C.N.R.S.
 
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FABLE
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49 exemples
 1 Je di encor que mesdisans, Qui po souvent sont voir disans, Sont en amours tres pourfitables Et que leurs jangles et leurs fables Einseingnent tout ce qu'on doit faire Qui d'amours vuet à bon chief traire. Briefment, se mesdisant n'estoient, Nulle honte amoureus n'aroient. (MACH., Compl., 1340-1377, 268).
 2 ANTHURE. (...) Sire, en confesse le vous dy Pour veritable. JEHAN. Femme, je ne sçay se c'est fable, Mais je feray tout ton vouloir. (Mir. st J. Cris., c.1344, 292).
 3 Seigneurs Rommains, c'est bourde et fable Quant que ce vilain va disant. (Mart. st Pierre st Paul R., c.1430-1440, 125).
 4 LE GAUDISSEUR. On me fist assoir a la table, Comme ung roy ou ung connestable, Et servir a mode de court. LE SOT. Par ma foy, vecy bonne fable, On le fist mettre en une estable Prés les latrines de la court. (Gaud. sot, c.1450, 12).
 5 DESGOUTÉ. Certes, croyez ce n'est pas fable, Puis qu'il est ainsi tesmoigné Et le crois comme Desgouté, Que j'ay non, sur ma conscience. COQUILLART. Ainsi le crois par Nostre Dame... (Est., p.1460, 26).
 6 A Pilate faulx que nous alons Et bien asçavoir nous luy ferons Que le malvais ribaux disoit Que au tier jours resusciteroit, Et se luy diront tout sen fable. (Pass. Autun Biard F., 1470-1471, 132).
 7 Il [Jésus] vous a mis en ces foulies Par son parler et par ses fables. Il est invocateur de diables ! (Pass. Auv., 1477, 161).
 8 LE CRESTIEN [au juif]. Ainsi le jure [de vous rendre votre argent]. (...) Seurement ne vous fauldray pas Et n'en doubtés aucunement, Ou je puisse eternellement Estre dampné a tous les dyables. LE PRESTRE. Telz sermens si ne sont pas fables. Gardez bien de vous parjurer. (Mir. st Nic. juif, c.1480-1500, 93).
 9 Seigneurs, quoy que soit, vray ou fable, Croire ne puis qu'il fut ainsi Aveugle né, qu'il dit ycy : Il nous sert d'une decevance. (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 454).
 10 [D'un cheval] Frecineus ["farcineux"] est dedens le ventre Qui jusques en pissot li entre, Dont il a demouré, sans fable, Plus de .IV. mois en l'estable. Toudis sus la chaussie cloche. Trop est fols qui de lui s'aproche ; N'il n'est homs qui le feist traire. Traïtres est de put affaire. (MACH., Compl., 1340-1377, 264).
 11 Saches de vray qu'en tout endroit Ou on descript armes a droit La couleur de pers est clamée Asur, s'elle est a droit nommée, Le rouge gueules, le noir sable, Et le blanc argent ; mais sans fable Je te di qu'on appelle encor Le vert sinople et le jaune or. (MACH., R. Fort., c.1341, 68).
 12 Or vous ay dit le voir sans fable De la fonteinne delitable, Se vous pri que sus vous levez, Amis, et que vous en buvez. (MACH., F. am., c.1361, 193).
 13 Et est le grenat de telles vertus com ly jacincte. Pluzor dient que il est de la generacion de jacincte, mais che sont fables, car chascuns est par ly de son espeis propre, et nature. (MANDEVILLE, Lap. M., c.1350-1390, 179).
 14 Vez ci comment, se bien querez, Son nom et le mien trouverez. Prenez ce plus prochain notable : Si les y trouverez, san fable, En IJ. vers d'une grosse fourme. Dont le darrenier vous enfourme. Que .h. seule y ajousterés Et dou premier mar osterés. (MACH., P. Alex., p.1369, 8).
 15 ...Et s'avons heü tele honnour, A l'aïde Nostre Signour, Qu'onques chose plus honnourable N'avint à nul de nous, sans fable, Car nous les avons detranchiez, Ocis, desconfis et chaciez Maugré leur dens, dedens leur ville, Qui tant est grant, fort et nobille (MACH., P. Alex., p.1369, 83).
