A. -

Au propre "Faux, instrument tranchant que l'on utilise pour faucher" : Mais, quant il [le géant] s'est bien advisez, si le tient a grant vaillance. Lors s'arma et laca le heaume, et prent un flael de plonc a trois chayennes et une grant faux d'acier (ARRAS, c.1392-1393, 245). Et, au passer que Gieffroy fist, si fiert [le géant] le cheval de la faux si qu'il lui trenche les jarrez derriere. Et quant Gieffroy sent le cheval fondre soubz lui, si sault jus appertement, et s'en vient vers le jayant, l'espee traicte, et le joyant lui vint, la faulx empoignie. (...) Ainsi comme vous ouez, fu Gieffroy a pié devant le jayant, qui tenoit la faulx en ses mains, et cuida ferir Gieffroy, mais il tressaut en fuiant au coup, et, au retourner, le fery de l'espee sur la hante de la faulx par telle maniere que il la tronconna en deux. (ARRAS, c.1392-1393, 246). ...ycelui suppliant le frappa du bec d'une faux à fauchier prez (Doc. Poitou G., t.6, 1395, 211).

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[La faux de la Mort] : Tout est perdu, tout est par eulx destruict, Rien ne demeure en chasteau në en ville, De tous les biens que nature produyt Ilz font a eulx tout subject et serville, Et ne scauroye ne de jour ne de nuyt Tant en tuer o ma faulx orde et ville, Qu'il demeure sur terre ne cru ne cuyt. Se j'en tue cent, [lors] il en vient mille. (Cene dieux, c.1492, 109).

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[Dans un contexte métaph.] : Et se on doubtoit que par aventure, par les lais, peust estre usurpée aulcune chose contre l'estat de l'Eglise, pour ce qu'ilz ne doibvent jetter leur fauch en aultrui champs ou fruis. Mais pour vray, ces subtilités de retarder le saint concille feront foursener les lais contre l'Eglise et clergié (Doc. 1431. In : MONSTRELET, Chron. D.-A., t.4 c.1444-1453, 451).

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HÉRALD. "Figure stylisée représentant une faux" : Et prist un homme d'armes en bon couvenant, qui s'armoit de geules à trois fauls d'or. (FROISS., Chron. L., II, c.1375-1400, 76). Haches dolleures faulx sont volentiers trenchantes et fort aidantes a seruir corps humain, et la chose pub[l]ique et sont tres craintifs a mennyer et sy aident a la deffence du corps quant ilz sont a ce apropriees. Et senefie que cellui qui premier les porta en armes estoit homme hardi et tres craintif a approchier de lui pour lui estre nuysant (Best. hérald. H.E., c.1435-1450, 509).

B. -

P. méton.

1.

MES. (Voie de) faux. "Mesure agraire équivalant à la surface qu'un faucheur peut faucher en un jour" : Et sy pevent fauchier en la lande de Cocerf après la saint Jehan en païant pour chacune faux XII d. (HECTOR DE CHARTRES, Cout. R., 1398-1408, 13). Item, ilz pevent faucher en la lande de Cocerf aprés la saint Jehan, par païant XII d. pour faux. (HECTOR DE CHARTRES, Cout. R., 1398-1408, 21). ...et le prez es hors de chief Baubusse, d'aultre part, contenant environ deulx faulx. (Test. Besanç. R., t.2, 1462, 124).

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Voie de faux : ...II voies de faux tenant à Thierry le Charpentier (Trés. Reth. S.L., t.2, 1408, 567).

2.

REDEV. "Redevance due sur les mesures de terre qui peuvent être fauchées" : ...la moitiet de la faus con doit en ladite ville à la saint Jehan (Trés. Reth. S.L., t.2, 1347, 90).