A. -

"Outil formé d'une lame d'acier courbée en demi-cercle, montée sur un manche, faucille" : DEUXIESME SOIEUR. (...) Je sui prest, vezci ma faucille (Mir. femme, 1368, 185). Et dire que pyramides sont diviséz en pyramides et esperes en esperes, ce est chose du tout desraysonnable et est semblable comme se l'en disoit que glaives sont diviséz en glaivez et falcilles en faucilles. (ORESME, C.M., c.1377, 652). ...et se la paisson est vendue, ilz en puent ceullir à leur faucille sans bastre et sans hauchier tout au lonc du jour par cinq soulz d'amende se ilz sont trouvés (HECTOR DE CHARTRES, Cout. R., 1398-1408, 295). Ung laboureur qui a charrue et soc, Fourche et rateau, serpe, faucille et broc En son oeuvre prent consolation (MESCHIN., Lun. princes M.-G., c.1461-1465, 13).

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[À propos de choses qui ne sont plus de saison ou de personnes qui viennent travailler quand le travail est déjà fait] Ce sont faucilles après aoust : Ce sont faucilles apres aoust. (MIÉLOT, Prov. U., 1456, 193).

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[P. réf. à Deut. XXIII, 26] Mettre sa faucille au blé d'autrui. "Empiéter sur la propriété, les fonctions de qqn" : ...quant le Pape fait une constitucion qui touche la temporalité, c'est s'entente que elle ait lieu entre sez subjés de son patrimoyne et si ne veult mie mettre sa faussille ou blé d'autruy ne usurper autruy juridiction (Songe verg. S., t.2, 1378, 209). Ly papes Innocens mist adont sa faucilhe En bleis de cheaus de Tongre, et si les entortilhe, Que recchuit ont l'evesque qui en tous bins s'afilhe (JEAN D'OUTREM., Geste Liège B.B., t.2, a.1400, 566).

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Faire droit comme une faucille : Qui a de quoy bien treuve qui l'estrille : Mais brief venrra la grant pugnicion Qui leur fera droit comme une faucille (DESCH., Oeuvres Q., t.1, c.1370-1407, 172).

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Jeter sa faucille en la moisson où qqn a mis la main. "Entreprendre qqc. après qqn d'autre" : J'avoye bien vive memoire, mais neantmoins me reputoye tout indigne d'en estre reciteur, ne que moy, sy homme indoct et de sy gros engin, deusse aller jetter ma faucille en la messon ou sy glorieux homme avoit mis main. (CHASTELL., Temple Boc. B., 1463-1464, 195).

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Jeter sa faucille entre. "Attaquer, offenser (ici en écrivant)" : Et qui de main de Bourgongne ay pris ma nourrisson et essourse en la clarté des François, n'ay oncques jeté ma faucille, sinon par condoléance des fortunes obliques, entre particulières personnes. (CHASTELL., Chron. K., t.4, c.1456-1471, 22).

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[Comme arme] : ...et la il fu mis a mort par un chevalier qu'il avoit feru d'une faucille (FOUL., Policrat., IV, 1372, 55). Cocquart pompeux qui tout vent et engaige Pour maintenir un triumphant barnaige, Et ne ly chault d'apovrir filz ne fille, Pert l'amitié des bons et vertueux Et n'est hantez que de gens vicieux, Et est digne qu'on le ru a faucille. (Coquards P., a.1481, 181).

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[Comme terme de compar.] : Item, avoir un fer courbe aussi comme une faussille, et soit atachié à une longue hante, et de ce fer bien trenchant coper les cordes des voiles, par ce ne sera la nef si convenable à combatre. Item, à crochez de fer et à crainpons atachier la nef de leur anemis à la leur, affin que ilz ne puissent eschapper quant on a la force sur eulx. (CHR. PIZ., Faits meurs Ch. V, S., I, 1404, 241). Je me veulx despoulier en cocte Et m'en yray avecque vous. Je vous menray, par Dieu, trestous Ausi dret comme une faucillie. (Myst. st Sébast. M., c.1450-1500, 45). Item leur est besoing [d'] ung fer courbé comme une faucille, bien long, trenchant, atachié en lieu convenable, dont ilz trencheront les cordes qui servent à la nef (BUEIL, II, 1461-1466, 58).

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JEUX

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[Jeu d'adresse] Jouer des faucilles : À trois menesterelx, qui avoient joué d'entreget despartie et des basteaus devant le Roy, à Soisy, par III jours, 64 s. p. - Chevalier, joueur de basteaux, lequel joua devant le Roy de cousteaux et des faussilles. (Comptes hôtel rois Fr. D.-A., 1381, 185).

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[Jeu villageois traditionnel dans certaines régions] Jeter de la faucille à un oison, à un pourceau : ...une assemblée se faisoit en certaine place (...) pour cause du gieu et esbatement à getter de la faussille à un oyson que avoit donné un tavernier de ladicte ville (Doc. 1390. In : R. Vaultier, Folkl. pendant la guerre de Cent ans, 1965, 190). ...un esbatement qui lors se faisoit assez près d'ilec en la ville de brammes bruchelet où l'on getoit la focille à un pourcel, ainsi que souventeffois est fait ou pais. (Doc. 1425. In : R. Vaultier, Folkl. pendant la guerre de Cent ans, 1965, 190).

B. -

MÉD. "Pince coupante" : Les fistulles, selonc Rasis, ne sont point curees si non avec ligatures et extraction avecques faucille et puis (...) soyent curees avec medicines incarnatives. (PANIS, Guidon, 1478, tr.IV, doct.2, chap.7).