C.N.R.S.
 
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     ESHIDER     
FEW XXII-1 o.i.
ESHIDER, verbe
[T-L : eshider ; GD : eshider ; DEAF, H494 hisde ; FEW XXII-1, 48a : o.i.]

Région. (Picardie)

I. -

Empl. pronom. "S'effrayer" : ...Dame Aye entra dedens, a Dieu se commanda ; Vit la forest ramee, durement s'eshida (Tristan Nant. S., c.1350, 147). ...Le temps fut sy tenebres que chascun s'eshida. (Tristan Nant. S., c.1350, 647). Au bon preudomme hermite Maugis se confessa, Mais l'ermite ot tel paour quant son non li nomma Que depuis qu'il fu nés si fort ne s'eshida (Renaut Mont. B.N. V., c.1350-1400, 439). Quant li portiers l'oÿ, sy s'en va eshidant (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 262).

II. -

Empl. trans. "Effrayer, épouvanter" : ...en l'eure songa Un songe miervilleus qui fourment l'eshida (Flor. Rome W., c.1330-1400, 248). Et toutes les viesprees, les Escos faisoient par coustume si grans feus, et tant, et si grant bruit de juper ["crier"] et de corner, que ce pooit estre une mervelle. Mais li Englois, qui congnoissent lor maniere, n'en font compte ; bien dient: " Ola ! les diables qui se resvellent, qui nous quident esfreer et eshider par lor juperie." (FROISS., Chron. D., p.1400, 145).

III. -

Part. passé en empl. adj. "Épouvanté" : [Gaufer qui vient de faire mourir la reine Rose, veut se débarrasser des complices qui pourraient le trahir, aussi trouve-t-il un stratagème pour les faire pendre] ...Si dist [Gaufer] c'on li avoit son trésor desrobé Et maint hanap d'argent et d'or fin esmeré ; Tant que chil de sa court en furent eshidé. (Baud. Sebourc B., t.2, c.1350, 316). ...Maiz le cueur Esclamonde en fut molt eshidés De paour qu'elle avoit qu'ilz ne fussent tüés (Flor. Octav. L., t.1, c.1356, 257). Encorrez meysmement sus le pont de le ville de Nazeré, fu li enchaux, li pestilensce et li mortalités trop grans et chil qui ne pooient entrer en le ville des Espagnolx saloient en le riviere, fust à cheval ou à piet, il n'avoient cure comment, tant estoient fort eshidé. (FROISS., Chron., [Amiens] D., t.3, c.1375-1400, 434). La ot grant encauch et maint honme reversé et bouté jus a terre, et ceoient a mons l'un sus l'autre, tant estoient il fort eshidé. (FROISS., Chron. D., p.1400, 690).

REM. Cf. T. Matsumura, R. Ling. rom., 62, 1998, 141, pour l'aspect régional.

V. aussi enhidé
 

DMF 2020 - Lexique complémentaire 2007 Pierre Cromer

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