I. -

Empl. trans. "Prendre au piège (au propre ou au fig.)" : ...Il a yeulx et si ne voit goute, Oreilles et ne scet oÿr, Du sens qu'il a ne scet joÿr ; Il semble le cocq entrappé Qui es estouppes s'est bouté (Renart contref. R.L., t.2, 1328-1342, 146). Quant mort li ot la bouche close, Qui haulx et bas touz nous entrape, Un qui ot non Johan fu pape (Tomb. Chartr. Dix-huit contes K., c.1337-1339, 254). ...Négligence avec Niceté, Nonchaloir avec Cuer-failly Vont après ; moult est mal bailli Cellui qu'ils pevent entraper Et dessoubs leur trappe atrapper. (JACQUES BRUYANT, Voie pauvreté richesse P., 1342, 12). Or pensay pour mon reconfort Que j'avoie bien aussi fort Autre fois esté entrapez [var. entrepris, atrapes], Dont j'estoie bien eschapez. (MACH., D. Aler., a.1349, 384). Prince, homme n'est, ne si foul ne si saige, Se femme prant, qu'elle ne l'assouaige, Et qui ne soit par son fait entrapé, Ne qui sceust respondre a son langaige. (DESCH., Oeuvres Q., t.5, c.1370-1407, 19). Je pers mon temps et ma peine est perie, Tres bien le sçay, et si sui si chetis Que ne me puis oster de la folie Où mes fols cuers m'a entrapé et mis, Car Faus Samblans s'est couvers et tapis En dous regart et en plaisant viaire, Et si n'en puis moy ne mon cuer retraire. (MACH., L. dames, 1377, 188).

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"Retenir comme dans un piège" : "Lasse, fait elle, mar fuz nee, De tel mary suis entrapee Qui n'est ne beaul ne bon ne saige. Que ne fuis je a tel donnee Qui mëist toute sa pensee En moy servir de bon coraige...!" (DUPIN, Mélanc. L., c.1324-1340, 151).

II. -

Empl. pronom.

A. -

"S'accrocher, s'agripper" (?) : Ung chascun face son debvoir, Et gardez qu'ilz [les prisonniers] ne vous eschappent Aucunement et ne s'entrappent A chose ou tenir se peussent. (Myst. st Adr. P., c.1450-1485, 86).

B. -

"Se prendre au piège" : Mais le buisson ou se frappa [le cerf] Fut des chiens enclos sans arrest, Et en courant prez s'entrappa Par les ronsses en la forest. (TAILLEV., Deb. cuer ueil D., c.1444, 199).