 16 ...mais vous passez sans fable [U]ng droit Cesar. (ROBERTET, Oeuvres Z., c.1450-1500, 88).
 17 Sy alé voir en Taillevant Ou chappitre de fricassure, Tout au long, derriere et devant, Lequel n'en parle jus ne sure [des langues cuisans, flanbans et rouges]; Mais Macquaire, je vous asseure, A tout le poil cuisant ung deable Afin qu'il sentist bon l'arseure, Ce recipe m'escript sans fable : En rïagal, en alcenic rocher, (...) Soient frictes ces langues ennuyeuses ! (VILLON, Test. R.H., 1461-1462, 113).
 18 Car itel lait, sans dire fable, Est approuvé et convenable En temps de boce vraiement, Tant en cure comme autrement (LA HAYE, P. peste, 1426, 128).
 19 Sans querir fable, Tu diras que s'a fait le dyable (GRÉBAN, Pass. J., c.1450, 344).
 20 Et quant je fu bien endormis Et de mon penser tous hors mis, En mon dormant songay un songe Que je ne tien pas pour mensonge, Einsois le tien a veritable Et bon, que qui le teingne a fable. (MACH., F. am., c.1361, 199).
 21 Au tiers cercle avoit un notable Qu'on ne doit pas tenir a fable : "La pensee aveugle et enhorte Que d'amer son Dieu se deporte." (MACH., Voir, 1364, 714).
 22 Si reçurent Son sacrefice en si bon gre Que li enfes en haut degré En fu ; c'est chose veritable, Ne say se le tenez à fable. (MACH., P. Alex., p.1369, 4).
 23 Tous ceulx qui environ eulx estoient, qui leur ooient jurer et estriver, tindrent ce comme fantosme et, se ce n'eüst esté pour l'empereur, ilz eüssent tout tourné a fable (Bérinus, II, c.1350-1370, 22).
 24 Crestienner fist en une ville Des mescrëans plus de sis mille. Li lieus avoit nom Medouagle. Et ne tien pas que ce soit fable, Qu'encor prist il quatre fortresses Qui dou païs furent maistresses : Xedeyctain et Gedemine, Gegusë, Aukahan (MACH., C. ami, 1357, 107).
 25 Que diray je de Gloutonnie qui fait l'ame toute yvre de vins et de viandes, tellement que elle oublye Dieu et soy meismes, et tourne tout a fable et moquerie tout ce que on luy dit des joyes de paradis et des peines d'enfer, car a riens ne peut penser fors a sa panse ? (GERS., Purif., 1396-1397, 65).
 26 Ovide, qui fu homs estable, Autrement expose la fable En disant qu'amour, qui tout vaint, En a mis en povreté maint Et tellement qu'il se mouroient De fain quant les chiens trop amoient. (LA BUIGNE, Rom. deduis B., 1359-1377, 485).
 27 Qu'est ce a dire que jusques au jour d'uy les sens des jennes enfans sont instruis de fables de poetrie et de fictions luxurieuses ? (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 40).
 28 Les fabulateurs sont les gramariens qui mettent leur entendement aux fables des poetes. (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 99).
 29 ...l'autre maniere d'escripture est des choses qui despendent des ars, dont la matere d'auchunes est au dehors de philozophie, comme sont chanchons de poetrie, comedies, tragedies, fables et hystoires (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 103).
 30 La fable dist que toutes les bestes presenterent de leurs faons pour servir a Jupiter, entre lesquelles la singesse porta son faon qui estoit defforme et lait, dont toutes les bestes se commencherrent a rire (DAUDIN, De la erudition H., c.1360-1380, 134).
 31 Perseüs, qui par l'air voloit, Se m[o]oit en ce qu'il voloit ; Politetus le desprisoit Et partout de li mesdisoit, Mais en pierre si le mua Qu'onques puis ne se remua, Par le chief Gorgon qu'i[l] gardoit, Qu'ame ce chief ne regardoit Qui en pierre ne fust muee, Tant fust subtive ne discree : Ovides le dit en ses fables En moralité[s] veritables. (MACH., Voir, 1364, 494).
