Empl. trans. "Concevoir de l'affection, de l'amour pour, s'éprendre de, tomber amoureux de" : Avec ce luxure enquerqua, Car plus la sienne il enama, Pour ce que plus le conjoïst (Renart contref. R.L., t.1, 1328-1342, 70). Et nompourquant, Il m'est avis que pas ne mespris, quant Je l'enamay, qu'en ce monde vivant N'avoit dame qui fust si excellent, Ce disoit on. (MACH., J. R. Beh., c.1340, 88). Dont moult me pris a mervillier Et l'enamay de droite amour. (MACH., D. Aler., a.1349, 258). Or le me prisa tant, en se régnation, Que si l'ai enamet, en ma condition, Que ne laroie mie (...) Que je ne voise à Nimaye (Baud. Sebourc B., t.1, c.1350, 44). ...Il l'a tenu a filz et moult enamé l'a (Tristan Nant. S., c.1350, 699). [Autres ex. au gloss.] Et la damoiselle Cleopatras, quant elle vit que la bataille fu gagee et que l'en ne pouoit aler encontre, fu moult en grant doubte et en grant paour de Berinus, car elle l'avoit ja si enamé qu'il lui estoit advis que, s'il avoit mal, qu'elle mourroit de dueil: (Bérinus, I, c.1350-1370, 169). ...par dedans son cueur le prist a enamer (Brun de la Mont. M., c.1350-1400, 62). ...car ilh enamat damoyselle Clamence, filhe d'on suffisan borgois de Liege, (...) laqueile astoit tres belle et tres gratieuz filhette (HEMRICOURT, Miroir Hesb. B.B., 1353-1398, 133). ...A bonne heure t'enamai, Mon ami. (FROISS., Lays am. M., c.1362-1394, 120). "Le roy Ferrant (...) enama ardamment de forte amour une dame, femme d'un sien chevalier, lequel on nommoit messire Jehan Laurent de Congne." (FROISS., Chron. M., XII, c.1375-1400, 248). Quant j'enamay sa tres douce figure Qui puis m'a fait avoir moult de grieté, Foy me promist ; mais elle en est parjure, Car je say bien qu'elle a autre enamé. (MACH., L. dames, 1377, 174). ...Et si sui enamourée Que j'aim moy et la pensée, Le lieu, l'eure et la journée Que je l'enamay. (MACH., Les lays, 1377, 347). Octe l'esgardat, sy la vit mult belle, sy l'enamat par amour. (JEAN D'OUTREM., Myr. histors G., a.1400, 164). Moult fort en son ceur le prist enamer, desirant avoir s'acointance. Luy dist : «Belle, or tost levés vous sus sans prendre en vous quelque excusance...» (Gérard de Nevers L., c.1451-1464, 28).