"Piquer, déchirer avec des épines" : Ainciez s'aucune paine y a, Li tout seul [le corps], non pas toi, l'ara. Il en sera esroncinez, Espinez et ensanglantez. (GUILL. DIGULL., Pèler. vie hum. S., c.1330-1331, 212). Par montaingnes et par valées, Chantent tuit, les gueules baées, Si font maint son et maint hoquet ; Car quant il voient le bosquet Vert et flouri et l'aube espine, Qui leur gorgette pas n'espine, Quant il en mengüent la greinne, Chascuns de bien chanter se peinne. (MACH., D. Lyon, 1342, 160). ...Et estoie sous un buisson Que nous appellons aube espine, Qui devant et puis l'aube espine. Mais la flour est de tel noblece Que la pointure petit blece. (FROISS., Espin. amour. F., c.1369, 59). Spino (...) : espiner, poindre, clorre (Aalma R., c.1380, 390).

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[Dans un cont. métaph.] : Mes fol n'est pas endoctrine Nec acquiescit doctrine. Devant qu'il est du tout mine Et grandi datus ruine, Tous jours se tient pour espine In adventu discipline. (GUILL. DIGULL., Pèler. âme S., c.1355-1358, 60). Car une amoureuse espine Espine mon coer adont (FROISS., Ball. B., c.1362-1377, 36). Einsi de l'amoureuse espine Mon cuer espine... (MACH., Les lays, 1377, 292). Jusquez a quant seras tu miserable, fuitif par l'orrible desert, par la forest tenebreuse, sterile, seche et hideuse des vanités mundaines et des espinans cures terriennes ? (GERS., Trois prières O., c.1400, 33).

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Empl. pronom. S'espiner. "Se blesser par épines" : Cilz qui passe parmy buissons S'espinera tout environ, Sy ne s'en va legierement. (DUPIN, Mélanc. L., c.1324-1340, 196). Notez de celuy qui fut roy pour ce que premier il vit le soleil en la haultesse de la maison, en tournant le dos contre Orient. Notez de celuy qui se espinoit pour mordre l'ombre des pommes. (GERS., Trin., 1402, 169).