C.N.R.S.
 
Article complet 
StructureSans exempleCompletFormesExemples
FamilleTextesSourcesImpressionAide à la lecture
     FAIX     
FEW III fascis
FAIX, subst. masc.
[T-L : fais ; GD : fais ; GDC : fais ; AND : fais1 ; DÉCT : fais ; FEW III, 428a,429a : fascis ; TLF : VIII, 621b : faix]

A. -

"Assemblage de plusieurs choses de même nature liées ensemble, faisceau, botte, paquet"

 

1.

"Ensemble de tiges coupées liées ensemble ; gerbe, botte" : ...saichant que illec n'avoit point de feurre sur quoy elle se peust couchier, [elle] vit et apperceut esdiz marez un tas de chaume, auquel, en entencion d'en apporter un fais pour soy couchier (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 253). ...Jehan Bonnet qui estoit monté sur un cheval en venant de la dicte feste, et un appellé Jehan Servestre, qui estoit monté sur une jument et avoit un fais de foing devant soy, lesquelz estoient assez embeuz, s'entretrouverent entre leurs maisons (Doc. Poitou G., t.7, 1416, 299). ...une femme qui portoit ung faiz de paille (Doc. Poitou G., t.11, 1469, 137). Pour troys faitz de romarin, pour faire du feu, en la chambre du roy (Comptes roi René A., t.1, 1476, 43). ...ledit Bachelot (...) se releva et alla de rechief chaumer ou champ où il chaumoit paravant, ouquel il chauma et fist ung fès de chaume qu'il emporta sur son coul avecques ledit paufour à sa maison (Doc. Poitou G., t.12, 1476, 56). ...pour deux faiz de foin et deux bouteaulx avoines (Doc. 1479. In : E. Teilhard de Chardin, Bibl. Éc. Chartes 67, 1906, 47).

 

-

"Fagot" : Dou fil Jehan Boschet, pour I fais de bois sec... (Comté Champ. Brie L., t.3, 1347-1348, 427). ...il doit avoir une houette et une pelle et doit couper du bois et faire pour chascune bouche un petit fagot [var. faiz] pour bouter dedens la bouche du tesnier (HENRI FERR., Modus et Ratio, Livre deduis T., c.1354-1377, 90). Et si pevent prendre hars à lier leurs fes. (HECTOR DE CHARTRES, Cout. R., 1398-1408, 263).

 

-

"Ensemble de perches, de poteaux..." : ...il a prins de nuit deux ou trois fais d'eschalas, et non plus, ès vingnes de Michel Le Moynne, demourant à Chasteillon (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 16). ...item, la charetée de briseures de hestre deux soulz, et la charetée de mort boiz trois soulz ; le fez de boiz prins en hault deux soulz, et prins en bas douze deniers, hors deffens (HECTOR DE CHARTRES, Cout. R., 1398-1408, 61). Item, le faez de boiz vert en ladicte forest pour XII d. d'amende. Item, le faez de herbe pour douze deniers. (HECTOR DE CHARTRES, Cout. R., 1398-1408, 102). ...et avoit ly uns un grant fais de paulx qu'il fichoit de lieu en lieu en avironnant le rochier (ARRAS, c.1392-1393, 34).

 

2.

"Paquet de cuirs" : ...fex de vache, pour faire souliers, bien tannée, la meilleur, oultre XXV. s. Item, douzaine de peaulx de cordouan du meilleur, tannez, oultre LX. s. (Doc. Poitou G., t.7, 1422, 383). ...les diz couroieurs pour courroier une peau de beuf et fourniront de gresses, n'auront oultre X. s. Item, pour courroier la meilleur peau de vache, et fourniront de gresses, n'auront oultre XV. s. Item, pour courroyer un fès de vache, et fourniront de gresses, oultre VII. s. VI. d. Item, pour couroier les diz fès de vache, sans fournir de gresses, oultre XX. d. (Doc. Poitou G., t.7, 1422, 384).

 

3.

"À Rome, faisceaux (emblèmes d'autorité)" : ...quant ung consule aloit a la court ou par les voyes pour aulcunes besongnes, il y avoit .XII. sergens qui portoient devant luy .XII. ensengnes qu'ilz appelloient "fasces" : c'est a dire, proprement, fais (LA SALE, Sale D., 1451, 61).

 

4.

Loc. adv.

 

a)

[Avec une idée d'ensemble, de quantité]

 

-

À grand faix. "En grand nombre, en quantité" : Certes on en croiroit james Les dangiers que sommes passez : Englois, Bourguignons a grans fais, Tous les jours passans destroussez, Nous ont veu passer, rapasser, Sans nous voloir dire au contraire. (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 373).

