A. -

[Correspond à faveur A]

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"Qui a une préférence (pour une partie, pour une pers. au détriment de l'autre)" : Si envoia tantost li dis princes ses hiraus en Espagne par devers ses chevaliers et aucunes chapitainnes des Compagnes, qui estoient Englès et Gascon favourable et obeissant à lui. (FROISS., Chron. L., VI, c.1375-1400, 211). ...Gerart de Serre, capitaine du lieu de Lestranges, a communement, durant la fortune Gieffroy Teste-Noire, esté conseillier et espie favorable dudit Gieffroy (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 180). ...le Roy avoit donné les biens de maistre Hugues de Guinghan pour ce que tenoit la partie du duc d'Orleans et ly estoit favorable (BAYE, II, 1411-1417, 36). ...nous avons ordonné que lesdites vignes [dont les produits sont réclamés par deux personnes] et toute la chose contencieuse seront prins et mis realment et de fait en la main du roy nostre sire, et par et soubz icelle gouvernés par personnes non suspez ne favorables a l'une partie ne a l'autre (Sent. Chât. Paris M., II, 1414, 89-90). Si n'estoit favorable a nul, par corrupcion ne par quelconques familiarité, tenir part ne bande (Bouciquaut L., 1406-1409, 197). Ayez seulement cinq ou six conseilliers bien prins, non ayans enffans a pourveoir ; et ne prenés pas ceulx qui en ont eu de pourveus ou de leurs amis, car il n'est doubte que ilz seroient trop favorables. (JUV. URS., Verba, 1452, 291).

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Empl. subst. "Partisan de qqn" : Se le conte d'Armignac avoit sus les champs (...) tous ces compaignons (...) pourroient les Armignacs (...) faire ung grant desplaisier au conte de Foix. C'est la cause pour quoy les favorables et les tenables dudit conte ne s'accordent point audit conte d'Armignac. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 140). ...et souvent avenoit que, quant ilz ne vouloient finer à lui et le paier à sa voulenté, il les batoit et de fait prenoit et faisoit prendre par certains sergenz, que il menoit avec lui et qui estoient plus que par raison ses favorables, les biens et gaiges d'iceulx et les emportoit (Doc. Poitou G., t.6, 1391, 50). Ilz feïrent mourir aussi plusieurs grandz et bons personnages de la ville, qui avoyent esté amys et favorables du duc, dont il en y avoit d'aucuns qui, de mon temps, et moy present, avoient aydé à desmouvoir ledict duc Charles, lequel vouloit destruyre grant partye de ladite ville. (COMM., II, 1489-1491, 190).

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Favorable à soi mesme : Et autressi puet avenir que toy meismes ne cognois pas tes propres deffaulz par ce que tu t'es trop favorable, et ta dame les cognoist bien qui voit une aultre plus sage, plus habile et mieulx condicionee et plus parfaite que toy, quoy qu'il te semble que tu vailles mieulx : si l'a plus chiere environ soy. (CHR. PIZ., Trois vertus W.H., c.1405, 138).

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[D'une chose] "Partial" : Ces mos verras tu ou psaultier, Mais chascuns n'y est pas ydoine: Aux deux vieillars de Babiloine Ressemblent pluseurs au jour d'ui, Car ilz tolent l'avoir d'autrui Par leurs sentences favorables Et par leurs langues decevables, Et le plaidier des advocas Qui soustiennent icy un cas, Demain soustendront le contraire, Pour l'argent si le seulent faire, De ce qu'ilz aront soustenu Le jour devant et maintenu En un cas et chose pareille, Dont l'en doit avoir grant merveille, Et n'y a nulle difference Fors que cil d'hier avoit nom Sance, Et cil d'ui a a nom Martin. (DESCH., M.M., c.1385-1403, 152). ZENON. Il sera fait. Hault empereur, pour le parfait De la grande promotion Maximien, sans motion Favourable qui nous incite, Mais pour bien publicque et licite, Par sentence diffinitive, Aprés longue disputative. (MICHEL, Myst. Pass. J., 1486, 7).

B. -

[Correspond à faveur B]

1.

