A. - | "Remède formé d'une substance consistante et gluante, se ramollissant à la chaleur et adhérant ainsi aux parties du corps sur lesquelles on l'applique, emplâtre" : Item les herbiers de la ville et suburbes dessusdis jureront administrer bien et loyaument et faire leurs clistaires, emplastres, jus ou herbers, selon l'ordenance du phisicien qui escrira. ([Mét. corp. Paris L., t.1, 1353, 505]). Car nule emplaistre ne oynement ne me purroit eider a garrir la plaie sanz un fyne bone laveure qe purroit ouster tout l'ordure qe envyron et souz la plaie est et par dedeinz entrez bien parfonde. ([HENRI LANC., Seyntz medicines A., 1354, 143]). Soit d'une plaie descouvrir (...) Soit de mettre y emplastre ou tente Et de la lier ([Mir. st Panth., 1364, 314]). ...si comme la medicine ou l'emplastre qui assouage la maladie est delitable pour la santé et bon, mais non pas simplement. ([ORESME, E.A.C., c.1370, 409]). De ces choses cy on peut faire unguens, huylle, emplastres, fomentacions, suffumigacions ou sternutacions ([GORDON, Prat., c.1450-1500, II, 12]). ...et des paroles qui en furent entre le chevalier et le medicin, pour l'emplastre qu'il lui mist sur son bon oeil ([C.N.N., c.1456-1467, 18]). Ou, s'il voit qu'il ait ung membre blecié ou pourry, il ne court pas de prime face au rasoir pour copper ce membre et le separer du corps, mais y met emplastres et medicines, et regarde et considere longuement l'estat de son patient et les circumstances et accidens de sa maladie. ([FILLASTRE, Traité Conseil H., c.1472-1473, 140]). Emplastre est confection cerotoyre par decoction affermee et endurcie. ([PANIS, Guidon, 1478, tr.VII, doct.1, chap.4]). |
B. - | [Cont. métaph.] : "...ce sont ceulx", dist la royne Verite, "qui de toutes guerres et discordes et de mille tribulacions font ung emplastre a leur cuer..." ([MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.2, c.1386-1389, 492]). TOST VERSEE. (...) Se voulez, je vous conduyray Pour avoir amy promptement. LA FILLE. Promptement ! Par trop suis nyaise ; Je suis aussi rouge que plastre. Oncques je n'euz rien que mesaise. Sur mon cueur ay trop dure emplastre ([Myst. jeune fille L., c.1413-1445 [c.1530], 23]). L'Emplastre de Nonchaloir, Que sus mon cueur pieça mis, M'a guery, pour dire voir, Si nettement que je suis En bon point ([CH. D'ORLÉANS, Ball. C., c.1415-1457, 120]). |