 

-

(Tous) (tout) à un faix. "Tous ensemble, en masse" : Adonc tous a ung faiz vont contremont montant Fors ly arbalestiers qui alloient trayant. (Flor. Octav. L., t.2, c.1400, 440). Sus les crestïens vont a ung fais descendant, Par trestous les coustés ilz les vont encloant (Flor. Octav. L., t.2, c.1400, 467). Et la se ferirent ensamble tous a ung fais, mais ce fut une terrible chose a veoir le froisseis des lances (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 27). ...se vindrent ferir tout a ung fez dedens l'ost de toutez pars (Comte Artois S., c.1453-1467, 31). ...puis se joindirent a ung faix sur le siege en abatant tentez et pavillons (Comte Artois S., c.1453-1467, 35). Et atant soudainement vecy Salhadin et son ost menant grand bruit de tamburs, cors et olifans, lesquelz tous a ung fais se ferirent en eux. (Saladin C., c.1465-1468, 33). ...quand bon sembla aux Alemans de besoignier, ilz deschargèrent leurs engiens tout à ung fais et reversèrent de hault en bas les Franchois dedens les fosséz (MOLINET, Chron. D.J., t.1, 1474-1506, 204).

 

b)

[Avec une idée de rapidité]

 

-

Tout à un faix. "Tout à coup, brusquement, subitement" : ...ung marcheant felon parmi la mer singla (...), Mais le vent a ung fes adonc le retourna Que droit a Rochebrune ou havre së ancra. (Tristan Nant. S., c.1350, 83). Lors qu'assis fu, si laissa joie et chant Tout a un fais Et commença a faire grans regrés, Cris, plours et plains (FROISS., Dits Débats F., 1363-1393, 156). Et lors point le cheval tout a un fais, et cuide venir hurter Remondin enmy le pitz. (ARRAS, c.1392-1393, 63). Quant les Anglois les veirent approuchier, si retournerent tous à ung fais sus eulx et abaisserent leurs glaves et ferirent chevaulx des esperons. (FROISS., Chron. M., XIV, c.1375-1400, 95). Ces .Vc. lances d'Englés retournerent tout a un fais et monstrerent visage (FROISS., Chron. D., p.1400, 778). Mais quant l'enffant se senti ainsy tirer, il se retourne tout a un fais et fiert de son espee (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 279).

B. -

"Chose qui pèse, chose lourde"

 

1.

Pierre à/de faix

 

-

"Pierre de poids, contrepoids" : Oudit moys d'aoust, le dimenche VIIIe jour d'iceluy, le roy estant dedens le chasteau d'Alençon, qui s'en aloit hors d'icellui, advint que par fortune, ainsi qu'il yssoit hors du chasteau d'icellui lieu, cheÿ sur lui, dessur l'une de ses manches, une grosse pierre de fes, dont et de quoy il fut en moult grant danger de sa personne, duquel danger [par] Dieu et la benoiste Vierge Marie, à la grace de laquelle il est moult fort enclin, en fut garendi et gecté hors. (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 300).

 

-

[Servant de projectiles pour canon] : Quant cil del chastiel veirent le grant meschief là où li chevaliers estoit et comment il se deffendoit, il s'efforcièrent de traire et de getter grosses pières à fais, tant qu'il fisent les assallans traire arrière. (FROISS., Chron. L., II, c.1375-1400, 92). Quant cil del chastiel veirent le grant meschief là où li chevaliers estoit et comment il se deffendoit, il s'efforcièrent de traire et de getter grosses pières à fais, tant qu'il fisent les assallans traire arrière. (FROISS., Chron. L., II, c.1375-1400, 92). Penons nous de prendre la cité avant que le secours leur viengne. (...) Qui lors veist Sarrasins saillir es fossés, et portent pics, houyaux, eschielles, piez de chievre. Mais ceulx de dessuz leur gettent pierres de fais, grans bans traversains, pieux aguisiez, huille chaude, plonc fondu, pocons plains de chaux vive (ARRAS, c.1392-1393, 110). ...car Espagnols jettoient pieres de faix et grans barriaus de fier dont il estoient bien pourveu, car lors nefs estoient hautes (FROISS., Chron. D., p.1400, 886). Puis apres, faictes porter pierres De fais, tantoust sus la muraille, Broches ardant a grosses quarres Pour percer jalerant a maille (Myst. siège Orléans H., c.1480-1500, 550).