[D'une pers.] Favorable (à qqn./qqc.)

a)

"Bien disposé, bienveillant (à l'égard de qqn)" : ...Et elle te prist erraument Et t'alaita diligenment De son lait, c'est de ses richesses, De ses honneurs, de ses noblesses, Et te fu norrisse et maistresse, Favorable admenisteresse De la gloire, t'environna De tous les biens ou raison a, C'est des biens qui sont de son droit. (MACH., R. Fort., c.1341, 96). Moult considera qu'il feroit, Et quel part il l'apelleroit, Car il desire avoir tel juge A son pooir qui pour li juge Et qu'il soit à li favourables, Dous et courtois et amiables ; Si qu'en son cuer determina Finablement et ordonna Qu'en la court le roy d'Engleterre, De qui, je croy, qu'il tient sa terre, Mettroit à fin ceste besongne. (MACH., P. Alex., p.1369, 227). Il [Ovide] dit que les diex furent lors tres favorables a le humain lignage. (ORESME, Pol. Arist. M., c.1372-1374, 147). O tressainct homme veritable, Amyable, Favorable, Aydez moy presentement, Car j'ay douleur insacïable, Trop durable, Essecrable De mon chier enffant seulement. (LA VIGNE, S.M., 1496, 491). Aux humbles soyez honnourables, Aux orguilleux reprehensibles, Aux bienffaisans tresfavorables Et, entre toutes gens, paisibles. (LA VIGNE, S.M., 1496, 571).

b)

Favorable à qqc.

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"Attentif à qqc." : Tailles, ne à quelconques charge ne les impose oultre la necessité de soustenir ses guerres si que droit le permet, les tiengne en paix, et que nul ne les oppresse ne face grief afin que cause n'aient d'eulx esmouvoir ne occuper en autres choses ne mais à leurs labours et mestiers, leur soit debonnaire et benigne en parolle s'il eschiet que à lui parlent, et favorable à leurs justes peticions, de cruaulté nullement mise vers eulx, ains vueille que ilz soient traictiéz aimablement. (CHR. PIZ., Paix W., 1412-1413, 137).

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"Qui approuve qqc., qui prend parti pour qqc., qui est partisan de qqc." : ...afin de mectre commis non suspectz ne favorables au gouvernement de la terre de Montrouge (...) la Court a commis audit gouvernement G.. de Buymont et Ja. de Cramery, huissiers de Parlement. (FAUQ., I, 1417-1420, 316).

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Empl. subst. Favorable à qqc. "Celui qui approuve, prend parti pour qqc." : ...et que nul ne devoit obéir à lui, sur peine deue aux favorables à hérésie. (MONSTRELET, Chron. D.-A., t.1, c.1425-1440, 265).

c)

"Populaire, aimé" : Et, si comme en droit civil le coupable tres souvent est le plus favorable [lat. favorabilis], aussi certaines choses sont es inquisicions de philosophie, es quelles la partie de l'aucteur semble la plus fort et je tieng que ce ci vient de nostre deffaut. (FOUL., Policrat. B., II, 1372, 186).

2.

[D'une chose]

a)

"Qui peut procurer un avantage" : Laquelle dame ainssy assiegee (...) ne sceust nul remede plus fors soy a Dieu recommander, et soubitement, par favourable ambaxade, mander et requerir audit roy Loÿs tiers (...) la vensist ou envoiast prestement secourir (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 196).

-

"Bénéfique" : Lesquelz, aprés merveilleuse coustange En cestuy cas acquirent grant louenge Et immortelle renommee honnourable, Avecques eulx, pour ayde favorable Tant aux navires qu'aux archiers et haulsaires, Grans parsonnaiges, prevostz et commissaires. (LA VIGNE, V.N., p.1495, 135).

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"Bienveillant, indulgent" : La benignité des amis seult estre favorable a moiennes escriptures, mais l'envie des aultres ne scet pardonner. (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 135).

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"Qui plaît (à qqn), populaire" : ...laquele prosecucion estoit juste et populaire et plaisant et favorable au pueple tant aus grans comme as petis. (BERS., I, 9, c.1354-1359, 33.5, 59).

b)

"Digne d'intérêt, digne d'attention"

-

Faire qqc. favorable à qqn. "Rendre qqc. digne d'attention, d'intérêt aux yeux de qqn, faire que qqn accorde du crédit à qqc." : Le dit du Saige trop lui feiz [au mauvais enfant que j'étais, ou à ma jeunesse folle] Favourable, bien en puis mais ! Qui dist : "Esjoïs toy, mon filz, En ton adolessence", mes Ailleurs sert bien d'un autre mes, Car "Jeunesse et adolessance - C'est son parler, ne moins ne mes - Ne sont qu'abuz et ygnorance". (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 36).

c)

[D'un procès, d'une affaire] "Digne d'indulgence, qui mérite que la rigueur de la loi ou de l'opinion soit adoucie" : Le procureur du Roy dit que leur fait n'est mie si favorable qu'ilz dient (FAUQ., II, 1421-1430, 53). Avant la pronunciation des arrests, ce Parlement a esté continué et prorogué jusques à huitaine pour expedier aucunes causes et procès favorables. (FAUQ., III, 1431-1435, 164).

d)

Favorable à qqc. "Qui soutient, qui défend qqc." : Mal pourvoit a la rigeur dez loys qui donne loy a illegalité, et celle loy est contraire a rayson qui est favorable a charnel desir. (CHART., L. Esp., c.1429-1430, 122).

V. aussi faiveable