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FAILLIE--- FAILLIE1 -->, subst. fém. |
[T-L : falie ; GD : faillie1 ; FEW III, 387b : fallere] |
A. - | "Manquement, faute, échec" : ...mais les entreprenans [de l'assaut de Coussy] non esbays pourtant à celle première faillie, espérant de recouvrer la seconde envahye, se logèrent tout à l'entour dudit lieu de Coussy ([CHASTELL., Chron. K., t.1, c.1456-1471, 127]). |
| - | Loc. adv. Sans faillie. "Sans faute, certainement" : Che fu en l'an de grasce de Dieu, le fil Marie M ans et IIIJXX et XV, sans falie, Que roys Cornumarans a fait le départie Vait s'ent Cornumarans ([God. Bouillon R., t.2, c.1356, 65]). Vierge, si com je croy de bon cueur sans faillie Que ce que tu demandes ton filz si le t'ottrie ([Flor. Octav. L., t.2, c.1400, 421]). Quant je suis revenuz de Paris l'enforchie En santé de mes membres, j'ai porté sans falie Au bon saint me candeille. ([Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 423]). [aussi p. 395, 605 et 879] |
| - | Loc. verb. Faire la faillie./Faire une faillie. "Ne pas obtenir ce que l'on souhaite, échouer" : Relever se cuida, mais il fist le fallie, Car Hulin vint sur lui a plain cours d'escoeullie ([Huon Bordeaux B., c.1400-1450, 23]). Bielle, dist le beghinne, sy m'ait le Fruit de vie, Je ne tieng point d'ostel, cy ferez le falie. ([Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 382]). Son fil n'est point gentil, ne lairai ne vous die, Pour me fille espouser, le bielle et l'escevie. Gerars entengne ailleurs, fait a une falie ! ([Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 693]). Car quand m'amour donner vorray, Je seray trop mieux conseillie ; A ung plus faictis le donray Qu'a vous, je vous le certifie ; Assés suis de piecha prisie, Je voeul bien que vous le sçachiés : Ce cop avés faict le fallie, Qand vous m'avés, sy me hochiés. ([MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 870]). |
| - | [D'une personnif.] (Estre mis) en faillie. "(Être mis) en faillite" (Éd., traduction) : Plus en toy [la cité de Liège] n'a ne sel ne huile ; Or n'as tu plus ne croy ne pile. Ains es ores mise en falible falie[ou faillie] Et nichillée ([Compl. Liège Z.N., p.1468, 118]). |
| Rem. . La graphie falible est en désaccord avec la rime en -ile. L'Éd. note : « pour falie, faillie : manque ; mettre en faillie : déranger », qui ne semble pas en contradiction avec la rime dialectale particulière aux régions du Nord où l rime avec l mouillé (cf. les vers 408-411 et les observations de l'éd. p.97). |
B. - | "Tromperie, mensonge" |
| - | Tenir qqc. à faillie : Là furent bien servit, n'el [l. nel] tenès à falie. ([Baud. Sebourc B., t.2, c.1350, 279]). Or soyés bien certains, amis, que suis changie, Et devenus ungs homs, nel tenés a faillie ([Tristan Nant. S., c.1350, 539]). Buinemont ont gittet parmy une cauchie ; Là endroit fust ocis, n'el [l. nel] tenés à falie ([God. Bouillon R., t.2, c.1356, 150]). |
REM. Cf. T. Matsumura, R. Ling. rom. 62, 1998, 142. |
DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 |
Béatrice Stumpf |
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