 

-

À faix. "Comme une masse" : Malengrongné, pren par dela [une plaque de plomb]. Levons bien, elle est bien, hola ! Avant ! avant ! ruons a fais. (Myst. st Laur. S.W., 1499, 264).

 

2.

"Fardeau, charge qu'un homme peut porter sur son dos" : Et pour ce, se aucun doubtoit de la cause, a savoir mon se ce est aussi comme quant un homme porte un pesant fes et aucuns autres le soulegent en prennent une partie de cel fes. (ORESME, E.A., c.1370, 491). ...ilz encontrerent d'aventure en alant à la dicte cave un appellé Estienne Garnier, lequel emportoit à son col son fais ou charge d'un blé qu'ilz avoient mis en la dicte cave, le dit blé appellé baillarge, que le dit Estienne avoit prins et emblé par nuyt en la dicte cave (Doc. Poitou G., t.5, 1387, 322). C'est [la croix] ung faix quil est trop grevant, Il y a quatre trop grant cornes, J'an seray eveugle ou borne, Il me ront du col la chenolle. (Pass. Semur D.M., c.1420 [1488], 207). ...ung sien enfant aagé de troys ans ou environ, estoit monté sur ung chauffaut ou estoient les massons qui faisoient une maison, si cheut le chauffaut qui estoit moult chargé de pierres, et fut ledit enfant tout couvert de grosses pierres, dont il en y avoit telle qui pesoit le fes de deux hommes (Mir. ste Cath. Fierbois C., 1470-1483, 68). Jhesus, prenés en gré mes pleurs. Doulz piés que portés si grant faiz, Et voz, jambes pleines de sueurs, Des eaulx de mes yeulx en douleurs Vous lavarey piteusement. [Réf. à Luc 7, 36-38] (Pass. Auv., 1477, 152). Car luy mesme mettoit la main a porter les grosses boulles de fonte, de plomb et de fer qui estoit ung tres estrange faiz a porter (LA VIGNE, V.N., p.1495, 278).

 

-

Faix d'un homme, faix à cou : Item, pour chacune charetée de mort boiz, trois soubz, et pour la somme d'un cheval deux soubz, et le faiz d'un homme XII d., hors deffens. (HECTOR DE CHARTRES, Cout. R., 1398-1408, 57). Item, doivent avoir en ladicte forest le boiz vert en estant, (...) et le fez à coul pour douze deniers (HECTOR DE CHARTRES, Cout. R., 1398-1408, 123).

 

3.

Faix d'un moyen de transport. "Charge qu'un moyen de transport peut recevoir" : D'autre part se combatoient li Poitevin (...) et en une autre nef messires Othes de Grantson à Ambrose Boukenègre et à Radigo de la Roselle : si avoient plus que leur fais. (FROISS., Chron. R., VIII, c.1375-1400, 42).

C. -

Au fig.

 

1.

"Fardeau" : Las ! je voy bien Que trop horribles sont mes faiz, Quant au patriarche li faiz En est enchargiez (Mir. st Guill., c.1347, 33). Le fez de mez pechiez m'esmaie. (Myst. Pass. N.S. R., c.1350-1370, 102). Regardéz et consideréz l'istoire des roys, et vous trouveréz que le roy fu demandé a Dieu a ce qu'il alast devant le peuple et menast leurs batailles et portas le fes de tout le peuple comme un chascun de soy meismes. (FOUL., Policrat., IV, 1372, 80). Assez me vueil de ceste chose taire a poy de parler, mais a ce que tu diz que aucuns des miens font les maulx soubz umbre de toy, telz qu'ils sont tu les as faiz et de ce qu'ilz font tu dois porter le faiz. (CHART., Q. inv., 1422, 39). ...ne tache que a soulager Ma vie de faiz dont elle est lasse Et mon ame aussi descharger (HAUTEV., Conf. Test. am. tresp. B., c.1441-1447, 46). LE DRAPPIER. Comment peult il porter le fes De tant parler ? Ha ! il s'afolle ! (Path. D., c.1456-1469, 130). Nous en serons de Dieu hays, Si me dobte, bons et maulvaiz ! Souvent les bons portent le faiz Et la punicion des pecheurs. (Pass. Auv., 1477, 269). Dieu luy pardoint tous ses meffais, De tous folz il portoit le fais, Comme premier sailloit en place, On le congnoist a ses effais, Il a composé mainte farce. (Vig. Trib., c.1480, 230). LE POVRE JOUAN. Je ne cesse ne jour ne nuyt, Et au soir ne puis avoir paix. Je porte la charge et le fais, Je suis commë ung droit fournier. Je n'auroye pas ung seul denier Ce ce n'est par travail et paine, Et ma femme tant me demaine Que merveilles, et de pis en pis. (P. Jouh. D.R., a.1488, 16).

