A. -

"Sans état ni siège fixe" : ...choses moistes sont choses erratiques et de legier mouvables (EVR. CONTY, Probl. Aristote, 1380, XXVI, 2, 202 r°).

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ASTR. [Dans le système géocentrique]

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[Des sphères planétaires ( p. oppos. à la sphère des étoiles fixes)] "Qui présente des mouvements perceptibles, errant" : Et en chascune des greigneurs [sphéres] Estoit mis[e] une des meneurs, Et en chascune d'icelles Mise vi a grans merveilles Une des .VII. autentiques, Appellees erratiques (GUILL. DIGULL., Pèler. âme S., c.1355-1358, 289). Les sphères erratiques Qui faisoient mains mouvemens Par pluseurs divers tournemens Que es epicicles faisoient Et quë ainsi leur donnoient Les epicicles tournians Sens cesser mëus et mouvans, Diversifians si leur tours Que ne pourroit savoir leur cours Nul astronomian [var. astrenomien] mondain (GUILL. DIGULL., Pèler. âme S., c.1355-1358, 289).

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Estoile/planete erratique. "Chacune des planètes, en raison de son mouvement apparent, errant" : ...finablement la pointe de la dicte aguille, ainsi touchie, comme dit est, a son droit regart a l'estoille fixe et non erratique qui est appellee l'estoille tremontane, par laquelle estoille tous les maronniers cognoissent leur chemin. (MÉZIÈRES, Vertu sacr. mar. W., c.1384-1389, 316). ASTRONOMIE est une science de la congnoissance des estoilles et des sept planettes erratiques et principales, c'est assavoir : Mars, Mercurius, Venus, Saturnus, Jupiter, Sol et Luna (DESCH., Art dictier R., 1392, 268). Et c'est a la difference des planettes, qui sont appellees des anciens estoilles erratiques pour ce qu'elles se meuvent de plusieurs mouvemens composez et divers. (EVR. CONTY, Harm. sphères H.P.-H., c.1400, 11). C'est ung cas supernaturel De ceste luyseur si soubdainne, Mais voyons la spere certainne Obvïant a incertitude, Car la longueur et latitude De ceste haulte obstencion Pourroit grever sa mencion Par quelque planette erraticque. (Myst. Pass. Troyes B., a.1482, 245). SATURNE. Au commandement du Soleil Fault obeir, barons celiques, Et de ma part acomplir vueil Les commandemens deificques. Nous, les planettes erraticques, De par le Soleil commis sommes Pour trouver façons et praticques De intopicquer le plus des hommes. (Cene dieux, c.1492, 129).

Rem. Ex. d'a.fr. et GUILL. ORESME, Quadrip., c.1360, ds GDC IX, 501c. FEW : «(étoile) erratique "(astre) irrégulier, comète"». Forme (erratis = erratics) : GUILL. DIGULL., Livre pèler. vie hum. E.M., 1355, 626 (les planectes erratis).

B. -

MÉD. Fievres erratiques. "Fièvres intermittentes, irrégulières" : Et lors vient en place, l'espee ou poing, une fievre erratique et fiert grant caup sans maneeier. Pour ce qu'elle scet bien qu'elle ne puet pas longuement demourer, elle va et vient et souvent visete la dame malcontente et se elle le treuve a descouvert et mal purgie, elle li fait avoir dolour et male vie. Or est passee la fimere et fievre erratique. (MÉZIÈRES, Vertu sacr. mar. W., c.1384-1389, 240). Item fievre erratique est causee de plusieurs humeurs putrifies en divers lieux et adustes (GORDON, Prat., c.1450-1500, I, 8).

C. -

Au fig.

1.

[D'une pers.] "Qui va au hasard" : Povres amans et garces erraticques Y vont souvent visiter celle feste, Offrant au saint pour guarir de la teste. (SAINT-GELAIS, Séj. honn. D., c.1490-1495, 223).

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"Instable" : ...Et pareillement [se trompe], par saint Pierre, Qui cuide en femme lunatique Bon fondemant de vertus querre, Car trop fresle est et erratique. (MARTIN LE FRANC, Champion dames I-II, P., 1440-1442, 165).

2.

[D'une chose] "Hasardeux" : Tous ceulx (...) Qui ont voulu suyvre la queste, Par victorïeuse conqueste, De gloire et louange auctentique, Ont suyvy la voye erratique Du cartier ["de la contrée"] et de ce paÿs. (SAINT-GELAIS, Séj. honn. D., c.1490-1495, 147).

Rem. Ignorance erraticque ds GDC IX, 501c, non retrouvé ds l'éd. D. de MARTIN LE FRANC, Champion dames, 1440-1442.

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"Erroné" : ...Des biens de Dieu ne fist vendicion, Mais reprenoit l'eresie erratique Des Arriens. (DESCH., Oeuvres Q., t.5, c.1370-1407, 190).

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"Qui n'a pas d'assise stable, passager" : Ce monde est vain, decourant, erratique ; Tuit y mourront, et li fol et li sage. (DESCH., Oeuvres Q., t.3, c.1370-1407, 181).