C.N.R.S.
 
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ENIVRER
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23 exemples
 1 Et tel incontinent foible est semblable a celui qui est legier a enyvrer et qui est yvre de peu de vin et de moins que pluseurs autres ne seroient. (ORESME, E.A., c.1370, 392).
 2 Et j'entens ces ryeugles aussi quant aux personnes qui sont causes de la gloutonnie d'autruy, comme sont ceulx qui les enyvrent a escient et a male fin, pour les tromper, ou scavoir leur secret (GERS., Gourm. II, G., 1402, 803).
 3 Chascunne à el[le] mult s'encline [à la reine Orgueil], Bien saules c'ades puisent viu(e)re, Por l'Anemis, qui les enyure, Car ne seuent coment leur est. (Sept péchés C., c.1300-1350 [p.1478], 220).
 4 Et dit Seneques, en un livre, "Qu'avarice les gens enyvre..." (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 72).
 5 A Venus en ferai la plainte, Qui scet que ma coulour est tainte Et que j'ai plouré larme mainte Par son desroi, Car elle m'a par sa contrainte Enyvré d'amour et ençainte : Si devroit oÿr ma complainte En bonne foy. (MACH., Voir, 1364, 528).
 6 Car c'est raison, que jamais bien n'avrai Se par vous n'est, pour ce que trop navrai Et a martire et a dolour livrai Moi et mon cuer, quant premiers l'enyvrai De vostre amour... (MACH., Voir, 1364, 546).
 7 Mais Dieus, li peres, qui savoit Quel volenté l'enfant avoit De li servir, le delivra ; Car le roy son pere enivra D'une douce larme piteuse, Paternelle et amoureuse. (MACH., P. Alex., p.1369, 18).
 8 ...et est quant lame arrousee et refectionnee de la consolacion et aussi comme enyuree de la suauite des choses diuines quelle gouste ou a gouste dedens soy par la grant leesse desperit elle se oublie du tout et ne luy souuient quelle est, ne quelle a este. (CIB., p.1451, 191).
 9 Et se nous nous rendons dignes de lamour de nostreseigneur en si grant degre, il nous enlumineroit par auenture nos intelligences de si grant clarte et enyureroit et embraseroit le désir de nos cueurs sur nous de la suauite et grant doulceur de sa bonte (CIB., p.1451, 191).
 10 Comme celuy qui s'enyvre de sa volenté et scet bien que il se fait mal, et quant au corps et quant a l'ame. (ORESME, E.A.C., c.1370, 311).
 11 O Goubellet, tu m'as la mort donnee ; Tant t'ay aimé que m'en suis enyvree. (Pass. Auv., 1477, 178).
 12 JUPITER. Ennyvrons nous de cest infame Venin mortel et pestifere, Affin de tout le monde infere Sans espargner seigneur ne dame. (Cene dieux, c.1492, 126).
 13 ...jadis ceulx qui devoient estre consacréz faisoient par devant abstinence singulierement de toutes choses qui pouoient enyvrer (LEGRAND, Bonnes meurs B., 1410, 324).
 14 Doncques, mon filz, devostement Servez Dieu tant que vous vivrez (...). De s'amour fort vous enyvrez Par digne contemplacion Et soyez seur que vous aurez A la parfin salvacion. (LA VIGNE, S.M., 1496, 492).
 15 Pour ce maudi les yeus dont je vous vi, L'eure, le jour et le tres cointe atour, Et la biauté qui ont mon cuer ravi, Et le plaisir enyvré de folour, Le dous regart qui me mist en errour, Et loyauté qui sueffre et a souffert Qu'en lieu de bleu, dame, vous vestez vert. (MACH., L. dames, 1377, 219).
 16 Et disoit qu'elles [les armonies remisses] ne sunt pas bonnes a discipline et les provoit ou disoit estre aussi comme inebriatives ou enivrantes. (ORESME, Pol. Arist. M., c.1372-1374, 358).
 17 Et s'estoient gens de vilages, Norris de lais et de frommages, De chos, de feves, de naviaus ; N'avoient pas tous leur aviaus ; De vin estoient si delivre Que po en y a qui s'enyvre, Eins buvoient de la fonteinne Et dou puis jusqu'a pense pleinne. (MACH., D. Lyon, 1342, 213).
 18 ...presque toutes les nuiz il s'enyvroit, jouoit aux dez, et couchoit avecques femmes dissolues. (Doc. 1408. In : MONSTRELET, Chron. D.-A., t.1 c.1425-1440, 230).
 19 De ceste pouldre y mettez Tant qu'enyvrer le verrez (Sav. Calb. T., c.1475-1500, 156).
 20 ...Il ne fault sinon qu'on la plonge [l'éponge] En ysope amere et fort fiel En lieu de douceur ou de miel, Et sur ung rouseau droit et long Luy mectre a la bouche et adonc Il n'aura garde d'enyvrer. (MICHEL, Myst. Pass. J., 1486, 416).
 21 Pour debat de meschans gens enivrés en foires et en marchiés, et pour pillage de biestail triewes ne se rompoient mies. (FROISS., Chron. R., VIII, c.1375-1400, 121).
 22 ...dont furent incontinent tous enyvrez et endormis, et cheoient parmy les champs comme mors. (LA SALE, Salade, c.1442-1444, 52).
 23 Affin que soyes enyvré, Boy de ce vin ton plain talant ! (Pass. Auv., 1477, 207).
DMF 2020Robert Martin
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