A. -

[D'un cheval] "De couleur fauve" : Item, je lay a Ottart de Vaus, mon ronchin faveal (HEMRICOURT, Pièces div. B.P., 1364, 74). ...pour un roncin fauvel que mondit seigneur d'Avrenches fist prendre de li et livrer à Coppequin l'Allemant, chevaucheur de Monseigneur, pour aler hastivement à lencontre de li en certaine messaigerie (Compte Navarre I.P., 1367-1371, 84). ...deux grans chevaulx de jouste à longue queue l'un bay et l'autre fauvel (Comptes Lille L., t.1, 1416, 130). ...Anthoine Le Pasticier, varlet de chevaulx de Mahiet Regnault, argentier de mondit seigneur, la somme de 48 solz parisis monnoye royal que mondit seigneur lui a donné de sa grace especial pour son vin d'un cheval fauvel que ledit Mahiet donna à mondit seigneur (Comptes Etat bourg. M.F., t.1, 1420, 370). Duquel conte, entre les autres choses, il eut ung moult bon cheval fauvel à courte queue, lequel cheval fut depuis renommé d'estre bon et excellent pour la guerre. (MONSTRELET, Chron. D.-A., t.3, c.1425-1440, 259).

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Empl. subst. : C'est doncques liart [l. lïart] et fauvel (Jeu st Den. S., c.1380-1400, 78). ...Sus ung fauveau fus, je le descenglay : Chascun le fiert et hors le deboute on (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 864).

B. -

[Comme symbole de l'hypocrisie] : En quelque maison que je soye, On les met tousjours a leur place, Comme le vert : "Et se y pensoye", Le jaulne de : "Sa, vostre grace", Le fauveau de faulce grimasse (COQUILL., Oeuvres F., 1478-p.1494, 214).

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Estrille Fauvel. "Trompeur, hypocrite, intrigant" : Vers moy se tourna plus enflé, Plus despit et plus boutouflé Que la vescye d'un pourceau. Lors vint en estrille Fauveau Me dire que quoy me tenisse Et que plus ne le poursuisse (Abuzé D., c.1450-1470, 93).

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La gent Fauvel. "Les hypocrites" : Or est failli cel bon usage [que les nobles reçoivent une bonne instruction]. Princes et gens de hault parage Font mes poi lors enfans apprendre ; La gent Fauvel lor font entendre, Se de la clergie savoient, Que meins aux armes en vauldroient. Mais a ce ne s'accorde mie Le livre de Chevalerie (Tomb. Chartr. W., c.1337-1339, 81).

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Torche Fauvel. "Flatteur, menteur" : Quant on verra que riens ne portes, Toutes tes graces seront mortes. Comme mescreüs te menras, Ou le torche Fauvel feras, Et diras : "Monseigneur dit voir !" (Renart contref. R.L., t.2, 1328-1342, 91).

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Chevaucher (à) fauvel. "Agir en hypocrite, tromper"

Rem. Sans doute s'agit-il de ce mot ds les ex. suiv. : ...car tel maine grant estat, en admiration des preudommes, et chevauche a saufveue [sic], qui devroit estre contemps d'estre logie en une petite cohue. (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 104). A l'autre arquemiste le dit besant de cire, comme a Moyse, faisoit la teste cornue, qui ne se tenoit pas en mue, mais le faisoit chevauchier a fausveue, en donnant la benediction aux marchans de la nef, pour empetrer de leurs pechiez remission. (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 577).Aucun ms. ne donne une leçon satisfaisante ; déformation de fauveau, fauvel, avec interférence sém. de faux ? Cf. FEW XV-2, 107b : *falwa-

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Estriller/torcher Fauvel. "Tromper, flatter" : Et le murtrier tant se pena De torchier Fauvel doulcement Qu'il fu par le consentement Du chapitre evesque ordené (Tomb. Chartr. Dix-huit contes K., c.1337-1339, 134). UNG CHEVAL qu'on estrille. Je suis Fauveau qui desire a toute heure Estre estrillé et devant et derriere ; De m'estriller qui ne sçait la maniere A court perd temps et trop en vain labeure. (BAUDE, Dictz moraulx S., p.1450, 135).

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Frotter la teste de Fauvel. "Être faux, hypocrite" : Religion est trop honneste, Mes qu'i ne touchent a la beste Qui est apelee Fauvel. Aucuns si li frotent la teste, De quoi Fauvel fait trop grant feste (HENRI FERR., Modus et Ratio, Songe pest. T., c.1354-1377, 41).

V. aussi fauvain