I. -

Empl. intrans. ou pronom.

A. -

[D'un serpent] "Glisser, se déplacer"

-

P. anal. : Car tantost celluy très grant et fier en samblant serpent (...) se prist tantost aler et esciper par les plus nobles parties de la cité (LA SALE, Sale D., 1451, 54).

B. -

[D'un coup, d'une arme] "Glisser, dévier" : ...Car li fers de la lance outre les ais passa Plus d'une aune et demie ; le corps pas ne trouva, Car droit au lés senestre li lance s'esquipa. S'ou corps l'éust ataint, il n'en rescapast jà. (Baud. Sebourc B., t.2, c.1350, 356). Ly cos ala widier ensy qu'en escippant ; Nonpourcant l'ala il de son destrier boutant. (Hugues Capet L., c.1358, 135). Tout dou premier cop, Nicollas Cliffort consieuwi de son glave Jehan Boucinel en le poitrine d'achier amont : li fiers de glave coulla oultre à l'autre lés et ne se prist point à le plate d'achier, mais escippa amont en coullant tout oultre le camail qui estoit de bonnes mailles. (FROISS., Chron. R., X, c.1375-1400, 48). Or est Tiebaux ociz et a se fin alez, Et quant Savin le voit, s'en est moult aïrez. Et Ernaulx li cuvers en est avant passez, Si a ferut Ricart, li coz est esquipés Sur le col du destrier, tout outre fu copez (Jourd. Blaye alex. M., a.1455, 778).

Rem. Doc. 1469 (le suppliant getta un baston après les porceaulx...en telle maniere que en glissant ou Esquippant oultre, ledit baston ala cheoir sur le chief d'une jeune fille) ds DU CANGE III, 313b, s.v. esquipare

II. -

Empl. trans. "Projeter, verser, éclabousser"

Rem. Doc. 1424 (le suppliant ne scet la cause pourquoy icellui Jehan lui esquippa l'ordure du ruissel de la rue encontre lui) ds GD III, 559a ; même ex. ds DU CANGE III, 313b, s.v. esquipare. Cf. aussi GD III, 406a, s.v. esclicier³.