 

-

"Responsabilité (de qqc.)" : Il veoit bien que ils tous seuls ne pooit avoir tant de sens ne de poissance que de gouvrener le ville de Gaind, et n'en voloit mies avoir le principal fais. (FROISS., Chron. R., X, c.1375-1400, 81). LE MARQUIS. (...) Müer me fauldra mon coraige Par la vertu du marïaige, Et mon cuer faire feminin, Se je vueil tenir le chemin D'avoir en marïage paix. Si pesant m'en semble le faiz Que ne le pourroye porter (Gris., 1395, 14). ...la ditte roine (...) ne trouvoit en France ne aultre part, nul confort ne qui se vosist ensonniier de ses besongnes, qant li gentils chevaliers messires Jehans de Hainnau emprist le faix et la carge. (FROISS., Chron. D., p.1400, 67). ...la ditte roine (...) ne trouvoit en France ne aultre part, nul confort ne qui se vosist ensonniier de ses besongnes, qant li gentils chevaliers messires Jehans de Hainnau emprist le faix et la carge. (FROISS., Chron. D., p.1400, 67). Lequel fès [la charge de pape] à prendre, pour l'imbécilité de nous, très grandement nous craignions. (Doc. 1406. In : MONSTRELET, Chron. D.-A., t.1 c.1425-1440, 147).

 

-

"Punition" : Mais Adam ot infuse sapience, Autant ou plus que homme aura jamais, Et sy ne sceut par quelque providence Contre ce cas ouvrer en resistence : Par quoy sur lui fut plus pesant le fais, Car Dieu aprez, reparant leurs meffais, Ne laissa point plus la femme que l'omme Pugnir pour le mors de la pomme. (MICHAULT, Procès honn. F., p.1461, 55).

 

-

"Charge financière" : ...desquelz droiz ilz nous paient chacun an la somme de six mil l. t. et soustiennent tous les fex et charge de ladicte ville entierement (Lettres Ch. VIII, P.M., t.5, 1497, 160).

 

-

[À propos d'impôts] : Il ont lour terres si froutees De granz tailles, de grant courvees ; Povres gens sustienent les fais. (DUPIN, Mélanc. L., c.1324-1340, 92). Ilz portent le jouc de servitute et le grief fes de truage. (PREMIERFAIT, Cas nobles hommes G., 1409, 86). Princes telz rentes debvroyent prendre Pour un peu le peuple suspendre Des oppressions et grans fais Pour quoy ne peut vivrë en paix. (GARIN, Compl., 1460, 118).

 

-

Faix amoureux : Sy se seirent [un couple de jeunes amants] par accort sur ung tas de verdeure pour plus souef pourter le fais amoureux. (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 718).

 

-

Faix de servitude. "Joug de servitude" : ...il est tout baillié et livré au royaume de pechié et de mort, tant que li, soubmis as fais de servitute, est subgiet a necessité de pechier et de mort. (FOUL., Policrat. B., II, 1372, 167).

 

-

Faix de + inf. "Charge, mission de" : O Belzebut, d'enfer ministre, Et vous diables d'enfer maulvaiz, Charchés quelcun bon artumiste Qui sache d'un mal faire maiz, Et je luy donrey charge et faiz D'aler Herodïas tempter, Pour faire la mort actempter A Jehan baptiste, de Dieu voix. (Pass. Auv., 1477, 92).

 

-

[À propos des tourments du purgatoire] : Las ! biau frére, cy a griez fais A porter. Or me dites voir, Quel pechié pouez vous avoir ? (Mir. prev., 1352, 248).

 

-

Entreprendre grant/haut faix. "Entreprendre une action difficile, lourde à réaliser" : ...il n'a sy couart jusqu'a la Rouge Mer Qu'amours ne lui fesist hardement recouvrer D'entreprendre grant fais (Tristan Nant. S., c.1350, 312). C'est sa nature et son droit, ne ja mès Tristece en li ne fera lonc sejour, Ne sanz amour ne pourroit les haux fes Entreprendre n'achever par nul tour (MACH., App., 1377, 639).

 

-

Porter le faix de qqn envers qqn d'autre. "Aider qqn auprès d'une autre personne" : Si en vueillez porter mon fais, Chiére vierge, envers mon seignour ; Autrement seroie en cremour Que je n'eusse son mal gré. (Mir. enf. diable, c.1339, 3).

