C.N.R.S.
 
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     ÉTRIER     
FEW XVII *streup-
ESTRIER, subst. masc.
[T-L : estrieu ; GD : estrief/estrier1 ; GDC : estrieu ; AND : estriu ; DÉCT : estrieu ; FEW XVII, 253 : *streup- ; TLF : VIII, 298b : étrier]

A. -

"Pièce en forme d'anneau qui pend de chaque côté de la selle pour maintenir le pied du cavalier, étrier" : Vas mettre la selle au coursier Et gars qu'en arçon n'en estrier Rien il ne faille. (Mir. marq. Gaudine, 1350, 157). Très-bien s'est aficiés ès estrirés [l. estriiés] noelés (God. Bouillon R.B., t.3, c.1356, 400). Tu as tous les jours de ta vie Heü quanque tu as volu : Se tu vosisses or molu Mengier, ou pierres precieuses, Ou avoir robes curieuses, Joiaus, deniers, chevaus, destriers, Dont d'or fin fussent les estriers, Tu l'eüsses sans contredit (MACH., C. ami, 1357, 66). Pour rapareillier et dorer les estriés d'une autre selle pour le Roy (Comptes argent. rois Fr. D.-A., I, 1359-1360, 264). Amenez selles et estriers, Roncins, courciers et bons destriers (MACH., P. Alex., p.1369, 53). Mais la contenance diray Dou roy, que ja n'en mentiray. Li roys seoit sus son destrier, Et tenoit le piet en l'estrier, Fort et ferme et seürement. (MACH., P. Alex., p.1369, 94). Haa, traitre, dist Remondin, tu ensuiz bien la fausse progeniee dont tu es yssus, mais ce ne te puet riens valoir. Lors prent l'estrié qui pendoit a l'arcon de la selle, liquelz avoit trois pointes bien acerees, chascune de sept poux de long, et au retourner que Olivier cuida faire, il le fery sur le bacinet, qui fu durs et bien trempez, et l'une des pointtes coula aval et entra entre la coupe du bacinet et la vosiere. (ARRAS, c.1392-1393, 62). Et retourne sur le chastellain, et le fiert de l'espee sur le bacinet si rudement, a ce que le bras fu fort et l'espee pesant, qu'il fu si estourdiz qu'il perdy les estriers ambedeux, et lui vola l'espee de la main. Et au passer le hurte de l'espaule telement qu'il vola du cheval a terre. (ARRAS, c.1392-1393, 72). Le destrier s'encline, qui ne se povoit plus soustenir. Et le roy Braidimons s'approuche du roy Uriien, et cil, qui sentoit que son cheval aloit par terre, laisse l'espee aler et embrace le roy Braidimont par le faulx du corps et le tire a terre du cheval mal gré qu'il en ait. Et au cheir il guerpy les estriers, et tira le roy Braidimont soubz lui. (ARRAS, c.1392-1393, 138). ...a cest coup il se fist tenir l'estrief par son paige, [et monta dessus] et luy mist la rene sur le col [à une mule] (C.N.N., c.1456-1467, 209). Montez, bardez sur genestz et destriers, Les mains aux resnes et les piedz aux estriers (LA VIGNE, V.N., p.1495, 144). ...aussy par devant deux estriefz dorez fort beaux, troussez à la selle, propres pour ledit grand Escuyer au cas qu'il luy eust esté besoing de monter à cheval et porter ladite dame en crouppe. (LA VIGNE, Sacre Anne Bret. S., 1505, 290).

 

-

Faux estrier. "Pièce volante fixée au pommeau de la selle, qui se boucle sous le bras du cheval (le cavalier peut les ôter et les remettre, sans déranger sa position)" (GAY I, 680b, s.v. étrier) : ...pour une estrivières pour les faux estriers pour l'un des pages (Comptes roi René A., t.2, 1451, 175). ...pour une housse de cuir et ung couessinez pour la hacquenée baiarde XX s., à lui pour une housse pour la hacquenée faulve, pour ce XX s., pour une paire de trois faulx estriefz pour trois paiges dudit seigneur XX s. (Comptes roi René A., t.2, 1453, 182).

 

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Estrier à la genete : ...deux paires d'estriers, les ungs faiz à la genète, et les autres pour la jouxte (Comptes roi René A., t.1, 1478, 389).

 

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Au fig. loc. verb. Avoir le pied en l'estrier. "Être engagé dans une entreprise" : Si aucun alloit à Romme ou en ambassade pour aucune certaine juste cause et expresse, et aucun autre luy voulsist lors faire demande, il ne seroit pas tenu à respondre, maxime puis qu'il auroit le pié en l'etreff. (Cout. instit. Anjou Maine B.-B., t.2, 1437, 429).

B. -

P. anal. "Pièce en forme d'étrier servant à entourer et soutenir"

 

1.

"Pièce de l'arbalète" : Vechy les parties des estofles (...) pour faire vint et chinc arbalestres (...) A Pierre Houset, pour vint et chinc clés, vint et chinc estriés, vint et chinc sommes et vint et chinc clous, tout de fer, pour tout cheu chinquante s. t. (Clos galées Rouen M.-C., t.1, 1367, 96).

 

2.

"Pièce d'une serrure" : A Johan Caumel, serrurier, pour (...) III crocs et un estrieu pour l'apentis de la chappelle (Comptes Archev. Rouen J., 1440, 218). A Guillaume Ridoualle, portier, pour ung estrieu et pour plusieurs clous a roes mis au bennel (Comptes Archev. Rouen J., 1440, 221).
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

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