Empl. trans.

A. -

[D'une pers.] "Demander, réclamer qqc. (en partic. une somme, un impôt...) en vertu du droit (ou qui est présenté comme tel), exiger qqc." : ..pour cause de la despense de lui et de ses gens faicte en deux voiages (...) as parties de Normendie, pour faire exigier et lever certains restes qui encores estoient deuz ou dit pais de la finance ordonnée pour le fait de Saint Sauveur le Viconte (Mand. Ch. V, D., 1373, 520). Je ne fais grant differance entre cens ou rentes, et exactions qui se font deüement, et diz que, ainsi conme je puis aucune rente ou cens annuel, qui me seroit deü, demander et exiger, par paraille voye, le roy de France en son royaume, pour deffendre son païs et son pueple, puest, en temps de neccessité et de guerre, lever aides convenables (Songe verg. S., t.1, 1378, 44). ...et que de faire icelles excecucions icellui Denisot Fromont, prisonnier, n'avoit autre vray povoir ou commission, jà soit ce que l'en eust exigé et levé plusieurs sommes d'argent (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 67). Et dit que de l'abbé ou gens familliers et serviteurs dudit lieu, afin de soy partir d'illec hastivement, il ot d'iceulx et exiga la somme de deux frans. Item, cedit temps samblablement, lui et les autres compaignons qui estoient illec logiez exigerent de plusieurs des habitans et gens dudit pays les sommes d'argent qui ensuivent (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 69). ...que audit prisonnier, qui n'est pas chief de guerre, le roy n'a aucune guerre formele ou deffiances precedans, mais par maniere de traïson veult prendre, exiger et lever en son royaume patis et raençons, comme desjà a fais depuis le temps d'icelles treves criées (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 207). ...et ordonne la Court que les dessusdiz puissent requerir, exiger et lever les debtes deues à la dicte execution et bailler quittance ensemble et conjoinctement (BAYE, I, 1400-1410, 40). ...moult des procureurs de ceans exigent de leurs maistres, soubz umbre de la Court et pour avancer les procès de leursdiz maistres, grans finances et argent (BAYE, I, 1400-1410, 62). ...Benedict pape dessusdict et ses officiers cesseront ou royaume et Dauphiné de exiger les premieres années des fruiz et emolumens des prelatures et autres benefices quelxcunques vacans (BAYE, I, 1400-1410, 172). Et finablement, ce jour, fu conclud par le Chancelier, presens les assistens, que on feroit restituer ce qui avoit esté paié et exigié de ladicte taille (FAUQ., I, 1417-1420, 335). ...la Court a defendu à ycellui prevost que, pour occasion du renouvellement dudit serement, il n'exige les chappons ou drois par lui maintenus desdis sergens (FAUQ., II, 1421-1430, 97). ...requerans yceulz sergens la provision de la Court sur ce qu'ilz disoient que ledit prevost vouloit, soubz umbre de ce qu'ilz ont renouvellé leurs seremens, exigier d'eulz certains drois ou chappons dont mencion est faicte cy dessus, ou registre du XIJe jour de fevrier derrain passé. (FAUQ., II, 1421-1430, 97). ...se ung juge lay se sent injurié en jugement, il peut exiger amende d'ung clerc (JUV. URS., Aud. illos, 1432, 30). Usure est ce que est prins ou exigé par aucun crediteur pour l'usaige de la pectune qu'il a prestée (Cout. instit. Anjou Maine B.-B., t.2, 1437, 216). Mais a delivrer l'omme, Dieu exigoit et demandoit qu'y vaincquist le deable et celui quy, par pechié, avoit offendu Dieu, par justice fit satisfacion a Dieu (CRAP., Cur Deus, De arrha B.H., c.1450-1460, 254). Mais se elle croit qu'il [son mari] vive et il ne retourne pas, que doibt elle faire ? Elle ne doibt exiger ne demander le deu a son [second] mary qu'elle a prins, mais a l'exigant elle le rendera. (Sacr. mar., c.1477-1481, 70).

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"Demander, réclamer qqc. (indûment)" : ...moult des procureurs de ceans exigent de leurs maistres, soubz umbre de la Court et pour avancer les procès de leursdiz maistres, grans finances et argent, en disant à leurs maistres que faut argent pour espices pour l'avancement de leurs procès, combien que ycelz procureurs retiennent souvant l'argent devers eulz sans le restituer, contre l'onneur de la Court et le serement qu'il ont fait et font ceans (BAYE, I, 1400-1410, 62). ...nouviaux tourmens pour finances exiger, tant de nobles que du povre peuple (JUV. URS., Aud. celi, 1435, 256). Fut en oultre ledit Cuer trouvé chargé par les dictes informacions d'avoir exigé et eu indeument plusieurs grandes sommes de deniers des marques des Genevoys, de Provence et de Catheloigne, et espécialement d'avoir accumulé l'ancienne marque des Genoys mise sus pour récompenser les dampnifiez en la perte de la Galée de Narbonne (Aff. Jacques Coeur M., 1453-1457, 9). ...si avoit levé Jacques Cuer et exigé sur ladicte marque des Genevoys la somme de 6.000 escuz d'or, soubz umbre de ce qu'il disoit que c'estoit pour distribuer entre les commissaires qui avoient vacqué à l'assiete de ladicte marque (Aff. Jacques Coeur M., 1453-1457, 10).

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Exiger sur qqn : ...des prevosts fermiers, qui ne demandent que a exiger sur le peuple. (JUV. URS., Verba, 1452, 368). ...pour les sommes extorquées, prinses et exigées indeument sur noz païs et subgiez (Aff. Jacques Coeur M., 1453-1457, 14). ...sans lever ou exiger aucune chose sur les habitans de ce païs icy (BUEIL, I, 1461-1466, 95).

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Empl. abs. : ...come nous, homes, somes bienfaicteurs et liberaux entre nous, ce n'est pas [afin] de exigier ne d'avoir grace ou amistié [...] maiz par le noble don de Nature, nous, homes, sommes habandonnés a liberalité et a largesce (PREMIERFAIT, Vraye amistié D., 1416, 351). Il en y eut ung qui en ung Conseil dit " Exigés et taillés hardiment, tout est vostre ", qui sont parolles de ung tirant non digne de estre entendues (JUV. URS., D. Tours, 1468, 443).

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Part. prés. en empl. subst. "Demandeur" : Mais se elle croit qu'il [son mari] vive et il ne retourne pas, que doibt elle faire ? Elle ne doibt exiger ne demander le deu a son [second] mary qu'elle a prins, mais a l'exigant elle le rendera. (Sacr. mar., c.1477-1481, 70).

B. -

[D'une chose] "Commander, imposer comme une nécessité, exiger" : Et certaine raison de la dispenssacion divine exigoit que aucuns biens fussent communs a toutes creatures pour la augmentacion de nostre salut et pour l'enseignement de nostre glorificacion, affin que, ainsi comment a nous disons nulle felicité parfaitte est en la vie des bestes, que nous n'y querissions nostre amour singuliere, ne es bestes ne en ce que leur est communs. (CRAP., Cur Deus, De arrha B.H., c.1450-1460, 269).