 

-

Mettre le faix de qqc. sur qqn. "Charger qqn de qqc." : Ci derriere s'estoit tapi Un mien clerc, qui a tout ouï Les debas que vous avés fais, De quoi vous avés mis le fais Sur le conte de Tancarville. (HENRI FERR., Modus et Ratio, Livre deduis T., c.1354-1377, 255).

 

2.

[Domaine militaire]

 

a)

"Assaut" : ...sitos que il veirent les François aprochier, ils (...) se rengierent en lors batailles. Et se mist en grande ordenance ceste dou prince, car elle pensoit bien a avoir le grignour faix de la journee, et missent les archiers tout devant en fourme de une erce, et les gens d'armes ou fons (FROISS., Chron. D., p.1400, 726).

 

-

Avoir un faix sur les bras. "Subir un assaut" : Là eurent messires Eustasses et ses gens grant fais sus leurs bras, car par bon compte li François estoient bien troi contre un. (FROISS., Chron. L., V, c.1375-1400, 169).

 

-

Charger qqn d'un faix. "Attaquer qqn" : ...qant il vodrent retourner et monter amont, on les carga d'un trop grant faix, car mesires Gautiers de Manni et li aultre qui la estoient, s'esforchierent tout de grant volenté. (FROISS., Chron. D., p.1400, 584).

 

-

Endurer le faix. "Résister à un assaut" : Et quant il [Geoffroy] les ot ratains, si leur escrie : Par Dieu, gloutons, vous ne me povez eschapper. Et lors se fiert entre eulx et abat le premier qu'il attaint par terre ; puis tire l'espee et commence a faire merveille d'armes, et ses gens d'autre costé. Mais Sarrasins furent pou, si ne porent endurer le fais et tournerent en fuye devers Baruth et noz gens aprez. (ARRAS, c.1392-1393, 225).

 

-

Porter le faix contre qqn. "Résister à l'assaut de qqn" : Et vous savez que l'effort de deux chevaliers ne puet pas porter le faiz contre bien de LX. a IIIJxx mille Sarrasins ; et ce fu la cause qui nous destourna de y aler, et vous devez savoir que cellui est moult fol qui souffle contre le vent pour le cuider tarir ne surmonter. (ARRAS, c.1392-1393, 82).

 

-

Soutenir le/un (grand) faix (d'un adversaire)/contre (un adversaire). "Résister à la charge de qqn (un adversaire)" : Si se commença li hustins et li estekeis de toutes pars. Et se tinrent les gens le signeur de Biaugeu une espasse en bon couvenant ; mès finablement cil premier ne peurent souffrir ne porter le fais, et furent desconfi. (FROISS., Chron. L., IV, c.1375-1400, 119). La renforca grant la bataille, car, quant sa gent le virent remondé, ilz reprindrent grant cuer, et se combatirent moult asprement et y ot moult de mors et de navrez, et d'une part et d'autre. Et sachiez que Remondin et ses gens soutenoient grant fez, car leur adverse partie estoit moult forte, et moult bien se combatirent vaillaument. (ARRAS, c.1392-1393, 72). ...li Flamenc ne peurent porter ne soustenir le faix ne la force des Englois et requlerent (FROISS., Chron. D., p.1400, 278). Et soustinrent la li François un grant faix contre les Englois (FROISS., Chron. D., p.1400, 585). Pendant que ainsi vaillamment combatoient et soustenoient le faix des François... (CHASTELL., Chron. K., t.3, c.1456-1471, 225).

 

b)

P. méton. "Troupe qui charge" : Si s'assemblèrent et ouvrirent leur portes et les barrières ; si se misent tout au dehors et commenchièrent à traire et à escarmuchier. (...) Si retournèrent, quant il veïrent le faix venir et fisent rassaillir leurs coursiers oultre. (FROISS., Chron. R., IX, c.1375-1400, 114).

D. -

MAR. Faix (d'une voile). "Partie supérieure d'une voile carrée ; têtière" : ...et soustenoyent le mast et la vergue qu'il ne pendoit d'un couste ne d'autre, mais demorast tousjours ferme en soustenant le faiz et l'escrif de l'anthene et du voile remply de vent et maintesfoiz horriblement enpaint. (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 539).

 

Rem. Pour le sens en mar., cf. JAL2, s.v. faix d'une voile.
 

DMF 2020 - Article revu en 2015 Pierre Cromer

Fermer la fenêtre