 32 ...la verité de la sainte Escripture est declaree et tesmoingnie en ceste partie par la fable des poëtes paiens (ORESME, C.M., c.1377, 376).
 33 Une fable oy pieça dire D'un enfant qui estoit le pire, Le plus mauvès qu'on peust trover: Par tout se vouloit esprouver (DESCH., M.M., c.1385-1403, 30).
 34 Les autres, qui avoient souppé ensemble, disoient des chançons, des fables, des contes, des jeux partis. (Ménagier Paris B.F., c.1392-1394, 53).
 35 Si me seroit chose trop profitable, S'elle pensoit eu lit et a la table Et en tout lieu a penser couvenable, Que tout d'un fait Songier souvent ne doit mie estre fable, Einsois chose doit estre veritable, Quant elle n'est muant ne variable. (MACH., F. am., c.1361, 171).
 36 Cest argument me reduit a memore la fable que recite Ciceron estre escripte par Platon. (FILLASTRE, Traité Conseil H., c.1472-1473, 209).
 37 "Mais que il cede, je cederay." Et semblablement respont l'autre. Et ainsi est la fable du ricochet (Bouciquaut L., 1408-1409, 367).
 38 Et pour ce, nul ne doit cuider que il soit ainsi comme l'en disoit selon une ancienne fable (ORESME, C.M., c.1377, 300).
 39 Et aussi dist la fable que Jupiter doubla la nuit, et ce jour et celle nuit furent un meisme temps, si comme dit est. (ORESME, C.M., c.1377, 376).
 40 Aurora, c'est le point du jour ; et dient les fables que c'est une deesse, et que elle ot un sien filz occis en la bataille de Troye, qui Cynus fu nommé ; et elle, qui ot poissance comme deesse, mua le corps de son filz en un signe, et de la vindrent les premiers cignes (CHR. PIZ., Ep. Othea L., c.1400-1401, 214).
 41 Comment, sire, s'en plaidera on don ? Esse la fable du leu et du mouton ? (Gérard de Nevers L., c.1451-1464, 34).
 42 Il m'est souvenu de la fable Du corbiau qui estoit assis Sur une croix de cinq a six Toises de hault, lequel tenoit Ung fromage au bec. (Path. D., c.1456-1469, 88).
 43 On ne peut chanter bonne fable De nullui, s'il n'a le coer sain ! (Dame Lycorne G., c.1349-1350, 317).
 44 On dit entre nous une fable Que vostre loy est charitable, Mais je vous dy pour verité Que nous avons plus charité Entre nous autres Sarrazins Que vous n'avez a vos voisins. (BOUVET, Appar. Meun A., 1398, 30).
 45 C'est la complainte, la riote, Que li maufés tousdis riote. Ne tenés pas que ce soit fable, Ains est la chanson au dÿable. (MACH., Voir, 1364, 642).
 46 Mais Dieux, qui est lassus en haut, A ses amis onques ne faut ; Eins les conforte et les gouverne En terre, en mer et en taverne, Qui est la chapelle au dyable ; (Et vraiement ce n'est pas fable, Car on y aprent à jurer, A mentir et à parjurer, Ordure, luxure et usure, Et toute mauvaise apresure, De jour, de nuit et à toute heure) (MACH., P. Alex., p.1369, 186).
 47 ...et avec ceste folie recoivent l'ennemi d'enfer, et revoient le Saint Esperit ; aux autres samble une fable ou une folie tout ce que on leur dit des choses espirituelles (GERS., Pent., p.1389, 79).
 48 Or est il temps que je raconte L'estrange cas, le divers compte, Si comme au premier je promis De cestui livre, ou mon nom mis, Comment de femme homme devins, Quant chieux Fortune je revins, Qui trop est chose merveillable Et si n'est mençonge, ne fable (CHR. PIZ., M.F., I, 1400-1403, 41).
 49 Or fus je vrays homs, n'est pas fable [,] De nefs mener entremettable (CHR. PIZ., M.F., I, 1400-1403, 53).
DMF 2020Robert Martin
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