A. -

Empl. intrans. "Faire la fête, se donner du bon temps" : Et pour ce ne laissa il pas a fester et a faire bonne chiere a tous ceuls qui venu estoient. (FROISS., Chron. D., p.1400, 467). Sus, sergens, perverse maisgnie, Vous fault il maintenant fester ? (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 329). ...à deux compaignons qui ont esté aux boys quérir du may pour couvrir le basteau de ceulx qui ont fêté (Comptes roi René A., t.3, 1451-1480, 43).

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Empl. pronom. [Par antiphrase] : Et lors recommença la bataille des deux roys, Dieu scet comment ilz festoient l'un l'autre, c'est assavoir Sanguin de son espee et Mabrien de sa hache ! (Mabrien V., 1462, 393).

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[Avec un obj. interne] Fester une fête : Si furent ces noces bien et grandement festées et joustées, et en apriès cescuns s'en retourna en son pays. (FROISS., Chron. L., VII, c.1375-1400, 130). Celle feste fu bien joustee et bien festee. Et en ot le pris des chevaliers de dehors li contes de Hainnau, et de ceuls de dedens messires Renauls de Gobehen (FROISS., Chron. D., p.1400, 564).

B. -

Empl. trans. Fester qqn. "Faire fête à qqn" : Lors l'ahet [l. l'ahert] à.ij. bras, pour le prinche fester. (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 331). Bauduin de Sebourc fasoient honnourer ; Ensi comme .j. corps saint le faisoient fester. (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 418). Moult furent noblement festé et conjoÿ (Hugues Capet Lab., c.1358, 347). Et furent la ditte dame et sa suer moult conjoïes et festées des dames et damoizelles de Bourdiaus. (FROISS., Chron. R., VIII, c.1375-1400, 30). Et vint en Avignon, où il fu grandement festiiés et requelliés dou pape et des cardinaulx. (FROISS., Chron. R., X, c.1375-1400, 171). Combien qu'en aye veu de telles Qui moult affierent a louer, Car ilz sont plaisantes et belles Et scevent bien (les) gens festier (GARENC., Poésies N., 1400-1415, 22). Logies moy entre voz bras, Et m'envoiez doulx baisier Qui me viengne festier D'aucun amoureux soulas. (CH. D'ORLÉANS, Chans. C., c.1415-1440, 229).

C. -

"Chômer (une fête religieuse)" : Ton lit ne te loist pas porter En sabbat, tu le dois fester (MARCADÉ, Myst. Pass. Arras R., a.1440, 93).

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[D'un moulin] "Être arrêté, chômer" : Pour le molin le comte et le molin du Croquet, liquel ont festé en cest terme VIII jours pour 1 rouwet que on fist tout noef au molin le conte et rencaucha et renclaua le roe du molin du Croquet, pour cest festages, pour les VIII jours dessus dis, vallent au fuer que li molin sont bailliet, III sextiers une mine. (Arch. Nord, 1332, B 13598, f° 34, IGLF). ... se le molin feste a cause de la pescherie (...) ce sera a la charge des fermiers des dis viviers (Doc. 1470. In : Y. Coutant, Terminol. du moulin médiév. dans le comté de Flandre, 1994, 671). [Aussi en 1420, sans contexte]