Empl. trans.

A. -

Enconvenancer qqc.

1.

[D'une pers.] "Promettre qqc. (par un accord, une convention...), s'engager à qqc."

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Enconvenancer qqc. (à qqn) : Car ainsi l'enconvenançay A Floires mon seigneur le roy Qu'un en menroye avecques moy (Mir. Berthe, c.1373, 211). Alez, je vous enconvenant. A vous iray. (Mir. roy Thierry, c.1374, 321). Et commanda la forteresse a un chevalier du pays qui moult estoit vaillant homme et preudhoms. Et lui commanda sur sa vie de gouverner la loyaument et tenir justice. Et cellui lui enconvenanca et lui tint, car il gouverna loyaument et bien. (ARRAS, c.1392-1393, 205). Com lui fu enconvenancié, Si lui soit le regne laissié (CHR. PIZ., M.F., II, 1400-1403, 303). Gentil femme héritière de terre ne prend aucun douaire sur la terre son mary, s'il ne luy a esté promis ou enconvenancé en mariage (Cout. instit. Anjou Maine B.-B., t.1, 1411, 515). ...et commanda le roy de sa bouche audit duc d'Alençon que, sur sa vie, il ne lui meffist ne feist meffaire, en lui disant qu'il le mettoit en sa main, protection et sauvegarde, ensemble sa famille et biens. Laquelle chose ledit d'Alençon lui promist et enconvenança. (ROYE, Chron. scand., I, 1460-1483, 189). ...j'ay fait ce que m'avez commandé et que promis vous avoye ; si ne reste que mon argent recevoir, comme le m'avez enconvenancé. (Beufves Hant. I., c.1499-1503, 16).

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Enconvenancer (à qqn) (à) + inf. : ...noble homme monsieur Bremon, seigneur du chastel de la Voute, chevalier, aianz grant affection d'aler ou saint voiage d'oultremer, en la compaignie de très-haut et excellent prince monseigneur Loys duc de Bourbonnois, (...) chamberier de France promist, acorda, et enconvenança audit monsieur le duc present a aler oudit saint voiage et estre a ses propres couz et despens par l'espace de un an a armures souffisanz du jour de son partir jusques au jour de son retour (...) avec cinq hommes d'armes garnis et appareilliez bien et souffisamment (Titres Bourbon H.-B., t.1, 1335, 361).

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Enconvenancer (à qqn) que + complét. : Icil Alixandre haioit Et a ochire le beoit, Car encouvenencié lui ot Daire, S'il pooit ceste chose faire, Que sa fille il lui doneroit Et grande part du sien aroit. (Renart contref. R.L., t.1, 1328-1342, 130). JÉSUS. ...avant que ci Retournasse du bas päis, Fait y avoie des amis Qu'avec ma mere j'ai laissié, Aus quiex ai enconvenancie Quë avec euz touz jours serai Et sanz moi point ne les lairai. (GUILL. DIGULL., Pèler. J.-C. S., 1358, 344). Lequel qui parle, meu de l'amour que son cuer avoit desjà mise en icelle Marguerite, promist et enconvenança lors à icelle Marguerite (...) que il seroit son mary et la espouseroit, en li promettent foy et crantement de mariage. (Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 205). ...et afin que se ilz voulsissent faire pour elle deposant, et aussi pour acomplir la voulenté de sa marrine, leur avoit promis et enconvenancié que, après sa mort, ilz auroient son arme, et que desjà elle leur avoit donné un des doiz de sa main (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 291). ...[les Sarrasins jurèrent] que jamais ne porteroient dommage au roy Uriien, ne au roy Guion, ne au maistre de Rodes, ne a leurs gens ; et que, se autres roys sarrasins leur vouloient porter dommage, que ilz leur feroient assavoir. Et par tant le roy Uriien leur enconvenanca que, se ilz avoient guerre a nul roy sarrasin pour ceste cause, que il leur vendroit aidier a toute sa puissance. (ARRAS, c.1392-1393, 237).

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S'enconvenancer à qqn. "S'engager auprès de qqn (un maître)" : Que nulz varletz servans oudit mestier de serrurerie qui seront louhez ou convenanciez tant en taiche comme en journée ne se peuvent louher ne enconvenancier à aucun maistre jusques à ce qu'ils aient accomply leur service (Anc. corp. dijonn. C., 1407, 336).

2.

[De plusieurs pers.] "Convenir de qqc." : Nous avons encouvenenchiet, Chelle ou chils qui mieuls parleroit, Le capelet par droit aroit. (FROISS., Joli buiss. F., 1373, 224). Et dit, sur ce requis, que oncques entre ledit Biernois et lui qui parle, de prendre icelle forteresse ou autres quelconques, n'ot entre eulx aucune foy, promesse ou paction bailliée d'un costé ne d'autre, jà soit ce qu'ilz soient bienvueillans et amis li uns de l'autre, et qu'ilz aient encouvenencié de parolles entre eulx non porter ou faire guerre li uns à l'autre ; aussi ne s'entredemandent-ilz aucune chose. (Reg. crim. Chât., II, 1389-1392, 192).

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Empl. impers. au passif : ...par lesdites aliances sera en oultre accordé, promis et enconvenancé entre les partis que lesdiz Roys, leurs royaumes, pays, terres (...) seront et demourront bons, vrais et loyaulx amis les uns envers les autres (LESEUR, Hist. Gast. IV, C., Pièces justif., t.2, 1458, 349).

B. -

Enconvenancer qqn (par mariage). "Conclure un accord de mariage avec qqn, promettre à qqn le mariage, se fiancer avecqqn" : Laquelle Yolete, pour ce que ledit prisonnier ne la vouloit enconvenancier par mariage, se tray par devers ung capitaine de brigans, nommé Hallé, qu'elle disoit estre son nepveu, et lui donna a entendre que ledit prisonnier qui l'avoit convenancée par mariage ne la vouloit espouser ne tenir lesdictes convenances. (Chancell. Henri VI, L., t.1, 1426, 342). Car bien voeul que vous sachiez que ja pieça je achevay l'aventure des Trois Rivieres, pourquoy je concquis vostre soeur que j'ay enconvencie [var. encouvenencie]. (Percef. IV, R., c.1450 [c.1340], 1050).

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Enconvenancer qqn à qqn. "Promettre qqn en mariage à qqn, fiancer qqn avec qqn" : Et quant il se retrouva au repos, il me dist qu'il me avoit enconvenencee au roy de Norwegue (Percef. III, R., t.2, c.1450 [c.1340], 365).