenons ce monde en la maniere que le prent Aristote pour le desrenier ciel meu circulairement appellé firmament et pour les corps qui sont dedens, encore hors ce monde est aucun corps non-vif, car selon la sainte Escripture ou livre de Genesi eaues sont sus le firmament (ORESME, C.M., c.1377, 722). Car chacune [planète] a son ciel et son espere toute estrange des autres, si comme leurs divers mouvemens nous demonstrent. Et la .VIIJe. est des estoilles fixes qui sont ou firmament (EVR. CONTY, Harm. sphères H.P.-H., c.1400, 17). ...ainsi sommes tant alez Qu'arrivasmes ou ciel cinquiesme, Qui est bel, cler, luisant, haultiesme, Et cellui est le firmament (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 77). Le mouvement circuler, reond, compete aux corps celestiens, comme se moeut le firmament selon sa forme, non pas selon sa substance, come dist le Philosophe, c'est a dire qui se moeut en son lieu tout autour, non pas de lieu a aultre. (Somme abr., c.1477-1481, 145). Par ceste parolle sembleroit assez que Adam ait eu toute science et mesmement la science de astrologie, laquelle consiste en la consideracion de la proprieté du firmament et des autres esperes, ausquelles il imposa nom et aux estoilles et corps celestes (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 11 r°). Et selon aucuns la terre a de tour XXmIIIIcXXVII lieues ytalliennes que l'on equipolle à mil pas chacune, dont chacun mil contient cinq pas, chacun pas V piez, chacun pié XVI polces, et de terre jusque au firmament a dix mil XLVI foiz autant que la terre a d'espesseur, et du firmament jusques au Soleil n'a estoille, qui ne soit plus grande que toute la terre. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 59 v°).

C. -

RELIG. "Royaume des cieux" : Par le doulx roy du firmament, Dame, sachiez talent n'en ay. (Mir. abbeesse, 1340, 77). ...la vierge (...) Qui avec Dieu, ou plus hault firmament, De son chier filz reçut coronnement (Mir. ev. arced., c.1341, 145). E ! royne du firmament, Graces vous rens de ce grant don. (Mir. femme roy Port., c.1342, 199). LE COUSIN. E ! Mere Dieu, dame du hault Firmament, vez cy grant damage. (Mir. enf. ress., 1353, 50). Adonay, Dieu du firmement Tout maintenant Est venu son peuple visiter, Car le prophete qu'on actant, Asseureyement Veez le cy sans riens eziter. (Pass. Auv., 1477, 132). Nous prirons Dieu du firmament Qu'il vueille vous et nous garder... (C. Riffl., c.1480-1520, 61).

 

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Roi du firmament. V. roi
 

DMF 2020 - MAJ 2020 Robert Martin

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