Empl. intrans. Région. (Picardie) "Devenir furieux, enrager" : "Per foid, dist il, pau fault que du sens n'arabie..." (Lion Bourges K.P.F., c.1350, 179). ...Dont estoit si dollant, pour poc que n'esraibie (Lion Bourges K.P.F., c.1350, 828). Quant Marsille l'oÿ a poy qu'il n'esrabie. (Renaut Mont. B.N. V., c.1350-1400, 912). Tant suy dolans qu'a pau que n'esrabie. (Chev. cygne P., c.1356, 25). Ardans appella Tronc en ceste maniere : "Et, dist il, vassaulx, ouvrés le porte ! - Simedieus, non feray, fait Tronc. - Euvre, de par le Diable, fait Perchevaux. - Se deviés esrabiier, se n'y enterés vous mie", fait Tronc. (Ysaÿe Triste G., p.1400, 172). La ot le roy Gorhanlt la chiere si marrie Qu'il estoit si dollant c'a peu qu'i n'esrabie (Huon Bordeaux B., c.1400-1450, 252). Quant Ogier entendy Charle chiere hardie, Tel vergongne a au cuer, a poi qu'il n'esrabie (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 614). On a brassé ung ort brouet Contre nous, de quoy j'esrabie (MOLINET, Myst. st Quentin C., c.1482, 331).

REM. Cf. T. Matsumura, R. Ling. rom. 62, 1998, 141, pour l'aspect régional.