A. -

Ennoblir qqn/qqc. "Accroître l'éclat de qqn ou qqc."

1.

Ennoblir qqc. (de qqc.). "Embellir, parer, accroître l'éclat de qqc." : ...L'estoile, quant luit nete et clere, Ennoblist tout l'air (ACART, Prise am. H., 1332, 24). La panthère est de couleurs ennoblie, Qu'il n'est couleur c'on puist nommer par non (...) De quoy ne soit par tout le corps tachée. (Mir. st Ign., 1366, 116). ...j'amoye le mortel vestement ennobly et decoré de vertu (ROBERTET, Oeuvres Z., c.1450-1500, 162). ...Angleterre (...) est une region plaine de richesses, remplye de tous biens et ennoblie de cités, de chasteaulx et de villes plus nulles autres terres (MIÉLOT, Mir. N.D. L., 1456, 95). Encor martire soubtendras Pour plus ennoblir ta couronne. (Myst. st Laur. S.W., 1499, 236).

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Ennoblir qqn de qqc. "Parer qqn de qqn" : ...il te ennoblit quant a l'esteriorité et par dehors des cinq sens de nature (CRAP., Cur Deus, De arrha B.H., c.1450-1460, 274). Je luy donnay entendement haultain, Engin subtil, parler doulx et humain, Apprehensive et memoire tenable, Corps sobre et nect, travaillant soir et main Pour mettre en oeuvre laborieuse main Dont sa vertu estoit communiquable, Regard courtois, propoz ferme et estable, Cueur magnanime, franc et amoderé, Dont ennobly estoit et decoré (ROBERTET, Oeuvres Z., c.1450-1500, 169). L'ung est seigneur du franc gosier, Cappitaine de mal empoint, Ennobly de verges d'osier, Et n'ont pas vaillant ung pourpoint (Gaut. Mart. A., c.1480-1500, 179).

2.

Ennoblir qqn/qqc. "Rendre qqn ou qqc. plus digne, accroître l'éclat de qqn ou de qqc." : Et aprés il ont, par destructions et mortifications de vices, eslevee et ennoblie leur vie comme un arc victorien consacré a leur posterité et a leurs successeurs par titres de magnificence de vertus, annonçans et loans Dieu en touz, par vraie confession disans : ... (FOUL., Policrat., IV, 1372, 64). Mais au jour d'ui touz sont feruz d'une seule coustume, c'est de garnir et ennoblir leurs filz, quelconques il soient, et leur aquerir plus richesces et honneurs que vertus et bonnes meurs. (FOUL., Policrat., IV, 1372, 78). Par vertus l'homme est ennobly (MESCHIN., Lun. princes M.-G., c.1461-1465, 51). Les armes ennoblissent l'omme quel qu'il soit (BUEIL, II, 1461-1466, 81).

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"Rendre qqn célèbre" : Je demande qui est celuy qui savroit les fais de Alixandre et de Cesar et des empereurs (...) se les cleres doctrines des escrips ne les ennobilisoient. (FOUL., Policrat. B., I, 1372, 94).

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Empl. intrans. "Se rendre plus digne, accroître son éclat" : La cause pour quoy n'appartiengne, Dit que les vertus ne les vices Des parens, soient sage ou nices, Si ne font mie a imposer Aux enfans, fors tant comme user Et ensuivir leurs meurs ilz veulent, D'autre chose ennoblir ne peulent (CHR. PIZ., Chem. estude P., 1402-1403, 178).

B. -

Ennoblir qqn. "Anoblir qqn" : A tous ceulz qui verront ces presentes lettres, Pierre de Langres, Estienne le Barrois, clers, et Thomas la Chievre, conseillers du roy nostre sire et commissaires d'icelui seigneur deputez pour les finances des acquez nouveaux fais tant par les gens d'eglise comme personnes non nobles ou naguaires ennobliz en la prevosté de Paris, visconté et ou ressort, salut (Chartes Abb. St-Magl. T.F., t.3, 1344, 129). Et entra ung varlet de chevaulx le premier dedans la ville, dont il fut fait grant feste et fut dit de prime face que le duc Baudouyn le devoit ennoblir et faire chevalier et lui donner grans rentes (BUEIL, II, 1461-1466, 112). Mais ung homme qui est noble de lignée ou ennobly du Roy pour sa vaillance, peut estre fait chevalier de la main d'ung simple chevalier (BUEIL, II, 1461-1466, 113).

Rem. Doc.1456 ds TLF.