A. -

"Consacré à la vie de l'âme, surnaturel" : ...fois ["foi"] si fait les choses espiritaules en aucune manière en nous estre par grasce et en après par gloire. (ARKEL, Art d'amour P., t.2, c.1350, 14). Et mesmement selon science Se doit purgier la conscience Des vices parmi les vertus, Dont chascuns doit estre vestus: C'est li cours isneaulx et parfais, Qui est aux jouvencelles fais Et aux vieillars qui la cheminent Et aux vierges que ja ne finent De courre pour la parvenir Par bonnes oeuvres maintenir, En laissant la vie mondaine Et la temptacion soubdaine Des mondaines mondanitez Et des soudaines vanitez De la char, du diable et du monde, Qui font l'ame passer par l'onde Des delis qui sont transitis Et des faulx biens vuis et fuitis, Ou par le corps est si plungée Qu'en la fin en est submergée, Quant le corps ort et corrumpable Avec li de ses maulx coupable Est charoingne morte et pourrie, Ouquel ele a esté nourrie, Et cheminer aux infernaulx, Pour pugnicion de ses maulx, Fault aler celle ame dolente: Mieulx vault le chemin et la sente De ce vergier esperitable. (DESCH., M.M., c.1385-1403, 239). Il ne tint qu'a vostre perisse [perece "paresse"], Dont il fault que l'ame perisse, Quant du bon chemin hors se boute Et qu'il ne tient la droicte route Et le sentier espiritable De la grant joie pardurable. (DESCH., M.M., c.1385-1403, 236). Creature pardurable, Sapience inestimable (...) Qui tout scet sans riens aprendre (...), Formas homme a toy semblable D'ame, vie esperitable, Conjointe a ung peu de cendre, Et veult que l'un l'autre engendre, Et y mis vertu d'entendre, Et vouloir pour a toy tendre, Et memoire pour s'estendre Au preterit remembrable. (CHART., L. Esp., c.1429-1430, 16).

B. -

[Épithète qui qualifie Dieu, Jésus ou la Vierge] : Royne, vierge esperitable, Tournez le nous a penitence Et nous destournez de grevance, S'il vous plaist, et de l'ennemy. (Mir. enf. diable, c.1339, 11). La beneiçon perdurable De Dieu, le pére esperitable, Vous soit donnée! (Mir. emp. Julien, 1351, 214). Glorieux Dieu esperitable, Qui n'as conmencement ne fin, Sire, je te pri de cuer fin Ta pais en sainte eglise envoies; (Mir. st Ign., 1366, 74).