I. -

"Fait d'illuminer, lumiere intense, rayonnement" : En tel guise le souleil luist Que de lui point ne se partist Sa clarte n'enluminement. (GUILL. DIGULL., Pèler. âme S., c.1355-1358, 353). Pour ce n'est pas conjonction Que point il ait dë union Entr'euz [entre le soleil et la lune], se n'est tant seulement Le commun enluminement Que fait le soulel celle part Où a la lune à li regart. (GUILL. DIGULL., Pèler. J.-C. S., 1358, 99). O ! dames de souveraine dignité, lueurs des cieulx et enluminement de la terre, fontaines de paradis et la joye des beneurés, dont est venue a vostre haultesce telle humilité que daigné avez dessendre de vos pontifficaux sieges et resplandissans trosnes pour venir ou tabernacle troublé et obscur de la simple et ingnorent estudiente (CHR. PIZ., Cité dames C., c.1404-1407, 638).

-

Au fig. [Sens religieux] "Lumière, clarté, illumination (donnée par Dieu ou un être céleste pour aider l'âme)" : Dieux, qui es pardurablement, Donne moy enluminement De bien parfenir ma pensee (DUPIN, Mélanc. L., c.1324-1340, 43). Moy enlumine, chiere dame, Que estre sauvee puist m'ame, Quar sans ton enluminement Faire ne puis mon sauvement. (Best. lap. Rosarius S., c.1330, 92). ...le trespas de Jhesu Crist, la lance de Longin et son enluminement, l'effusion du sang et de l'eau (MIÉLOT, Spec. hum. salv. L.P., 1448, 148).

II. -

"Action de décorer, d'enluminer un manuscrit" : ...il affirme en sa conscience auoir continuellement esté occupé ou service de MdS, touchant l'enluminement de ces dits liures (Comptes Lille L., t.1, 1454-1455, 437).

Rem. FEW IV, 560b, s.v. illuminare n'atteste ce sens qu'au XIX^e s.