"Exhortation, instigation, suggestion, conseil (en bonne ou mauvaise part)" (synon. enhort, enhortation) : ...la seconde [chose] si estoit pur moustrer apertement a toutz gientz la malveisté q'est en moy, de qoi jeo me confesse a Dieux et a tout le monde ; la tierce si estoit un fort enortement moelt diligent d'ascuns de mes bons amys (HENRI LANC., Seyntz medicines A., 1354, 240). ...[elle] sanz deliberacion, consultacion ou ennortement d'aucune personne, print sondit filz, li fist fere et mettre sur sa manche, et en escript, le rolet dont plus à plain est faite mencion (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 128). Le dit livre est parti en trois parties : la premiere partie à l'ennortement de continuacion de paix à mondit seigneur de Guienne sus la vertu de prudence (CHR. PIZ., Paix W., 1412-1413, 57). O excellente Trinité, Deïté En unyté, Singuliere divinité, Je te remercye humblement Quant par toy j'ay present dompté (...) Le faulx deable qui m'a tempté Ung petit trop couvertement (...). Mais, par ton bon enortement, Vray[e]ment, Promptement J'ay congneu sa grant faulceté. (LA VIGNE, S.M., 1496, 483).

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À/par l'enhortement de : .Nous sommes chy venut par vo enortement, Chy nous devés moustrer chemin premièrement (God. Bouillon R., t.2, c.1356, 133). Cy conmence un miracle de Nostre Dame d'un chanoinne qui par l'ennortement de ses amis se maria (Mir. chan., c.1361, 137). Mére, par vostre enortement M'avez tant dit et envay Qu'il fault que je l'aie hay Et menée jusqu'a la mort. (Mir. roy Thierry, c.1374, 283). ...si tost qu'il ot prins ledit coffre, il se ala bouter en franchise en une autre eglise d'icelle ville, et en laquele, si tost comme il y fu, il trouva un prestre, par l'ennortement duquel, et de son conseil, il rendi ledit coffre (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 218). ...les quelles personnes, par l'ennortement et introduction d'iceulx freres aient deposé contre verité et aussi contre les diz Crespin, Cresson et Herbert, au proffit des diz freres, combien que le dit exposant deist aux diz tesmoings à la dicte production qu'ilz ne deposassent ou deissent fors que la verité, par devant le dit commissaire. (Doc. Poitou G., t.6, 1392, 86). Comment Remond vit Melusigne baignier, par l'enhortement de son frere le conte de Forests, et lui failly du convenant qu'il lui avoit prommis. (ARRAS, c.1392-1393, 242). En aprés saint Pol quant il s'enfuyt par les murs d'une cité, ce fut par le conseil et enhortement de ses freres (GERS., P. Paul, a.1394, 500). ...et en ce disant, estant à genolz, requist au roy Loys et à monseigneur de Berry conseil et aide, affermant qu'il avoit fait faire ce maléfice par l'ennortement du dyable. Et certainement il disoit vérité, car ce tant seulement fist il par esmouvement d'envie et de convoitise. (Doc. 1408. In : MONSTRELET, Chron. D.-A., t.1 c.1425-1440, 309). Dit oultre que le roy Phelippe de Valois volt faire à l'ennortement d'aucuns une pareille constitucion (FAUQ., III, 1431-1435, 104). Sy firent au roy priere qui leur donnast congié de faire nouvelle cité au meismes lieu ou ilz avoient estez exposez de morir, et selon que dit Vallerius : que se fust par l'ennortement de Faustulus ; laquelle requeste a très grant poine Numitor consenty. (LA SALE, Sale D., 1451, 174). ...par l'instigacion et enortement de ses dictes compaignes [Une femme a pris un moine comme amant] (C.N.N., c.1456-1467, 375). Mais, enfin, on trouva que ce n'estoit que tout abus et qu'elle estoit une meschante fole et faisoit lesdictes folies et dyableries par l'ennortement, conduite et moien d'aucuns des officiers de l'evesque dudit lieu du Mans, qui la maintenoient et en faisoient tout ce que bon leur sembloit, et qui ausdictes folies faire l'avoient ainsi duite. (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 13).

Rem. Même mot ds l'ex. suiv. (?) : Chascun li en dyrat le voir, Et tout par mon enhaultement [l. enhaurtement, enhortement] (Sept péchés C., c.1300-1350 [p.1478], 206).

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Par le faux enhortement de : Et quant Remond la voit [Mélusine], si fu moult doulent. Hay, dist il, m'amour, or vous ay je trahie par le faulx enortement de mon frere, et me sui parjurez envers vous. (ARRAS, c.1392-1393, 242).