C.N.R.S.
 
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     ESCLOT     
FEW XVII 141a *slag
ESCLO, subst. masc.
[T-L : esclo ; GD : esclot ; AND : esclot ; FEW XVII, 141a : *slag ; TLF : VIII, 120b : esclot]

A. -

"Sabot"

 

1.

"Sabot (du cheval, de l'âne...)" : ...metez .II. seons ["faisceau de crins qui sert à drainer une plaie, séton"] dés les esclos duqu'entre les ars et li seon courront. (Chir. chevaux P., c.1325-1350, 374).

 

2.

"Sabot, chaussure en bois"

 

Rem. Doc. 1457 (Giraut Germer se party du village de Fagiole et s'en tira avec ses esclops ou soulliers de bois) ds GD III, 408b ; même ex. ds DU CANGE I, 302b s.v. esclava. Doc. 1466 ds GD III, 408b. Cf. L. Sainéan, La Lang. de Rabelais, t.2, 1923,186-187et 449-450, pour l'aspect régional (Sud).

B. -

"Trace de sabots ; trace" : Nompourquant je sieui les routes Qu'a terre vi et les esclos Jusqu'a un huis qui estoit clos... (MACH., R. Fort., c.1341, 29). ...Je doubte trop la suite des esclos : Qui fuit toudis treuve bien qui le chace. (DESCH., Oeuvres Q., t.5, c.1370-1407, 106). Si sievi premierement li sires de Biaugeu les esclos des Englès moult radement, et avoit grant doubtance qu'il ne li escapaissent, car envis les euist laissiés sans combatre. (FROISS., Chron. L., IV, c.1375-1400, 117). Si regardèrent li signeur que de sievir les Navarois et les esclos qu'il faisoient, il ne pooient pourfiter (FROISS., Chron. L., V, c.1375-1400, 150). Et trouva les esclos de la Belle sans Villenie et se mist a chevaucher grant aleure, il et son papegaux (Chev. papegau H., c.1400-1500, 18). ...il avoit adonc fait ferrer son destrier De quatre fers nouveaulx ce de devant derrier ; Par quoy quant il orroit la perte retraicter, Qu'il s'en povoit aler, (...) Sans trouver les esclos a Riche son coursier (Galien D.B., c.1400-1500, 65). Et ainsy courut Estonné la trace sievant trois lieues anglesches, mais adont perdy il les escloz des chevaulx (Percef. I, T., c.1450 [c.1340], 378). Le messagier s'en party, sy ala aprés Gerart chevaulchant au plus tost qu'il peult. Telle diligence fist que il trouva les esclos de son cheval. Il se mist sus et les siewy jusques a une grande forest, ou il les perdy pour l'erbe quy estoit moult grande. (Gérard de Nevers L., c.1451-1464, 95). ...Pour les esclos qui en pevent issir Voyez ce jonc où l'on fait maint souppir ["Regardez cette prison (...) en quête des empreintes qui peuvent en sortir"] (VILLON, Ball. jarg. T., c.1455-1460, 343). [Cf. C. Esnault, Romania 72, 1951, 299-300]

 

-

À esclots. "À la trace, à la piste"

 

Rem. FROISS. (éd. Scheler, Or quiert Juno son pastourel Tout a esclos) ds GD III, 408c.

 

-

Se mettre es esclots. "Suivre les traces" : Lors regarde entour soy et voit l'erbe marchie en maniere de chemin. Adont il marcha avant et voit que c'estoit de chevaulx ; atant il se mist es escloz, car bien dist qu'il ne finera de chevauchier, sy avra triuvé ceulx qui ont marchié par illecq. (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 663).

 

.

Suivre/ensuivre les esclots : Amis, encor bien dire l'os Qu'onques Tristans ne Lancelos, Paris, Guenevre, Yseult n'Heleinne N'ensuïrent si le pourpos De loyauté et les esclos Comme je fais, n'à tant de peinne. (MACH., Les lays, 1377, 358). Sy sieuvy les escloz de la dame tant qu'il fut noire nuit (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 904).

 

-

Tenir les esclots de + inf. "Continuer de" : Or parlons dou bleu chevalier, Qui estoit en sa chambre enclos Et avoit tenu les esclos De dormir une grant espasse (FROISS., Méliad. L., t.2, 1373-1388, 48).

 

-

"Pas" : Quant la damme entendit si crueux entremos, Mie n'en fait semblant, mains trestous ses exclos Ly tremblent de paour et ly croissent les os (JEAN D'OUTREM., Geste Liège B.B., t.2, a.1400, 623).

 

-

Entrer dans les esclos de qqn : Si entra li rois ou droit esclos des Englès et des Navarois, et dist que jamais ne retourneroit à Paris, si les aroit combatus, se il l'osoient attendre. (FROISS., Chron. L., IV, c.1375-1400, 188). Adonc s'armèrent toutes manières de gens et montèrent as chevaus, qui cheval avoient ; et entrèrent ens ès esclos des Navarois qui s'en aloient le grant trot. (FROISS., Chron. L., V, c.1375-1400, 146).
 

DMF 2020 - MAJ 2020 Robert Martin

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