C.N.R.S.
 
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     ÉTENDARD     
FEW XVII *standhard
ESTENDARD, subst. masc.
[T-L : estandart ; GD : estandart ; GDC : estendart ; AND : estandard1 ; DÉCT : estandart ; FEW XVII, 219b : *standhard ; TLF : VIII, 229b : étendard]

A. -

"Enseigne portant une devise ou une marque servant d'emblème et de signe de ralliement"

 

1.

[Domaine militaire] : Et fu li pennons messire Eustasse, qui estoit li estandars et li ralloiance des Englès, conquis et tous descirés. (FROISS., Chron. L., V, c.1375-1400, 172). Et misent encores, par grant avis, le pennon dou captal en un fort buisson espinerés, et ordonnèrent là autour soissante armeures de fier pour le garder et deffendre. Et le fisent par manière d'estandart pour yaus ralloiier, se par force d'armes il estoient espars. (FROISS., Chron. L., VI, c.1375-1400, 114). Il imaginèrent tantost l'ordenance dou captal et comment cil de son lés avoient mis et assis son pennon sus un buisson, et le gardoient aucun des leurs, car il en voloient faire leur estandart. (FROISS., Chron. L., VI, c.1375-1400, 116). Sitos comme il vei ces Navarois approcier, il se retrest sus dextre et fist desvoleper son pennon, et lever et mettre tout hault sus un buisson, par manière d'estandart, pour ralloiier leurs gens. (FROISS., Chron. L., VI, c.1375-1400, 131). Et mistrent ce qu'ilz avoient d'archiers et d'arbalestriers sur les deux heles de ce chemin et les gens d'armes tous de pié ens ou biau plain, et le moustier et l'attre à leur costé, ouquel le roy de Portingal se tenoit, et avoient là mis leur estandart et les banieres du roy. (FROISS., Chron. M., XII, c.1375-1400, 148). Et ot grant foison chevaliers, et escuiers, et gentilz hommes, le nombre de IJm. Vc. hommes d'armes et Vc. arbalestriers. Les vivres, l'artillerie, les harnoiz et les chevaulx furent chargiez es vaisseaux, et monterent les gens ens ou navire. La veissiez bannieres, pennons et estendars sur les vaisseaux au vent, et sonner trompetes et instrumens, et ces chevaux hennir et braidier, que c'estoit grant beauté a veoir. (ARRAS, c.1392-1393, 84). Et commanda que tout l'ost feust armez et en bataille, et le laissa a Guyon, son frere, et au maistre de Rodes. Lors fait aler avant l'estandart, et chevauche en bataille. Uriiens fu devant, le baston ou poing, et les tient ensemble si serrez que ly uns ne passe pas l'autre plain pousse. (ARRAS, c.1392-1393, 101). En ceste partie dit l'ystoire que tant vont Anthoine et le roy Regnault qu'ilz ont encontré les premieres routes, et demandent ou les IIIJ. freres sont. Et ceulx dient : Veez les la, soubz cel estendart party d'azur et d'argent. Et lors s'en vont celle part. (ARRAS, c.1392-1393, 281). En l'arriereguarde fut le comte Roulans, (...) La fut l'estandart et l'ensaigne des Frans (Galien D.B., c.1400-1500, 47). Audit Robin de La Saulsoye, pour vendue de toilles vermeilles taintes en garance par lui baillees et delivrees pour faire plusieurs des bannieres, estandars et penonceaulx de monseigneur (Comptes Etat bourg. M.F., t.1, 1419, 83). ...l'achat d'un estandart de bougueran noir pour la conduite de ses archiers qui estoient avec lui à Chaalons en Champaigne (Comptes Etat bourg. M.F., t.1, 1420, 439). Et apprès le trait viennent les banieres, panons et estandars (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 235). Et yssy hors de ladicte ville la pluspart du populaire d'icellui, chacun soubz son estendart ou banniere, qui faisoit moult beau veoir, car chacun y estoit en moult belle ordonnance et sans noise ne bruit, et estoient bien de LX à IIIIxx mille testes armées, dont il y en avoit bien XXXm tous habillez de harnois blans, jaques ou brigandines. (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 180). Item, aprés marcha la bataille ou le roy en personne estoit tryumphamment acoustré ; autour de luy estandars, banieres et guidons desploiez, armoyez et les nobles fleurdelis (LA VIGNE, V.N., p.1495, 283).

 

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Estre sous l'estendard de. "Servir sous les ordres de" : ...Pierre Perrot, escuier (...) estant en nostre service soubz l'estendart de nostre amé et féal, Regnaut, seigneur de Montongny, chevalier (Ch. VI, D., t.2, 1418, 193). Après y estoient tous les praticiens et officiers du Chastellet de Paris en bien belle et grosse compaignie. Et, avec les compaignies dessusdictes, estoient aussi tous ceulx estans soubz l'estandart et guidon de la ville de Paris, qui estoient moult grant nombre de gens à pié et à cheval. (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 195).

 

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En estendard. "En expédition" : Ung des fieux au soudan (...) Le mena à la table qui fu de l'autre part : Là où ly crestyen siront en estandart. (God. Bouillon R., t.2, c.1356, 301).

 

2.

MAR. : [Mandement à Thomas Fouques, garde du clos des galées de remettre] tous les autres bannieres et pennonceaux, estandars et gaillars de sarge des armes du roy que Jehan de l'Ospital vous a bailliés. (Clos galées Rouen M.-C., t.1, 1341, 160).

 

3.

[Domaine des métiers, des institutions] : Et pour ce qu'il fu question se ledit Chancellier leveroit ou porteroit estandart par la ville, a esté dit et advisié et conseillié que non. (BAYE, II, 1411-1417, 167). Et se trouverent LXVII bannieres des mestiers, sans les estendars et guidons de la court de Parlement, de la Chambre des comptes, du Tresor, des generaulx des Aides, des Monnoyes, du Chastellet et Hostel de la ville, soubz lesquelz il se trouva autant et plus de gens de guerre que soubz toutes lesdictes bannieres. (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 180).

B. -

P. ext. "Signe de ralliement" : ...le lundi landemain de la Penthecouste derrenière passée, après la première messe du matin, allèrent avec leurs menestriers et estandart qu'ilz font d'une serviette ou couvrechief, querir le may ainsi qu'il est de coustume (Doc. Poitou G., t.12, 1478, 226).

 

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P. métaph. "Celui qui parvient à rallier" : Compaignon pour deporter, Tous bons faiz porter, .. faire et enorter Et reconforter ; Estendart de seürté, à tel te puet on prouver, Sanz plus esprouver. (MACH., Les lays, 1377, 476). Vous estes les eschaquez pour France rennoyer Et le vray estandart pour France ralier Les espéez de foy pour la loy efforcer, Le blason de prouesce pour les François targer (Galien D.B., c.1400-1500, 35).
 

DMF 2020 - Synthèse Robert Martin

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