A. -

Endenter qqc.

1.

"Pourvoir de dents (ici une scie)" : Mon fer limoit et endentoit. Scie en a fait, tu le vois bien. Ses dens sont grans com dens de chien. (GUILL. DIGULL., Pèler. vie hum. S., c.1330-1331, 277).

Rem. Doc.1360 (un autre grant dragouer, dont la bordeure est endantee, "dentelée") ds GD III, 129c. Trad. de Gilles Colonne, Gouvernement des Princes, 1444 (ms. déb. XVIe s.), ds GD IX, 456c (ung fer croichu endenté de fortes dens et agues).

2.

Endenter qqc. en qqc. "Emboîter qqc. dans qqc." : L'autre cause est car la superfice concave de l'element du feu, qui est meue mout plus isnelement que l'aer, n'est pas perfectement sperique ne souverainnement polie, mais est aspre et aussi comme endentee en la superfice convexe de l'aer. (ORESME, C.M., c.1377, 442).

3.

Endenter (une chose abstr.) "Fixer, déterminer (dans un document dit endenture)" : En tesmoignance des queles choses les ditz Rois Edouard III et Alphonse de Castille et de León ont a cestes alliances endentéz entrechangeablement mys lour sealx (Lettres agn. L., p.1412, 197).

-

Empl. abs. "Faire une convention" : ...nostre dit cousin s'est chargié de finer et de endenter avec aucuns cappitaines par lui advisez aux gaiges acoustumez (Chron. Mt-St-Mich. L., t.1, Pièces div., 1427, 254).

B. -

Endenter qqn. "Faire pencher la tête de qqn en avant" : ...Le Tors ne feroit cop d'espee sur chevalier qu'il ne l'endentast ou fist cheoir de cheval. (Percef. I, T., c.1450 [c.1340], 176). Lors en fiert l'un sur l'escu ung sy grant coup qu'il l'endenta sur le col de son cheval (Percef. I, R., t.2, c.1450 [c.1340], 629). ...ilz ne fieroient chevalier de l'espee qu'ilz ne le feissent endenter sur la selle devant. (Percef. I, R., t.2, c.1450 [c.1340], 733).

V. aussi endenté